Tissu technique sectorisé hétérogène multifonctionnel, utilisable directement pour fabriquer divers articles ou produits finis
La présente invention s'inscrit dans le domaine des textiles à usage technique, ou tissus techniques, c'est-à-dire des matériaux textiles ou tissés, pour lesquels le choix des matériaux textiles et/ou du mode de tissage est, à titre principal, effectué(s) selon ou guidé(s) par certaines fonctions, propriétés, caractéristiques techniques ou pratiques du tissu obtenu.
Plus particulièrement, l'invention s'intéresse aux tissus techniques comprenant des fils techniques, de construction simple ou complexe, ayant eux-mêmes une ou plusieurs caractéristique(s) technique(s), choisie(s) pour une ou des application(s) déterminée(s) du tissu technique obtenu par leur tissage.
Comme l'homme du métier considéré le sait, classiquement, tout tissu technique demeure être un tissu, c'est-à-dire un assemblage, entrelacs, ou entrecroisement de fils, par exemple rectilignes, à savoir de chaîne et de trame, essentiellement dans un même plan, selon au moins deux dimensions, ou directions, à savoir chaîne et trame ; la présente invention n'entendant pas exclure les tissus techniques, dits 3D, c'est-à-dire qui ont une certaine épaisseur. Et, classiquement, un tel tissu technique peut être défini par, en plus de ses caractéristiques propres, dont nature des fils le composant, la construction, la structure, ou le motif élémentaire de tissage, susceptible d'une représentation ou définition schématique ou graphique, qui se répète périodiquement dans la direction de la chaîne et/ou la direction de la trame. C'est ce motif élémentaire, défini classiquement par l'armure (dont type, rapport, ou rythme), éventuellement le décochement, la densité des fils de chaîne et de trame, ou contexture, et/ou tous autres paramètres de tissage pertinents, tels que la transparence, qui permet à l'homme du métier de choisir le métier requis pour le tissage, et de le préparer pour l'obtention, en une seule opération de tissage, d'une même pièce du tissu technique, dont la largeur, ou laize, correspondra, aux lisières près, à celle du passage des fils de trame.
Par conséquent, classiquement, une même pièce d'un tissu technique, ou tout tissu technique présente une structure ou construction
monolithe ordonnée, et donc homogène, d'une extrémité à l'autre de la chaîne, et/ou d'une lisière à l'autre dans la direction de la trame, puisque répétant le même motif ou la même construction élémentaire de tissage.
A supposer qu'il soit "technique", au sens défini précédemment, c'est exactement ce que décrit et montre le document WO 2013/103 363, en particulier par référence à sa figure 5. Ce document décrit divers tissus, du type gaze ou grille (mesh en anglais), c'est-à-dire présentant une transparence importante, mais demeurant classiques ou traditionnels dans leur construction ou structure, en ce qu'ils répètent un même motif de tissage dans le sens de la chaîne et/ou le sens de la trame. Ainsi, en considérant le paragraphe 0086 de la description de WO 2013/103 363, en combinaison avec les Figs. 1 et 5, ce document décrit un tissu du type gaze, assemblant des fils de chaîne à haute résistance mécanique (en Nylon®, par exemple), avec des fils de trame à faible résistance mécanique (en polyester, par exemple), et répétant un seul et même motif élémentaire de tissage, à savoir un motif du type quadrillage.
La présente invention est maintenant présentée, et explicitée dans le contexte de la fabrication ou production de divers articles ou produits finis, ouvrés ou manufacturés, tels certains articles chaussants, par exemple chaussures adaptées à la pratique d'un sport, en particulier d'un sport de raquette. Mais, bien entendu, ce contexte choisi pour illustrer les possibilités et applications diverses et variées de la présente invention ne saurait être retenu pour limiter l'interprétation et la portée des revendications ci-après.
Aujourd'hui, comme montré par WO 2013/103 363, différents articles ou produits ouvrés ou manufacturés, tels les chaussures adaptées à la pratique d'un sport, par exemple un sport de raquette, comportent une ou plusieurs pièces, parties ou composants, en matériau(x) souple(s) et de faible épaisseur, tels la "tige" (upper en anglais) de la chaussure. Ces pièces ou parties sont fonctionnelles, en ce qu'elles doivent, respectivement dans différentes zones de la tige et/ou chaussure, apporter une ou plusieurs performances techniques ou pratiques, respectivement différentes, telles une résistance à l'abrasion, une respirabilité, un maintien, une souplesse, etc., et le cas échéant un aspect esthétique.
En général, pour une même pièce, telle la tige d'une chaussure de sport, les performances techniques attendues ou obtenues
diffèrent d'une zone à une autre, et/ou pour une même performance technique, ont des valeurs respectivement différentes selon les zones concernées.
Comme ne l'indique pas WO 2013/103 636, en prenant l'exemple d'une chaussure de sport de raquette, et en considérant le pied gauche ou droit, la tige doit assurer un maintien du pied, grosso modo des côtés gauche et droit, et au centre, et demeurer souple à l'avant du pied et au centre selon l'axe de la chaussure.
Pour concilier ces exigences techniques/pratiques différenciées selon les zones considérées d'une seule et même pièce, par exemple la tige d'une chaussure de sport, la seule solution aujourd'hui pratiquée consiste, pour l'essentiel, à assembler, c'est-à-dire joindre et/ou superposer, par exemple par couture ou collage, différents morceaux préalablement découpés dans des matériaux respectivement différents, par exemple tissu souple et tissu résistant ; chacun de ces morceaux apportant, dans la zone où il est disposé sur la pièce obtenue par assemblage, approximativement une seule et même fonction, par exemple un maintien de part et d'autre du pied dans le cas d'une chaussure de sport de raquette.
Au plan industriel ou manufacturier, pour concilier des exigences techniques/pratiques différenciées selon les zones considérées d'une seule et même pièce, on est donc contraint de réaliser ou obtenir un assemblage d'une multiplicité de morceaux grosso modo monofonctionnels, préalablement obtenus, par exemple découpés, dans des matériaux souples et de faible épaisseur, très différents les uns des autres, par exemple cuir, tissu, matériau plastique en feuille.
Cette approche technique et industrielle permet, certes, d'obtenir une pièce, par exemple une tige de chaussure, aux propriétés ou caractéristiques différenciées selon les zones de celle-ci considérées, mais évidemment au prix d'une complexité, et de conception, et de fabrication/production.
En effet, outre le fait que différents matériaux sont mis en œuvre aux fins précitées, l'assemblage ne peut être réalisé en pratique que par des opérations manuelles, telles que couture ou collage, et se prête peu ou pas à une automatisation pour des articles de grande série, tels des chaussures de sport. Au surplus, un tel assemblage, aussi bien fait soit-il,
génère des lignes de faiblesse ou de moindre résistance, précisément selon les lignes de jointoiement entre les morceaux assemblés.
C'est ce que montre le document WO 2013/103 363, par exemple par référence au mode d'exécution selon Figures 20A à 20C. Lorsqu'il s'agit d'apporter dans certaines zones de la chaussure des propriétés particulières, par exemple pour favoriser la liaison de la chaussure avec le pied, le tissu constitutif de la tige est doublé à l'intérieur, et donc assemblé avec différentes bandes et/ou une couche intermédiaire.
Par conséquent, lorsqu'il s'agit d'apporter dans une pièce souple finie, telle la tige d'une chaussure, des propriétés ou caractéristiques différentes selon les zones considérées de ladite pièce, l'état de la technique, tout comme le document WO 2013/103 363 (qui décrit essentiellement une chaussure à finalité décorative ou mode) ne divulguent que des solutions d'assemblage, en surface et/ou en épaisseur, avec des parties ou composants différents du tissu constitutif de la pièce, rapportés aux endroits appropriés de cette dernière.
Par conséquent, selon l'état de la technique, dont WO 2013/103 363, on ne sait pas différencier et assigner des fonctions ou propriétés différentes dans une même pièce souple finie, en tissu, en dehors de tout assemblage approprié et localisé d'éléments rapportés sur le tissu.
La présente invention vise à remédier aux inconvénients précédemment identifiés.
La présente invention a pour objet un tissu technique, considéré en tant que semi-produit, ou plus exactement pré-produit, ou précurseur direct d'une pièce textile, elle-même essentielle pour la fabrication, obtention, ou production d'un article, ou produit fini, par exemple de la tige d'une chaussure de sport.
La présente invention a pour objet un tel tissu technique, défini au cas par cas, à partir de la pièce textile précitée, analysée et considérée in situ, c'est-à-dire dans le produit fini dans lequel elle s'intègre ou prend part, une fois ledit produit fabriqué.
La présente invention a pour objet un tel tissu technique défini à partir des propriétés, caractéristiques techniques ou pratiques, différenciées selon les zones considérées de la pièce textile, en fonction de
l'utilisation, de l'usage, ou des propriétés recherchées pour l'article auquel appartient la pièce textile après fabrication.
La présente invention a pour objet un tissu technique, conçu et obtenu à partir des fonctions et propriétés différenciées par conception ou selon l'usage de la pièce textile et/ou du produit fini dans lequel ladite pièce textile s'intègre.
La présente invention a aussi pour objet l'obtention d'une pièce souple multifonctionnelle, à titre d'exemple d'une tige d'article chaussant, rompant avec la pratique conceptionnelle et industrielle d'aujourd'hui, y compris celle décrite par WO 2013/103 363.
La présente invention a pour objet l'obtention d'une pièce souple multifonctionnelle, du type textile technique, de faible épaisseur, apte à être mise en forme tridimensionnelle, ou façonnable, pour obtenir directement, ou indirectement, notamment avec d'autres composants, un article ou produit fini.
Plus précisément, l'invention a pour objet la réalisation d'une seule et même pièce, ou mono-pièce, multifonctionnelle, par opposition, aux mêmes fins ou pour le même objet, de multiples pièces, toutes et chacune monofonctionnelle(s), assemblées les unes aux autres.
L'invention a encore pour objet une pièce souple en tissu technique, monolithe ou monobloc, ayant une même épaisseur ou une épaisseur variable, mais multifonctionnelle, au sens où différentes zones individualisées de ladite pièce présentent des propriétés/caractéristiques techniques ou pratiques respectivement différentes d'une zone discrète à une autre.
Par "monolithe" ou "monobloc", on entend que le tissu technique selon l'invention constitue une seule et même pièce tissée, telle qu'obtenue en une seule opération de tissage.
Dans toute sa généralité, la présente invention se caractérise en ce que :
(a) Selon l'usage ou la destination de l'article ou produit fini, dans la composition duquel entre la pièce souple multifonctionnelle, et en particulier les sollicitations auxquelles ledit article est soumis, on définit et repère sur un gabarit de la pièce souple à plat une multiplicité de zones fonctionnelles auxquelles sont assignées
des fonctions, propriétés/caractéristiques respectivement différentes d'une zone à l'autre ;
Cette étape constitue l'étape de "cartographie" selon l'invention, au sens où, dans un repère approprié, en général orthogonal (trame perpendiculaire à la chaîne), eu égard au tissage dont il sera question ci-après, elle permet de différencier dans l'article ou produit fini, mais sur la pièce souple multifonctionnelle, des zones de cette dernière, selon les fonctions, propriétés, ou caractéristiques locales requises. Ces zones seront alors délimitées, en forme et taille, et localisées dans le repère retenu, lui-même en général repéré ou "calé" par rapport à l'article ou produit fini.
Pour prendre l'exemple d'un article chaussant, le repère orthogonal retenu sera calé sur celui de la chaussure, droite ou gauche, et en particulier son axe d'asymétrie, lequel préférentiellement correspondra à l'axe de la trame du tissu technique dont il sera question ci-après.
Dans ce repère orthogonal, on distinguera différentes zones selon les fonctions, propriétés ou caractéristiques qui importent localement pour l'usage de la chaussure, par exemple :
- résistance à l'abrasion à l'avant du pied,
- maintien du pied, au milieu, à gauche et à droite de la chaussure,
- respirabilité au milieu du pied,
- souplesse, déformabilité à d'autres endroits,
- etc.
Ces zones ainsi cartographiées servent ensuite à construire le tissu technique selon l'étape (b).
On construit un tissu technique monolithe ou monobloc, mais hétérogène, car multisecteurs, c'est-à-dire comportant une multiplicité de secteurs textiles discrets, c'est-à-dire d'éléments individualisés de tissus, et donc de constructions élémentaires respectivement différentes, par au moins l'un des paramètres suivants :
- l'armure (en ce compris, par exemple, le type, et /ou le rapport, et/ou le rythme, et/ou le décochement, etc.),
et/ou la densité des fils de chaîne et/ou des fils de trame assemblés, ou contexture,
- la nature, notamment chimique, et/ou la construction propre des fils, et/ou leurs titres respectifs,
- le traitement des fils avant et/ou après leur assemblage, les secteurs textiles étant définis, ou ce ou ces paramètre(s) étant choisis en relation avec lesdits secteurs, en sorte que, d'une part, ces secteurs correspondent aux zones définies sur le gabarit à l'étape (a), lesquelles peuvent s'inscrire dans les différents secteurs textiles respectivement, et d'autre part les propriétés/caractéristiques des différents secteurs sont celles identifiées ou retenues pour les des différentes zones définies à l'étape (a) respectivement ;
(c) en conformité avec la construction retenue selon (b), on retient et prépare un métier à tisser approprié. Avec ce dernier, on tisse le tissu construit selon l'étape (b), pour obtenir directement, c'est-à-dire en une seule opération de tissage, en tant que produit semi-fini, une même pièce de tissu multisecteurs ;
(d) on dispose de moyens de découpe du tissu multisecteurs, agencés pour découper à plat dans ce dernier la pièce souple multifonctionnelle ; ces moyens de découpe sont repérables par rapport au dessin des secteurs textiles sur la laize du tissu multisecteurs, en sorte que les zones définies à l'étape (a) s'inscrivent individuellement et respectivement dans les différents secteurs textiles définis à l'étape (b) ;
(e) avec les moyens de découpe positionnés et repérés par rapport à la pièce de tissu technique multisecteurs, on découpe et obtient directement la pièce souple, monobloc ou monolithe, mais multifonctionnelle.
La présente invention décrite précédemment dans toute sa généralité aboutit à un nouveau tissu technique, c'est-à-dire obtenu directement en une seule et même opération de tissage. Ce tissu est caractérisé en ce qu'il a de façon générale une construction ou structure monolithe ou monobloc, par opposition à une structure rapiécée ou empilée,
c'est-à-dire obtenue par assemblage, par exemple couture, de morceaux différents ou identiques. Néanmoins, selon l'invention, cette structure monolithe est hétérogène quant à sa constitution, c'est-à-dire qu'elle comporte une multiplicité de secteurs textiles, c'est-à-dire tissés, discrets, c'est-à-dire d'éléments individualisés de tissus, dont la construction ordonnée diffère d'un secteur textile à un autre, en suivant la direction de la chaîne et/ou celle de la trame. Toujours, selon la présente invention, ces secteurs textiles ou tissés discrets diffèrent les uns des autres, par exemple deux à deux, adjacents ou séparés l'un de l'autre, par au moins l'un des paramètres suivants :
- l'armure (en ce compris, par exemple, le type, et/ou le rapport, et/oule rythme, et/ou le décochement, etc.), et/ou la densité, ou contexture, des fils de chaîne et/ou de trame, assemblés, entrelacés, ou entrecroisés ;
- la nature, notamment chimique, desdits fils, et/ou leur propre construction ;
- le traitement desdits fils avant et/ou après leur assemblage.
En sorte que les propriétés, fonctions, ou caractéristiques techniques ou pratiques des différents secteurs textiles sont respectivement différentes, par exemple considérés deux à deux, de manière adjacente ou séparée l'un de l'autre, notamment selon la direction de la chaîne et/ou celle de la trame.
Considérées à l'échelle ou au niveau d'un même secteur textile, ces mêmes propriétés, fonctions, ou caractéristiques techniques ou pratiques peuvent être identiques, similaires, homogènes, ou interdépendantes d'un point à un autre du secteur textile considéré.
Un tissu technique selon la présente invention est pour l'essentiel à fils rectilignes et/ou mixtilignes, au sens où c'est la structure tissée qui lui confère essentiellement sa consistance, en particulier sa quasi-indéformabilité, ce qui n'exclut pas que :
ce même tissu peut comporter des parties tricotées, d'extension limitée, rapportées ou intégrées dans la structure du tissu ;
certains secteurs textiles peuvent être surtissés, ou assemblés, notamment doublés avec d'autres éléments textiles, ou autres, rapportés lors de l'opération de tissage, ou postérieurement à cette dernière, par exemple à des fins esthétiques.
Chaque secteur textile, c'est-à-dire chaque élément de tissu individualisé, a toute forme et toutes dimensions appropriées, adaptées pour circonscrire la forme et les dimensions de la zone de la pièce souple multifonctionnelle qui doit s'inscrire et être découpée dans ledit secteur du tissu technique. Cette forme est en général quadrangulaire, carrée ou rectangulaire, lorsqu'un métier à tisser autre que Jacquard est mis en œuvre pour tisser une pièce de tissu selon l'invention.
Une pièce ou un tissu technique selon l'invention peut être construit en sorte qu'un ou plusieurs patron(s), identiques ou différents, soient répétés sur le tissu selon l'axe ou le sens de la chaîne, et/ou selon l'axe ou le sens de la trame, chaque patron étant constitué ou construit selon l'invention, c'est-à-dire étant à lui tout seul un tissu technique de structure monolithe ou monobloc, mais hétérogène, car comportant une multiplicité de secteurs textiles discrets, dont la construction tissée ordonnée diffère d'un secteur textile à un autre.
Un tissu technique selon l'invention peut comporter un ou plusieurs secteur(s) textile(s) ayant une structure/construction tridimensionnelle, c'est-à-dire 3D, ou présentant une certaine épaisseur, alors que les autres sont bidimensionnels ou bidirectionnels, ou 2D, tous ces secteurs demeurant obtenus par une seule et même opération de tissage.
Un tissu technique selon l'invention peut être obtenu avec tout métier à tisser approprié, comprenant un nombre de cadres adapté à la complexité, dont le nombre de secteurs textiles différents, dudit tissu, par exemple un métier à tisser à lances comportant seize cadres ou lames.
Lorsqu'un métier Jacquard est mis en œuvre, la commande individuelle des fils de chaîne permet d'obtenir un ou des secteur(s) textile(s) de forme autre que rectangulaire, avec une liberté totale quant à la forme des secteurs textiles tissés selon la présente invention.
Un tissu technique selon la présente invention permet donc de rassembler, et surtout zoner ou localiser, sur une seule et même pièce souple, telle la tige d'une chaussure, l'ensemble des propriétés/caractéristiques recherchées ou conçues vis-à-vis de l'article ou produit fini dans lequel ladite pièce prend place ou s'intègre.
Un tissu technique selon l'invention permet donc, non seulement de gagner du poids, mais aussi de limiter la main d'œuvre
requise aux fins de la fabrication du produit fini, au strict minimum, voire de considérer une production automatisée de ce dernier.
Eu égard à ses caractéristiques propres, énoncées précédemment et exemplifiées ci-après, un tissu technique selon la présente invention a de multiples applications, au rang desquelles :
l'obtention d'articles chaussants, notamment chaussures de sport,
la bagagerie,
les gants,
- les équipements de protection individuelle,
les dispositifs médicaux, tels que les prothèses pariétales.
La présente invention concerne toute utilisation ou emploi d'un patron, et plus généralement d'un tissu technique tel que défini précédemment, pour obtenir directement par découpe à plat dans le tissu au moins une pièce souple de construction monolithe ou monobloc, mais hétérogène, car comportant une multiplicité de zones textiles discrètes, ayant des fonctions, propriétés/caractéristiques respectivement différentes d'une zone à une autre ; chaque zone textile discrète étant, par définition, un élément individualisé de tissu, dont la construction ordonnée diffère d'une zone textile à une autre, dans la direction de la chaîne et/ou de la trame, par au moins l'un des paramètres suivants :
l'armure et/ou la densité des fils des fils de chaîne et/ou des fils de trame assemblés ;
la nature notamment chimique, desdits fils, et/ou leur propre construction ;
le traitement desdits fils avant et/ou après leur assemblage. A cette fin, si l'on dispose de moyens de découpe, par exemple par laser ou à l'emporte-pièce, on peut positionner et repérer ceux- ci, uniquement par rapport au dessin ou arrangement des secteurs textiles sur le tissu technique, en sorte que les zones fonctionnelles s'inscrivent individuellement et respectivement dans les différents secteurs textiles du tissu.
La présente invention concerne une pièce souple, monolithe ou monobloc, mais hétérogène, susceptible d'être obtenue ou obtenue par utilisation ou mise en œuvre d'un patron, plus généralement d'un tissu technique identique à celui défini précédemment, et notamment d'une pièce
souple comportant une multiplicité de zones textiles discrètes, également comme défini précédemment.
La présente invention concerne encore un procédé de fabrication d'un article, ou produit fini, comprenant une pièce souple en tissu technique multisectorisé selon l'invention, défini et décrit précédemment. Grâce à l'invention, c'est cette pièce souple qui confère directement des propriétés/caractéristiques techniques ou pratiques différant d'une zone ou partie discrète à une autre dudit article, en ce compris ladite pièce souple.
Pour fabriquer un tel article, on peut :
- partir ou disposer d'une pièce souple telle que définie précédemment ;
mettre en forme ladite pièce souple ;
et, le cas échéant, assembler ladite pièce souple mise en forme avec un ou plusieurs autres composants du même article, pour obtenir un article ou produit fini.
Grâce à la présente invention, point n'est besoin de repérer, orienter ou contrôler l'orientation de la pièce souple, par rapport aux autres composants ou parties avec lesquels elle est assemblée ou montée pour obtenir l'article ou le produit fini.
Un tel article fini est, à titre d'exemple, un article chaussant, en particulier une chaussure de sport, par exemple une chaussure pour la pratique d'un sport de raquette ; et, dans ce cas, la pièce souple, définie ou décrite précédemment, constitue directement, et pour l'essentiel, la tige de l'article chaussant.
La présente invention concerne donc un article chaussant, en particulier une chaussure de sport, par exemple une chaussure pour la pratique d'un sport, par exemple d'un sport de raquette, dont la tige est constituée par ou comprend un tissu technique, de construction7 ou structure monolithe ou monobloc, mais hétérogène, car comportant une multiplicité de secteurs textiles discrets, constituant chacun un élément individualisé de tissu, dont la construction ordonnée diffère d'un secteur textile à un autre, dans la direction de la chaîne et/ou celle de la trame, par au moins l'un des paramètres suivants :
l'armure (en ce compris, à titre d'exemple le type, et/ou le rapport, et/ou le décochement, et/ou le rythme, etc.), et/ou la densité des fils de chaîne et/ou des fils de trame assemblés,
la nature, notamment chimique, desdits fils, et/ou leur propre construction,
le traitement desdits fils avant et/ou après fabrication de l'article chaussant,
en sorte que les propriétés, ou caractéristiques techniques ou pratiques de la tige diffèrent d'une zone discrète à une autre de cette dernière.
Un article chaussant réalisé selon la présente invention permet de concilier de manière optimale de bonnes performances dynamiques, ou autres, de la chaussure, avec un poids demeurant faible, tout en assurant un maintien effectif du pied.
Lorsque l'on utilise dans la présente description les termes "multi" ou "plusieurs" en relation avec les zones de la pièce souple de l'article fabriqué, ou les secteurs du tissu technique selon l'invention, un nombre entier au moins égal à deux, et en particulier au moins égal à trois, doit être considéré.
Le terme "article" ou "produit" réfère à un objet, par exemple manufacturé, prêt à l'emploi ou à un usage donné, tel un article chaussant, par exemple une chaussure de sport.
Le terme "tissu" réfère à un demi-produit, semi-produit, ou préproduit, qui doit lui-même être travaillé, ouvré, ou façonné, pour obtenir un composant, tel une pièce souple, ou directement un article ou produit fini.
Par "fil", il faut comprendre, comme entendu dans l'industrie textile, toute mèche monodimensionnelle, ayant une longueur supérieure à sa largeur et/ou épaisseur, comprenant des filaments, filés, fibres, fils continus ou discontinus, câbles, ou autres, constitués de divers matériaux en général techniques, c'est-à-dire présentant des propriétés/caractéristiques fonctionnelles ou améliorées.
Par exemple, des fils de chaîne et/ou des fils de trame du tissu technique selon l'invention, en particulier de tout ou partie des secteurs textiles, comprennent chacun au moins un matériau mécaniquement résistant, par exemple un polyamide haute ténacité (PA HT), et/ou un para- aramide, et/ou un matériau résistant à l'abrasion, par exemple un polyamide, et sont éventuellement enduits, par exemple avec un polyuréthanne, le cas échéant chargé en céramique.
Préférentiellement, les fils du tissu, en chaîne et/ou en trame, selon l'invention ont sensiblement le même titre, exprimé par exemple en DTex.
Selon la présente invention, les fils de chaîne et/ou les fils de trame ont individuellement une construction simple, par exemple un monofilament, ou une construction complexe, par exemple par assemblage par torsion de plusieurs fils élémentaires, ou encore par guipage d'un ou plusieurs fils autour d'une âme filaire.
Le terme "pièce souple" réfère à toute pièce telle qu'obtenue par découpe, par tous moyens appropriés (par exemple à l'emporte-pièce, ou découpe laser), repérée ou registrée par rapport au dessin, généré ou constitué par l'arrangement des différents secteurs textiles, présent sur le tissu technique selon l'invention. Cette pièce souple comporte une multiplicité de zones textiles, résultant directement de la découpe registrée du tissu multisecteurs, ces zones ayant des fonctions, propriétés ou caractéristiques respectivement différentes, qui sont exactement celles des différents secteurs du tissu technique dans lesquels les découpes des différentes zones se sont inscrites respectivement. Cette pièce souple a donc au final la même construction, et donc la même consistance que celles du tissu technique ayant servi à sa découpe, et peut être façonnée directement, sans autre mesure particulière, pour aboutir à l'article ou produit fini recherché.
Même si leurs fonctions, propriétés, caractéristiques sont en substance les mêmes, pour la clarté des explications ci-après, le terme "secteur" sera réservé pour le tissu technique, et le terme "zone" à la pièce souple multifonctionnelle, ou à la partie souple de l'article ou produit obtenu avec ladite pièce. Selon la présente invention, une zone peut résulter de la découpe s'inscrivant dans un secteur correspondant du tissu technique.
Selon un mode préféré, mais non exclusif, d'exécution de l'invention, le tissu est construit en sorte qu'un ou plusieurs patrons rectangulaires, eux-mêmes multisecteurs comme défini précédemment, identiques ou différents, sont répétés sur le tissu selon l'axe de la chaîne et/ou l'axe de la trame.
Chaque patron est apte à être découpé pour obtenir directement au moins une pièce souple multifonctionnelle selon l'invention.
Dans le cas d'un article chaussant, par exemple une chaussure de sport, cette modalité industrielle permet d'obtenir par découpe dans une même pièce de tissu technique, non seulement les deux tiges (pieds gauche et droit) d'une même paire de chaussures, mais également des paires de tailles différentes.
Dans certains cas, en particulier pour conférer une certaine rigidité dans certaines zones de la pièce souple, ou de l'article ou produit fini, par exemple au niveau de la baguette d'une chaussure, après tissage, au moins un secteur du tissu, ou au moins une zone de la pièce souple, comprend des fils thermofusibles de chaîne et/ou de trame, en sorte d'être adapté à un traitement thermique postérieur pour lier et fixer les fils les uns aux autres, par exemple pour former et/ou rigidifier la pièce souple.
La présente invention concerne un tissu technique susceptible d'être obtenu par l'enchaînement des étapes selon l'invention définies précédemment, à savoir (a) (cartographie), (b) (construction du tissu technique), et (c) tissage du tissu en une seule opération de tissage.
Un tissu technique selon l'invention, considéré en tant que semi-produit, demi-produit, ou pré-produit, présente l'aspect d'un "patchwork" (mais sans coutures ou autres liaisons) ou "mosaïque" de secteurs, par exemple de forme rectangulaire, respectivement différents selon au moins l'un des paramètres suivants :
l'armure (en ce compris, par exemple, le type, et/ou le rapport, le décochement, le rythme, etc.), et/ou la densité des fils, la nature, notamment chimique, et/ou la construction des fils, - le traitement des fils avant et/ou après leur assemblage.
Ces multiples secteurs textiles ou tissés respectivement différents, selon la direction de la trame et/ou la direction de la chaîne, présentent conséquemment des fonctions, propriétés, ou caractéristiques respectivement différentes d'un secteur à un autre. Ces propriétés/caractéristiques respectivement différentes sont directement la conséquence de constructions tissées ordonnées respectivement différentes selon les secteurs du tissu. Elles seront ensuite directement celles des différentes zones respectivement de la pièce souple obtenue directement par découpe repérée du tissu technique selon l'invention, par exemple dans un patron prévu à cet effet sur ce dernier, comme indiqué précédemment.
En considérant un tissu technique tel que défini précédemment, l'invention permet de fonctionnaliser ce dernier à volonté, ou au cas par cas, selon chaîne et/ou trame, en correspondance avec la cartographie retenue ou conçue pour l'article ou produit fini obtenu avec un tissu technique selon l'invention. La découpe registrée traduira exactement la cartographie ainsi retenue.
Par ailleurs, l'invention permet de s'affranchir complètement de l'éventuelle asymétrie de l'article ou produit fini dans lequel la pièce souple s'intègre, telle une paire de chaussures, pour laquelle, pour une même chaussure, le côté gauche diffère du côté droit, et la chaussure droite diffère de la chaussure gauche. En pareil cas, selon l'invention, on peut construire une même pièce de tissu comportant deux patrons côte à côte ou l'un au- dessus de l'autre, l'un pour le pied gauche et l'autre pour le pied droit, différant l'un de l'autre par la construction asymétrique de ces mêmes secteurs textiles, ou secteurs textiles "miroirs", c'est-à-dire qui se correspondent par rotation à 180° autour d'un axe dans la nappe ou le plan du tissu.
Un tel résultat ne peut être obtenu par le procédé selon WO 2013/103 363, selon lequel, qu'il s'agisse du pied gauche ou du pied droit, la pièce souple ou tige obtenue, en l'occurrence le tissu de la tige, a exactement la même construction selon chaîne et/ou trame du tissu.
Grâce à l'invention, l'asymétrie d'une pièce souple ne s'oppose plus à son zonage différencié dans un tissu technique monocouche, de la même manière que deux pièces souples identiques quant à leur zonage, mais non superposables, peuvent être obtenues dans une même pièce ou laize de tissu technique monocouche.
La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un article ou produit fini, intégrant, comprenant, ou constitué par une pièce souple multifonctionnelle, laquelle confère, complètement ou en partie, les fonctions, propriétés/caractéristiques techniques ou pratiques qui sont les siennes, en l'occurrence des propriétés/caractéristiques différentes d'une zone discrète à une autre de ladite pièce, au dit article ou produit fini.
Selon ce procédé :
(a) on part ou dispose d'une pièce souple, monobloc ou monolithe, multifonctionnelle, telle que définie précédemment ;
(b) on met en forme ou forme ladite pièce souple ;
(c) le cas échéant, on assemble la pièce souple mise en forme avec un ou plusieurs autres composants dudit article,
pour obtenir un article ou produit fini.
Conséquemment, l'invention concerne tout article ou produit obtenu, ou susceptible d'être obtenu par un procédé tel que précédemment défini. Un tel article peut comprendre une ou plusieurs pièces souples selon la présente invention, c'est-à-dire chacune monobloc ou monolithe, mais hétérogène, car multifonctionnelle, ou comportant une multiplicité de secteurs textiles respectivement différents.
A titre d'exemple d'un tel article, on considérera ci-après un article chaussant, et plus particulièrement une chaussure de sport, par exemple une chaussure pour la pratique d'un sport de raquette. En pareil cas, la tige (upper en anglais) est directement une pièce souple multifonctionnelle obtenue comme défini précédemment.
La présente invention est maintenant décrite, selon deux exemples, pour l'obtention de la tige (pièce souple multifonctionnelle), puis d'une chaussure pour sports de raquette, en l'occurrence de tennis, et ce par référence aux figures ci-après, à savoir :
la Figure 1 , qui représente à plat la tige 1 asymétrique d'une chaussure de tennis, pied gauche, laissant apparaître des trous de laçage 2, de part et d'autre d'une échancrure 30 axiale (cf. axe d'asymétrie 20), pour le passage d'un lacet ; - les Figures 2 et 3 représentent respectivement une première et une seconde cartographies, ou gabarits 41 et 42 respectivement, de la même tige représentée à la Figure 1 ; abstraction faite de la ligne de découpe 50, et de la pièce découpée 51 en grisé, les Figures 4 et 5 représentent deux patrons 61 et 62 dessinés ou tracés dans des tissus techniques respectivement différents selon l'invention, dans un repère chaîne(6)/trame(5) du tissu auquel ils appartiennent, construits selon les cartographies ou gabarits 41 et 42 des Figures 2 et 3 respectivement ;
- la Figure 6 représente schématiquement et à plat une pièce 3 de tissu technique comprenant des patrons 4 répétés selon la
direction de la trame 5, et aussi selon la direction de la chaîne 6, chaque patron ayant par exemple une construction textile selon Fig. 4 explicitée par référence à l'Exemple 1 , ou selon Fig. 5 explicitée par référence à l'Exemple 2 ;
- la Figure 7 représente schématiquement, en coupe, un article chaussant 7, par exemple une chaussure de sport, plus particulièrement une chaussure de tennis, comportant ou intégrant une pièce souple 1 , multifonctionnelle, préalablement mise en forme, constituant la tige de la chaussure, assemblée ensuite par collage ou thermo-adhésion avec une semelle 8.
Conformément à la Figure 1 , est représentée à plat la tige 1 d'une chaussure de sport, en l'occurrence d'une chaussure de tennis, par exemple représentée schématiquement en coupe à la Figure 7, à partir de laquelle la présente invention va maintenant être explicitée.
Classiquement, cette tige est une pièce souple, constituée par l'assemblage de manière adjacente et/ou superposée, par collage et/ou couture, de différents morceaux de matériaux différents, souples et de faible épaisseur, par exemple de cuir, tissu, ou matériau plastique en feuille, etc. On n'entrera pas dans le détail de cet assemblage, lequel est représenté à la Figure 1 de manière simplifiée par différents dessins à l'intérieur de la ligne 71 délimitant à plat la tige de la chaussure.
Par référence à l'axe 20 d'asymétrie, par exemple en considérant le sens avant vers l'arrière de la chaussure, et/ou le sens extérieur/intérieur de la chaussure, de gauche à droite selon Fig. 1 , il est évidemment possible de repérer ou positionner sur un gabarit 41 ou 42, différentes zones de la tige, définies par ailleurs en forme et dimensions, en l'occurrence rectangulaires, auxquelles on assigne différentes fonctions dépendantes ou liées à l'usage ou les performances de la chaussure, ou pour lesquelles le constructeur/concepteur de la chaussure requiert différentes propriétés, ou caractéristiques techniques ou pratiques, différenciées selon les zones considérées.
Par "axe d'asymétrie", en l'occurrence pour une chaussure, on entend l'intersection d'un plan horizontal avec le plan sagittal d'un pied, de part et d'autre duquel, comme montré par la Figure 1 , les deux moitiés de la chaussure recevant ledit pied sont respectivement différentes, au moins quant à leurs formes respectives.
Au rang de ces propriétés, on citera, à titre d'exemples :
la résistance à l'abrasion qui, dans certaines zones, doit être importante en raison du frottement possible de la tige de la chaussure avec le sol,
- le maintien du pied à certains endroits de la tige, qui requiert que le matériau souple de la tige ait une certaine ténacité ou un faible allongement sous tension,
une certaine perméabilité, ou transparence, permettant la "respiration" du pied, ou respirabilité,
- à certains endroits, une déformabilité de la pièce souple ou tige, pour le confort du pied,
et encore à d'autres endroits, la possibilité technique d'être thermoformée, par exemple à l'endroit du renfort talon ("counter") de la tige et donc de la chaussure.
L'homme du métier, c'est-à-dire le concepteur/constructeur de la chaussure de sport, est donc conduit à différencier les propriétés de la tige 1 selon les zones fonctionnelles de cette dernière, en fonction ou en correspondance avec l'usage de la chaussure, et en particulier les performances recherchées. Cette approche différenciée de la chaussure de tennis par exemple conduira ce constructeur/concepteur, pour une même tige de chaussure, à des "zonages" différents, en termes de propriétés et caractéristiques, selon les modèles proposés ou offerts à l'utilisateur.
Conformément aux Figures 2 et 3, à partir du gabarit de la tige représentée à la Figure 1 , et repéré comme indiqué précédemment, c'est-à- dire à partir de l'axe d'asymétrie 20, de l'avant vers l'arrière de la chaussure, en tenant compte des sollicitations auxquelles cette dernière est soumise, on peut établir ou choisir deux zonages respectivement différents selon les gabarits 41 et 42 des Figures 2 et 3 respectivement.
Dans un premier exemple, selon Figure 2, on distingue, dans un repère constitué par quatre lignes parallèles à l'axe d'asymétrie 20, à savoir les deux bordures rectilignes du gabarit, à savoir 23 à gauche et 24 à droite, et deux lignes intermédiaires 21 et 22, du côté droit du gabarit, et de gauche à droite :
deux premières zones Ai (entre les lignes 23 et 21 ), et A2 (entre les lignes 21 et 22), adjacentes, des deux côtés respectivement
de la ligne 21 , formant ensemble une bande A en trame, qui devront chacune résister à l'abrasion ;
deux deuxièmes zones Bi (entre les lignes 23 et 21 ), et Bi (entre les lignes 21 et 22), adjacentes, des deux côtés respectivement de la ligne 21 , formant ensemble une bande B en trame, qui devront chacune être souples, perméables et respirantes, tout en assurant le maintien du pied ;
une troisième zone rectangulaire Ci (entre les lignes 23 et 21 ), qui devra contribuer au maintien du pied, une quatrième zone rectangulaire C2 (entre les lignes 21 et 22) qui devra particulièrement résister à l'abrasion, et à nouveau une troisième zone Ci, qui devra contribuer au maintien du pied ; les zones C1/C2/C1 forment ensemble une bande C en trame ;
une cinquième zone D1 (entre les lignes 23 et 21 ), une autre cinquième zone D2 (entre les lignes 21 et 22), et à nouveau une cinquième zone D1 , qui devront chacune assurer le maintien du pied et sa respiration ; les zones D1 , D2 et D3 forment ensemble une bande D en trame ;
une sixième zone E1 (entre les lignes 23 et 21 ), une autre sixième zone E2 (entre les lignes 21 et 22), et à nouveau une sixième zone E1 , qui devront chacune assurer le maintien du pied, tout en permettant un thermoformage de la tige ; les zones Ei ,E2,Ei forment ensemble une bande E en trame.
Dans le zonage défini précédemment, par convention, les zones pour lesquelles des propriétés identiques ou similaires sont requises sont désignées par la même lettre et le même indice ; par exemple, Ci réfère à une même zone, dite troisième zone, qui, de part et d'autre d'une zone C2, devra contribuer au maintien du pied. Et les lettres majuscules A à E, de l'avant vers l'arrière de la chaussure, réfèrent à différentes bandes en trame, étagées de l'avant vers l'arrière de la chaussure, comprenant chacune une série de zones telles que retenues précédemment ; par exemple, A réfère à une bande étroite, à l'avant de la chaussure, qui devra résister à l'abrasion, tandis que E réfère à une bande large, à l'arrière de la chaussure, qui devra assurer le maintien du pied, tout en permettant un thermoformage de la tige.
De manière différente, selon un deuxième exemple, par référence au gabarit 42 selon Figure 3, on procède à un autre zonage de la tige 1 de cette même chaussure, lequel établit, toujours dans le même repère :
- deux premières zones rectangulaires Ai et A2, des deux côtés respectivement de l'axe d'asymétrie 20, qui devront chacune résister à l'abrasion ;
deux deuxièmes zones rectangulaires Bi et B2, des deux côtés respectivement de l'axe d'asymétrie 20, qui devront chacune être souples et respirantes, tout en assurant un maintien du pied ;
deux troisièmes zones rectangulaires Ci et C2, des deux côtés respectivement de l'axe d'asymétrie 20, qui devront chacune assurer un premier maintien du pied et sa respiration ; - deux quatrièmes zones rectangulaires D1 et D2, des deux côtés respectivement de l'axe d'asymétrie 20, qui devront chacune assurer un deuxième maintien du pied et sa respiration ;
deux cinquièmes zones E1 et E2, des deux côtés respectivement de l'axe d'asymétrie 20, qui devront chacune assurer un troisième maintien du pied, avec la possibilité de thermoformer la tige.
On observera que les zonages précédemment définis selon Figures 2 et 3 peuvent différer l'un de l'autre, essentiellement par le fait que des zones de densités différentes sont réparties différemment dans la largeur du gabarit 41 ou 42. Selon Figure 2, il existe une zone surdensifiée entre les deux lignes 21 et 22, parallèles à l'axe 20 d'asymétrie, avec deux zones de densité identique et normale de part et d'autre de celle-ci. Selon Figure 3, une zone de densité normale et une zone de densité supérieure, de même extension en largeur, sont disposées de part et d'autre de l'axe d'asymétrie 20.
A partir d'un gabarit 41 ou 42 zoné tel que précédemment, c'est-à-dire selon le ou les choix fonctionnels, techniques ou pratiques, ou de performances du concepteur/constructeur de la chaussure, et donc de la tige, on construit selon chaîne 6 et trame 5 un patron, respectivement 61 ou 62, ou une pièce de tissu technique le comprenant, ayant une structure
monolithe ou monobloc, mais hétérogène, car résultant des choix de construction textiles exemplifiés ci-après.
En pratique :
comme montré aux Figures 4 et 5, pour construire les tissus techniques 31 et 32 respectivement, on met en œuvre deux types d'ourdissage Oi et O2 respectivement, différant l'un de l'autre par la densité des fils de chaîne, le titre, et/ou la construction, et/ou la nature desdits fils ; selon Fig. 4, l'ourdissage O1 est le même entre les lignes selon chaîne 203 et 201 , correspondant aux lignes 23 et 21 du gabarit 41 , et les lignes 202 et 204 correspondant aux lignes 22 et 24 du gabarit 41 , tandis qu'un ourdissage différent O2 est utilisé entre les lignes selon chaîne 201 et 202 ; selon Fig. 5, l'ourdissage O1 entre les lignes de chaîne 203 et 200 (correspondant à l'axe d'asymétrie 20 du gabarit 42) est différent de l'ourdissage O2 utilisé entre les lignes 200 et 204 ;
comme montré également par les Figures 4 et 5, pour construire les tissus techniques 31 et 32, on met en œuvre des arrangements des fils de trame différents selon les bandes de trame (a) à (e) montrées sur chacune des Figures 4 et 5 ; ces arrangements des fils de trame, déterminés par des cadres arrangés différemment, diffèrent les uns des autres par la densité des fils de trame, le titre, et/ou la construction, et/ou la nature desdits fils ;
le patron 61 ou 62 du tissu technique 31 ou 32 peut correspondre, en forme et/ou en dimensions, au gabarit 41 ou 42 retenu ;
il résulte de la construction textile précédente que le tissu technique obtenu est morcelé en différents éléments textiles discrets, individualisés, ou secteurs textiles (ai à di ; a2 à β2), identiques en forme et/ou dimensions aux différentes zones de gabarit ; secteurs textiles qui ont été conçus et construits individuellement pour répondre aux spécificités fonctionnelles ou techniques attendues pour les différentes zones (Ai à E1 ; A2 à E2) respectivement ;
à cette fin, non seulement les fils de chaîne et/ou de trame sont différenciés, par exemple par leur nature chimique et/ou leurs caractéristiques techniques propres, et/ou leur construction, mais surtout, la construction différenciée, ou ourdissage composite, des fils de chaîne, dans le sens trame, et ainsi que le ou les mode(s) d'entrecroisement différencié(s) des fils de trame, dans le sens chaîne, permettent de disposer (dans le repère chaîne/trame) et varier à volonté les différents secteurs textiles obtenus sur le patron 61 ou 62 du tissu technique.
Ainsi, l'homme du métier, avec tout métier à tisser d'aujourd'hui, conçoit et fabrique tous patrons ou pièces de tissus techniques sectorisés, montrés à titre d'exemples aux Figures 4 et 5 respectivement, et dont les différents secteurs textiles repérés par une lettre minuscule correspondent respectivement aux différentes zones repérées par une lettre majuscule aux Figures 2 et 3 respectivement.
Les deux patrons 61 et 62, représentés aux Figures 4 et 5 respectivement, appartiennent aux deux tissus techniques multi-sectorisés 31 et 32 respectivement différents.
Pour construire ces deux tissus techniques différents, à savoir 31 et 32, tout d'abord, on dispose de fils différant les uns des autres par leur nature chimique, et/ou leur construction, référencés en chaîne CA, CB, TA, et en trame TB, TC, TD, aux Exemples 1 et 2 ci-après. Dans ces derniers, sont explicitées à la fois les caractéristiques physiques et la composition chimique de ces fils.
Ensuite, les secteurs textiles élémentaires ou discrets à obtenir par une seule opération de tissage peuvent être différenciés par le choix des constructions ou armures utilisées d'un secteur à l'autre, comme montré aux Exemples 1 et 2 ci-après.
Enfin, on peut faire varier la densité ou contexture des fils de chaîne et/ou des fils de trame, pour aboutir à des secteurs textiles ou tissés respectivement différents, comme montré également aux Exemples 1 et 2 ci-après.
Les tissus selon les Exemples 1 et 2 ci-après sont obtenus par tissage avec un métier à lances comportant seize cadres.
Exemple 1 - Tissu 31 de la Figure 4
Fils de chaîne : CA = 1 100 Dtex PAR 16 %/PA HT 67 %/PU 17 %
(en poids du fil)
CB = 1 100 Dtex PAR 37 %/PA HT 40 %/PU 23 %
Fils de trame TA = 1 100 Dtex PAR 16 %/PA HT 67 %/PU 17 %
TB = 1 100 Dtex PA HT 86 %/PU 14 %
TC = 1 100 Dtex PAR 37 %/PA HT 40 %/PU 23 % TD = 1 100 Dtex CoPolyamide 100 %
PAR = para-aramide, par exemple Kevlar®
PA HT = polyamide haute ténacité, par exemple Cordura®
PU = polyuréthanne
CoPolyamide = polyamide thermofusible (basse température de fusion) Chaîne :
Fils de chaîne et Rythme chaîne = 6 x (220 CA/100 CB/60 CA) = 2 280 fils Densité chaîne : O1 = 13,44 fils/cm / O2 = 16,80 fils/cm -> empeignage =
160,5 cm
Par référence à la Figure 4, la distance 203/201 est de 18 cm, la distance entre 201 et 202 de 7,5 cm, et entre 202 et 204 de 3,5 cm.
Trames et Armures utilisées :
Bande a = 42 TB Toile (1 1 duites/cm)
Bande b = 84 TA Natté 2/2 (15 duites/cm)
Bande c = 68 TC Toile (1 1 duites/cm)
Bande d = 1 10 TC Sergé 3/1 (13 duites/cm)
Bande e = 108 TD (1 1 duites/cm)
Total duites rapport de dessin = 412
A titre d'exemple, le secteur textile (ai ), ayant une armure toile diffère du secteur textile (32), ayant une armure toile, par la construction des fils de chaîne, et du secteur textile (bi ), ayant une armure natté, par la construction des fils de trame.
Exemple 2 - Tissu 32 de la Figure
Fils de chaîne : CA = 1 100 Dtex PAR 16 %/PA HT 67 %/PU 17 %
(en poids du fil)
CB = 1 100 Dtex PA HT 86 %/PU 14 % trame : TA = 1 100 Dtex PAR 16 %/PA HT 67 %/PU 17 %
TB = 1 100 Dtex PA HT 86 %/PU 14 %
TC = 1 100 Dtex PAR 37 %/PA HT 40 %/PU 23 % TD = 1 100 Dtex CoPolyamide 100 %
Chaîne :
Fils de chaîne et Rythme chaîne = 6 x (180 CA/226 CB) = 2 436 fils
Densité chaîne : 01 = 13,44 fils/cm / 02 = 16,80 fils/cm -> empeignage
161 cm
En référence à la Figure 5, la distance 203/200, ou 200/204 est de 145 cm.
Trames et Armures utilisées :
Bande a = 42 TB Toile (1 1 duites/cm)
Bande b = 84 TA Natté 2/2 (15 duites/cm)
Bande c = 68 TC Toile (1 1 duites/cm)
Bande d = 128 TC Sergé 2/2 (15 duites/cm)
Bande e = 108 TD (1 1 duites/cm)
Total duites rapport de dessin = 430
A titre d'exemple, le secteur textile (ai), ayant une armure toile diffère du secteur textile (32), ayant une armure toile, par la construction des fils de chaîne, et du secteur textile (bi), ayant une armure natté, par la construction des fils de trame.
Au total, comme montré par les Figures 4 et 5, pour chaque tissu 31 ou 32, les bandes a à e du tissu correspondent aux zones A à E définies sur le gabarit de la tige 1 . Et les propriétés/caractéristiques, conférées par les choix de construction textile opérés pour ces différents
secteurs textiles ou tissés sont celles retenues ou recherchées pour les différentes zones définies sur le gabarit de la tige 1 .
En résumé, un tissu technique selon l'état de la technique, y compris selon WO 2013/103 363, peut être représenté ou défini graphiquement par le seul et même dessin ou schéma de son armure, alors que la représentation ou définition graphique d'un tissu technique selon la présente invention comporte une multiplicité de dessins ou schémas séparés et différents, qui sont ceux des constructions élémentaires des différents secteurs textiles respectivement.
En pratique, comme montré par la Figure 6, un tissu technique 3 sera construit et tissé en une seule opération en sorte de répéter un patron 61 ou 62, à la fois dans le sens de la trame 5 et/ou dans le sens de la chaîne 6, présentant le motif ou dessin textile sectorisé selon Figure 4 (Exemple 1 ) ou Figure 5 (Exemple 2).
Plus exactement, une pièce du tissu technique obtenu, représentée schématiquement selon Figure 6, comportera un premier patron 4 correspondant à un pied gauche, dirigé vers une première bordure en trame de la pièce, et un deuxième patron 4, obtenu par retournement et rotation à 180° du premier patron 4 autour d'un axe de symétrie parallèle à la trame, correspondant au pied droit, mais dirigé vers l'autre bordure en trame de la même pièce.
On peut ainsi obtenir ultérieurement par les découpes précisées ci-après dans une même pièce de tissu technique selon l'invention, une paire de tiges, correspondant chacune à une seule et même paire de chaussures.
En se référant à un seul et même patron 61 ou 62 selon Figure 4 ou 5, compris dans une pièce ou laize d'un tissu technique multisecteurs selon l'invention, et en disposant de moyens de découpe (par exemple découpe à l'emporte-pièce), on peut alors découper à plat selon la ligne de découpe fermée 50 dans le tissu, et obtenir directement, la pièce découpée 51 , souple, multifonctionnelle, ou tige 1 de chaussure, requise pour la fabrication de cette dernière.
Bien entendu, ces moyens de découpe doivent être repérés, disposés, ou positionnés par rapport au dessin du patron 61 ou 62, sur la pièce de tissu, en sorte que les zones précédemment définies par référence
aux Figures 2 et 3 s'inscrivent individuellennent et exactement dans les différents secteurs correspondants du patron selon Figure 4 ou 5.
Avec ces moyens de découpe ainsi positionnés et repérés par rapport à la pièce de tissu, on découpe et obtient directement la tige ou pièce souple 1 , monobloc ou monolithe, mais multifonctionnelle, requise pour construire ou produire la chaussure de sport 7concernée.