Dispositif d'ancrage d'une valve cardiaque pro thé tique.
1. Domaine de l'invention
Le domaine de l'invention est celui de la conception et de la réalisation des dispositifs médicaux destinés à être implantés dans le corps humain.
Plus précisément, l'invention concerne un dispositif d'ancrage d'une valve cardiaque prothétique destinée à être posée par un médecin et/ou un chirurgien.
2. Art antérieur
Les valves cardiaques sont des structures élastiques, non contractiles qui ont pour principal objectif de permettre la circulation du sang à sens unique dans l'organisme. Plus particulièrement, elles évitent que le sang ne reflue dans le cœur ou les artères. On dénombre quatre valves dans le cœur : la valve tricuspide, la valvule pulmonaire, la valve mi traie et la valve aortique. Les valves sont attachées et entourées par un anneau valvulaire au niveau du cœur ou des vaisseaux partant du cœur. Les pathologies liées au dysfonctionnement de ces valves sont désignées sous le terme de valvulopathies. Les pathologies les plus fréquentes sont :
- la sténose : la valve ne peut alors pas s'ouvrir correctement ;
- l'insuffisance ou la fuite : la valve se referme mal et le sang reflue ;
- le cumul d'une insuffisance et d'une sténose.
Du fait de la mauvaise circulation du sang dans l'organisme, ces pathologies se traduisent généralement par une grande fatigue du patient, un essoufflement rapide, un œdème des membres inférieurs , de fortes douleurs thoraciques etc ... Ces dysfonctionnement finissent par épuiser le cœur. Notamment, l'orifice d'éjection étant rétréci en cas de sténose, la pression intracardiaque augmente. Le cœur fournit alors un effort supplémentaire pour éjecter le sang. A long terme, les valvulopathies entraînent donc une insuffisance cardiaque.
On estime actuellement que les valvulopathies concernent 2% de la population adulte. Cette proportion semble être en constante augmentation, notamment en raison du vieillissement de la population. En effet, certaines valvulopathies peuvent être acquises comme celles liées à la prise de médicaments tels que les amphétamines. D'autres
valvulopathies sont dues à une anomalie congénitale. Toutefois, la grande majorité de ces pathologies est liée à l'âge et à la dégénérescence des valves. Le traitement de choix est le remplacement de la valve, ce qui nécessite une chirurgie très lourde imposant de mettre en œuvre une circulation extracorporelle sur le patient. Le chirurgien doit alors coudre une valve sur l'anneau valvulaire décalcifié. Outre le coût, les complications et les risques liés à une telle opération, cette option ne s'applique qu'aux patients dont la condition physique est suffisamment bonne pour se remettre d'une telle intervention. Or, 20% à 30% des patients concernés sont à hauts risques opératoires et récusés de chirurgie.
Une autre possibilité est d'introduire, via un cathéter, une valve cardiaque prothétique. De telles prothèses sont notamment décrites dans la demande EP 1977718 A. En pratique, ce type de valve est contenu dans une prothèse auto expansive de section circulaire. Compactée dans le cathéter, elle se déploie automatiquement au niveau de l'anneau valvulaire. Ce type de prothèses permet donc de traiter un plus grand nombre de patients, en évitant les inconvénients de la chirurgie, et sans avoir à suturer le patient.
Malgré tout, ces prothèses , de section circulaire, présentent de nombreux inconvénients . En effet, l' anneau valvulaire, notamment en position mitrale et tricuspide, présente une section ovalaire. De plus, il se déforme légèrement lors de son fonctionnement et au cours du temps. La section circulaire des prothèses n'est donc pas parfaitement adaptée à la réalité anatomique pour certains anneaux. De légères fuites de sang peuvent se produire, ce qui ne rétablit donc pas complètement la condition physique du patient. Un autre inconvénient est que, sous la pression exercée par le sang, la prothèse peut être délogée de l'anneau qui l'enserre ce qui peut entraîner la mortalité du patient.
Des dispositifs pour ancrer les valves prothétiques au niveau de l'anneau valvulaire ont été proposés. On connaît notamment la demande CA 2752660 Al qui décrit un dispositif permettant d'ancrer une valve prothétique au niveau de l'anneau valvulaire d'un patient. On connaît également la demande US 2007/0005129 Al qui décrit un dispositif circulaire d'ancrage de valves prothétiques, comprenant des crochets permettant de fixer les valves dans l'aorte. Toutefois, ces dispositifs présentent
également une section circulaire ce qui ne permet pas de régler les problèmes d'incompatibilité entre la section circulaire de la prothèse et la section ovalaire de l'anneau. De plus, ils ne permettent pas d'adapter le diamètre de la prothèse aux variations du diamètre annulaire. Le phénomène de fuite subsiste donc. Ces dispositifs ne peuvent pas être utilisés pour les valves en position mitrale et tricuspide et des fuites importantes existent en position aortique.
3. Objectifs de l'invention
L'invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur.
Plus précisément, un objectif de l'invention est de fournir, dans au moins un mode de réalisation, un dispositif permettant de maintenir une valve cardiaque prothétique au niveau de l'anneau valvulaire.
L'invention a encore pour objectif de concevoir, dans au moins un mode de réalisation, un dispositif permettant d'adapter le diamètre apparent de la prothèse aux conditions anatomiques du patient.
Un autre objectif de l'invention est de proposer, dans au moins un mode de réalisation, un dispositif suffisamment résistant pour accomplir sa mission tout le long de la vie d'un patient.
L'invention a également pour objectif de proposer, dans au moins un mode de réalisation, un tel dispositif dont la conception et la fabrication soient simples.
4. Exposé de l'invention
Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints à l'aide d'un dispositif d'ancrage pour l'implantation d'une prothèse cardiaque valvulaire au niveau d'un anneau valvulaire d'un patient.
Selon l'invention, un tel dispositif comprend :
un élément torique étanche compressible et expansible ; un élément d'ancrage présentant une structure en maillage compressible et expansible ainsi qu'une collerette ventriculaire et une collerette auriculaire reliées par une portion tubulaire;
ledit élément torique entourant ladite portion tubulaire dudit élément d'ancrage et ledit élément d'ancrage enserrant ladite prothèse cardiaque valvulaire.
Ainsi, l'invention repose sur une approche tout à fait originale consistant à associer un élément d'ancrage à un autre élément déformable se comportant comme un adaptateur entre l'anneau valvulaire et une valve prothétique de section circulaire. La forme de cet élément déformable est celle d'un tore ouvert, apte à loger une valve prothétique dans son trou. Un tore ouvert est défini par la révolution d'un cercle présentant un diamètre dit « diamètre mineur » autour d'une droite située dans son plan et ne passant pas par son centre. Un tore ouvert présente un trou en son centre.
Cet élément torique est expansif et compressif, dans une direction radiale. Il permet donc d'adapter le diamètre de la prothèse à la configuration anatomique de chaque patient. Ainsi, les problèmes de fuite et de déplacement des valves prothétiques, voire d'éjection hors de l'anneau valvulaire, sont éliminés.
De plus, de part sa déformabilité, l'élément torique permet d'accuser les déformations de l'anneau valvulaire liées au fonctionnement de la valve et/ou au vieillissement des tissus . Cette caractéristique permet également de pallier le phénomène de fuite lié au manque d'adaptation des diamètres entre la valve prothétique et l'anneau valvulaire.
L'élément d'ancrage permet de fixer plus solidement la valve prothétique et l'élément torique dans la cavité cardiaque. Grâce à ses collerettes qui débordent de part et d'autre de l'anneau, l'élément d'ancrage est apte à résister à la pression exercée par le sang sur l'ensemble du dispositif et sur la valve prothétique en particulier. De plus, les collerettes maintiennent entre elles l'élément torique et préviennent son déplacement dans une direction longitudinale. Ainsi l'élément torique et la valve prothétique ne peuvent se déplacer hors de l'anneau. Au sens de l'invention, chaque collerette présente un diamètre externe supérieur ou égal au diamètre externe de l'élément torique. Cette caractéristique permet un ancrage particulièrement solide du dispositif et par conséquent, un meilleur maintien des prothèses valvulaires sur leur site d'implantation.
Enfin, le dispositif est légèrement surdimensionné par rapport aux dimensions anatomiques du patient. Cette sur-dimension des éléments du dispositif permet
notamment de le maintenir en place par compression constante de l'anneau sur l'ensemble.
La structure en maillage permet au dispositif entourant la prothèse de passer facilement d'une position rétractée, nécessaire à la pose de la prothèse, à une position déployée fonctionnelle. Cette structure en maillage permet également la compression de la prothèse afin de l'introduire dans le cathéter et permettre son positionnement sans avoir recours à la chirurgie.
Préférentiellement, ledit élément torique présente également une structure en maillage recouverte d'un film en matériau polymère. Ce recouvrement peut être réalisé soit sur la face interne de l'élément torique, soit sur la face externe du maillage. La couverture par un film en matériau polymère permet d'éviter le passage du sang à travers le maillage de l'élément torique, entre la paroi annulaire et la paroi externe de la prothèse cardiaque. Plus précisément, lorsque l'élément torique est recouvert sur sa face interne, le maillage est laissé apparent. Lorsque l'élément torique est recouvert sur sa face externe, le maillage est dissimulé par le film en matériau polymère.
Dans un mode de réalisation encore plus préférentiel, ledit matériau polymère est choisi parmi le silicone, le polytetrafluoroethylène (PTFE) , le polyuréthane, le polyamide, le polyester, la résine fluorique ou par une combinaison d'au moins de deux de ces matériaux. Ces matériaux présentent l'avantage d'être bien tolérés par l'organisme du patient et d'être particulièrement étanche. Cette couverture par un matériau polymère étanche contribue à éliminer le problème de fuite entre l'anneau valvulaire et la valve prothétique. Le dispositif selon l'invention améliore donc considérablement les performances des valves prothé tiques actuelles.
Au sens de l'invention, le dispositif d'ancrage n'est jamais recouvert par un quelconque matériau polymère. Le matériau constituant le dispositif étant laissé à nu, le tissu cardiaque s'invagine à travers les mailles constituant l'élément d'ancrage, ce qui constitue des anfractuosités permettant au dispositif de résister aux contractions cardiaques et à la pression sanguine. Ce phénomène physiologique et normal de colonisation du dispositif par le tissu cardiaque permet notamment d'ancrer plus solidement le dispositif dans le cœur.
Dans un mode de réalisation avantageux, ladite structure en maillage est en au moins un matériau métallique à mémoire de forme ou en matériau polymère à mémoire de forme.
Dans un mode de réalisation préférentiel, ledit matériau métallique à mémoire de forme est choisi parmi le nickel, le titane, le cobalt etc...et la combinaison d'au moins deux de ces métaux. Dans un mode de réalisation encore plus préférentiel, ledit matériau métallique à mémoire de forme est un alliage de nickel et de titane.
Ces matériaux présentent l'avantage d'être bien tolérés par le patient et de permettre de comprimer le dispositif lorsqu'ils sont refroidis, et de retrouver leur conformation quasi instantanément dès qu'ils se retrouvent à la température corporelle.
Dans un mode de réalisation avantageux, ladite portion tubulaire dudit élément d'ancrage présente une hauteur h inférieure au diamètre mineur d dudit élément torique. Ces dimensions correspondent au dispositif lorsqu'il est déployé, n'est soumis à aucune contrainte mécanique, et notamment lorsqu'il n'est pas en place dans le cœur d'un patient. La hauteur h est définie comme la hauteur séparant les deux collerettes de l'élément d'ancrage.
Cette caractéristique particulière permet à l'élément d'ancrage de clipper l'élément torique entre ses collerettes . Ainsi les différents éléments constituant le dispositif selon l'invention sont fermement maintenus l'un par rapport à l'autre. L'absence de jeu entre ces éléments contribue d'une part à maintenir la prothèse dans le dispositif, et d'autre part à maintenir l'ensemble du dispositif dans l'anneau valvulaire.
Avantageusement, ledit élément torique présente, sur au moins une partie de sa périphérie externe, une zone de moindre résistance à la compression radiale en situation.
La « compression radiale en situation » est celle observée lorsque le dispositif est implanté dans le cœur d'un patient. De préférence, la zone de moindre résistance se situe dans la zone médiane de l'élément torique. On peut définir cette zone médiane comme une zone également répartie de part et d'autre du plan médian défini par le cercle majeur constituant l'élément torique. Cette zone de moindre résistance a pour objectif d'éviter que la déformation de l'élément torique, sous la contrainte de l'anneau valvulaire en fonctionnement, ne soit anarchique. Il est, en effet, préférable que la déformation de l'élément torique se fasse selon une direction radiale par rapport à l'axe
longitudinal de la valve prothétique à implanter, et non selon un axe parallèle à cet axe longitudinal. Cette caractéristique permet au dispositif selon l'invention de mieux s'adapter à l'anatomie de chaque patient, ainsi qu'aux déformations de l'anneau au cours de son fonctionnement et/ou au cours du temps. Cela permet donc au dispositif de ne pas être éjecté hors de l'anneau lors de son fonctionnement. Cela apporte également un degré de souplesse supplémentaire pour ne pas entraver le bon fonctionnement de la valve prothétique en rigidifiant de manière superflue l'anneau valvulaire. Préférentiellement, cette zone de moindre résistance s'étend, en situation d'implantation, approximativement sur 5 mm de part et d'autre du plan médian de l'élément torique. Cette zone doit permettre à l'élément torique une déformation radiale inférieure ou égale à 5 mm en situation d'implantation.
De préférence, ladite zone de moindre résistance à la compression radiale en situation comprend une discontinuité du maillage constituant ladite structure en maillage dudit élément torique et/ou l'utilisation de matériaux d'élasticité variable tel qu'un alliage de nickel et titane.
Avantageusement, ledit élément torique présente, sur au moins une partie de la surface définissant son trou, une zone de résistance augmentée à la compression radiale en situation. De préférence, ladite zone de résistance se situe dans la zone médiane dudit élément torique. La présence de cette zone a pour objectif d'éviter de transmettre à la valve prothétique les efforts et les contraintes mécaniques subies par le dispositif d'ancrage, et notamment par l'élément torique. Ainsi, le fonctionnement de la valve prothétique n'est pas altéré. Cette caractéristique contribue également à maintenir la valve au sein du dispositif, au niveau de l'anneau valvulaire. La limitation des forces radiales exercées sur la paroi de la prothèse empêche cette dernière de se déplacer peu à peu et d'être éjectée hors de l'anneau.
Préférentiellement, ladite zone de résistance à la compression radiale s'étend, en situation d'implantation, sur environ 5 mm de part et d'autre du plan médian de l'élément torique, au niveau de son diamètre interne.
Dans une variante, ladite zone de résistance augmentée à la compression radiale en situation comprend un maillage plus serré que le reste du maillage constituant ladite structure en maillage dudit élément torique.
Dans une autre variante, ladite zone de résistance augmentée à la compression radiale en situation comprend une bande de renfort. Dans ce mode de réalisation, une bande en matériau polymère se situant au niveau du diamètre interne de l'élément torique, autrement dit entourant le trou du tore dans lequel s'insère la valve prothétique, permet d'enserrer et de limiter la compression radiale de la prothèse.
Dans une variante, ladite collerette auriculaire et ladite collerette ventriculaire dudit élément d'ancrage sont symétriques.
Dans une autre variante, ladite collerette auriculaire et ladite collerette ventriculaire dudit élément d'ancrage sont asymétriques. Dans cette variante, la collerette ventriculaire peut par exemple se prolonger pour pouvoir, lors de l'implantation, être plaquée au niveau des parois du ventricule. La zone de contact étant plus importante, l'ancrage du dispositif est plus solide. En fonction de la localisation anatomique du dispositif et de la valve à remplacer, la collerette devra être conformée pour ne pas obstruer un éventuel orifice d'une veine ou d'une artère débouchant ou partant du cœur.
Les dimensions indiquées ci-après s'entendent pour le dispositif déployé, indépendant de toute contrainte mécanique et non positionné dans le cœur d'un patient.
Dans un mode de réalisation avantageux, ledit élément torique présente un diamètre externe D2 compris entre 30 mm et 70 mm. En fonction de l'âge, du poids et de la taille du patient, l'élément torique pourra être conçu dans différentes dimensions. Il est notamment possible de concevoir des dispositifs dont l'élément torique pourra présenter un diamètre externe D2 égal à 30mm, 40 mm, 50 mm, 60 mm ou 70 mm.
Avantageusement, chacune desdites collerettes dudit élément d'ancrage présente un diamètre externe D4 compris entre 40 mm et 70 mm. Par exemple, chacune des collerettes pourra présenter un diamètre externe D4 de 40mm, 50 mm, 60 mm ou 70 mm. Ces dimensions seront également choisies en fonction de la destination anatomique de la prothèse cardiaque à implanter, et de la taille et du poids du patient.
D'après l'invention, le diamètre externe D4 de chacune des collerettes , auriculaire et ventriculaire, est supérieur ou égal au diamètre externe D2 de l'élément torique et de préférence.
Dans un mode de réalisation avantageux, le dispositif selon l'invention comprend en outre des crochets de stabilisation. La présence de ces crochets permet notamment d'accrocher plus fermement le dispositif dans l'anneau valvulaire et le tissu cardiaque de manière plus générale. Ces crochets sont particulièrement utiles lorsque le dispositif et la prothèse viennent d'être placés. En effet, la colonisation du dispositif d'ancrage par le tissu cardiaque ne se fait pas de manière instantanée. Les crochets permettent alors d'ancrer plus solidement le dispositif selon l'invention le temps que le tissu se développe autour du dispositif d'ancrage.
Dans un mode de réalisation préféré, au moins certains desdits crochets sont répartis au niveau du diamètre externe D2 dudit élément torique. La présence de crochets au niveau de la circonférence de l'élément torique permet de l'ancrer dans l'anneau valvulaire.
Dans une variante préférentielle, au moins certains desdits crochets de stabilisation sont prévus sur au moins une desdites collerettes auriculaire ou ventriculaire. La présence de ces crochets permet notamment de fixer le dispositif dans le tissu cardiaque.
De préférence, lesdits crochets sont répartis de manière uniforme. Une répartition uniforme à la circonférence de l'élément torique ou sur au moins une desdites collerettes de l'élément d'ancrage permet de répartir les forces de tiraillement qui s'exercent sur le tissu cardiaque d'une part, et les éléments du dispositif d'autre part.
De manière encore plus préférentielle, les crochets peuvent être répartis selon un angle compris entre 5 degrés et 30 degrés, de préférence selon un angle de 15 degrés, sur la circonférence externe de l'élément torique et/ou sur le diamètre externe d'au moins une desdites collerettes auriculaire ou ventriculaire.
Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux, lorsque des crochets de stabilisation sont prévus sur l'élément torique, lesdits crochets de stabilisation sont uniformément répartis à la fois au niveau du plan médian dudit élément torique mais également de part et d'autre dudit plan médian.
Avantageusement, lesdits crochets de stabilisation ont une longueur comprise entre 1 mm et 3 mm, et une épaisseur comprise entre 0,1 mm et 1 mm. De préférence, lesdits crochets de stabilisation ont une longueur de 3 mm et une épaisseur de 1 mm.
5. Liste des figures
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante de modes de réalisation préférentiels du dispositif d'ancrage d'une valve cardiaque prothétique, donnés à titre de simples exemples illustratifs et non limitatifs, et des dessins annexés, parmi lesquels :
la figure 1 présente une vue schématique de dessus de l'élément torique d'un premier mode de réalisation dans son état déployé ;
la figure 2 illustre une vue de côté de l'élément torique dans son état déployé ; - la figure 3 présente une vue de côté de l'élément d'ancrage selon l'invention, dans son état déployé ;
la figure 4 illustre une vue de côté du dispositif assemblé selon ce premier mode de réalisation, dans son état déployé ;
la figure 5 présente une vue de coté du dispositif du dispositif assemblé selon ce premier mode de réalisation et logeant une valve prothétique ;
la figure 6 présente une vue de côté, schématique, d'un second mode de réalisation du dispositif selon l'invention.
6. Description d'un mode de réalisation de l'invention
Le principe général de l'invention repose sur la conception d'un dispositif permettant d'ancrer une valve prothétique au sein d'un anneau valvulaire, ledit dispositif se comportant en outre comme un adaptateur entre la section circulaire d'une telle prothèse avec la section globalement ovalaire de l'anneau valvulaire d'un patient. Un tel dispositif comprend donc un élément torique, sous forme d'un tore ouvert. La valve prothétique est logée dans le trou de cet élément. L'élément torique est compressible et expansible dans une direction radiale. Cette caractéristique permet à l'élément de se déformer pour s'adapter à l'anatomie du patient. Il permet également de s'adapter lorsque l'anneau valvulaire se déforme, soit au cours de son fonctionnement, soit au cours du temps. Cet élément torique coopère avec un élément d'ancrage qui permet d'enraciner le dispositif dans le tissu cardiaque. La coopération de ces éléments permet de fixer la valve prothétique dans l'anneau valvulaire. Ainsi, les problèmes de
fuite de sang d'une cavité à l'autre, dus au manque d'adaptation des valves prothétiques actuelles avec la réalité anatomique de l'anneau valvulaire, sont évités. Le problème de déplacement, voire d'éjection, de la valve prothétique hors de l'anneau valvulaire est ainsi éliminé.
6.1. Fabrication des prothèses selon l'invention
Les prothèses selon l'invention sont fabriquées selon toute méthode bien connue de l'homme de l'art. Le procédé de fabrication de telles prothèses ne fait pas l'objet de la présente demande.
Notamment, ces prothèses pourront être fabriquées, à partir d'un fil de matériau métallique à mémoire de forme pour former deux éléments maillés tubulaires. Par exemple, le fil de matériau métallique à mémoire de forme est tordu manuellement sur un modèle pour former un élément tubulaire à structure grillagée. Le découpage de l'élément tubulaire aux dimensions appropriées peut se faire soit manuellement, soit par laser afin d'obtenir une coupe franche des extrémités du fil. Un de ces éléments tubulaires sera ensuite conformé pour former l'élément d'ancrage et l'autre de ces éléments tubulaires sera ensuite conformé pour former l'élément torique. La conformation peut se faire en appliquant une température élevée, de manière locale, et en exerçant conjointement une contrainte mécanique sur l'élément tubulaire pour pouvoir modifier sa courbure. La température à appliquer doit être suffisamment élevée pour entraîner la déformation du matériau sans pour autant induire la fusion du fil de matériau métallique. Cette température dépend de la nature du matériau, de la composition qualitative et quantitative de l'alliage métallique...
On présente, en relation avec les figures 1 à 5, un mode de réalisation de l'invention. Les éléments composant le dispositif sont présentés dans les figures 1 à 5 dans leur état expansé et libres de toute contrainte mécanique.
6.2. Exemple d'un mode de réalisation de l'élément torique selon l'invention.
La figure 1 représente une vue de dessus de l'élément torique 2. Cet élément se présente sous la forme d'un tore ouvert, c'est-à-dire d'un tore pourvu d'un trou central.
Mathématiquement, un tore est généré par la rotation d'un cercle mineur autour d'une droite. Le diamètre de ce cercle est qualifié de diamètre mineur.
L'élément torique représenté à la figure 1 possède un diamètre interne Dl , qui correspond au diamètre du trou du tore 21 , et un diamètre externe D2. Ce diamètre D2 peut être compris entre 40 mm et 70 mm, en fonction de la destination anatomique et du patient à traiter. La hauteur du tore est égale au diamètre mineur d du cercle mineur. Le diamètre interne Dl est compressif. Les diamètres Dl et D2 sont représentés à la figure 1 légèrement décalés pour plus de lisibilité.
Avantageusement, l'élément torique pourra être entièrement recouvert d'un matériau polymère étanche 22, tel que le polytetrafluoroethylène (PTFE). Cette couverture permet à l'élément torique d'être parfaitement étanche, ce qui permet de régler définitivement le problème de fuite et d'insuffisance valvulaire.
L'élément 2 comprend également une bande de renfort 23, cette bande étant également constituée également de PTFE. La bande de renfort 23 entoure le trou 21 et permet de limiter la déformation radiale au niveau de la zone médiane. Cette bande de renfort permet d'éviter que le diamètre Dl n'excède 30 mm dans sa zone médiane lorsque le dispositif est implanté.
Dans ce mode de réalisation, l'élément 2 est pourvu de crochets de stabilisation 5 permettant d'ancrer l'élément 2 dans le tissu cardiaque, et plus précisément dans l'anneau valvulaire du cœur d'un patient. Ces crochets 5 sont placés sur la circonférence externe de l'élément torique 2. Ils présentent une longueur égale à 3 mm, une épaisseur inférieure 1 mm et sont réalisés dans le même matériau que le dispositif 1 . La répartition des crochets est uniforme et se fait selon un angle alpha a compris entre 5 degrés et 10 degrés , préférentiellement selon un angle de 15 degrés. Les crochets peuvent également être uniformément répartis de part et d'autre du plan médian P du tore comme cela est représenté à la figure 2 (représenté en pointillé). D'après cette figure, un tiers de la totalité des crochets se situe sous le plan médian P, à environ 3 mm du plan, un tiers se situe au niveau du plan médian P et le tiers des crochets restants se situe au dessous du plan médian P, à environ 3 mm également. Les crochets situés au dessus et au dessous du plan médian P sont équidistants par rapport à la ligne du plan. Le fait que les crochets soient uniformément répartis sur toute la circonférence et de
part et d'autre du plan médian P permet d'ancrer plus solidement l'élément torique 2 à l'anneau valvulaire du patient.
L'élément torique 2 présente au niveau de son diamètre externe D2 une zone 24 de moindre résistance à la compression radiale. Dans ce mode de réalisation, cette zone peut être obtenue par une discontinuité du maillage ou par l'utilisation d'un matériel de module d'élasticité variable tel qu'un alliage de nickel ou titane. Cette discontinuité peut être obtenue lors de la réalisation de l'élément torique en conformant un élément tubulaire maillé de façon telle que ses extrémités soient retournées extérieurement l'une vers l'autre. Cette zone de moindre résistance permet à l'élément 2 de se déformer préférentiellement au niveau de son diamètre externe D2 ce qui contribue dans un premier temps à insérer plus facilement le dispositif 1. Cette zone permet également à l'élément torique 2 de s'adapter plus facilement à l'anatomie de l'anneau valvulaire. De plus, lorsque l'anneau se déforme pendant l'ouverture ou la fermeture de la valve, la présence de la zone 24 permet à l'élément de se déformer dans une direction radiale et non longitudinale par rapport à l'axe de la prothèse. Cette particularité contribue au maintien de l'élément au niveau de l'anneau. En effet, si la déformation de l'élément 2 était anarchique, celui-ci risquerait d'être plus facilement déplacé hors de l'anneau. De préférence, la compression radiale doit être facilitée pour une variation d'environ 5 mm. La compression doit être plus difficile au-delà de cette valeur. Dans le cas contraire, l'élément torique serait trop déformable et ne remplirait pas correctement sa fonction d'adaptateur entre l'anneau valvulaire et la valve prothétique.
6.3. Exemple d'un premier mode de réalisation de l'élément d'ancrage selon l'invention.
La figure 3 présente une coupe transversale de l'élément d'ancrage 3. Cet élément présente deux collerettes 31 et 33 séparées par une portion tubulaire 32 de hauteur h. Dans ce mode de réalisation, les collerettes auriculaire 31 et ventriculaire 33 sont symétriques. Elles présentent un diamètre D4 qui peut être compris entre 40 mm et 70 mm. La portion tubulaire 32 présente un diamètre D3, qui est mesuré au niveau du plan médian P de l'élément d'ancrage 3 et qui est égal à 10 mm. Selon l'invention,
l'élément d'ancrage n'est préférentiellement pas recouvert par un quelconque matériau polymère.
La lumière 34 de cette portion 32 permet de loger une valve prothétique. L'élément d'ancrage 3 s'insère dans l'ouverture 21 du tore de sorte que l'élément torique enserre la portion tubulaire 32. La hauteur h de l'élément d'ancrage 3 est légèrement inférieure au diamètre d du cercle mineur de l'élément torique 2. Cette caractéristique résulte en un léger écrasement de l'élément torique 2 entre les collerettes 31 et 33. Ceci permet d'éviter qu'il y ait trop de jeu entre cet élément 2 et l'élément d'ancrage 3. Ces éléments coopèrent donc de manière étroite. Ainsi, la valve prothétique 4 est mieux maintenue par le dispositif selon l'invention. Les collerettes auriculaire 31 et ventriculaire 33 présentent des crochets de stabilisation 5 au niveau de leur surface en contact avec les parois cardiaques. Ces crochets sont identiques à ceux décrits précédemment : leur longueur est de 3 mm, leur épaisseur est d'environ de 0.1 à 1 mm et leur répartition est uniforme à la surface des collerettes selon un angle a d'environ 15 degrés. Les crochets sont orientés vers la portion tubulaire 32 et forme un angle d'environ 90 degrés avec la surface des collerettes.
6.4. Exemple d'un premier mode de réalisation du dispositif assemblé selon l'invention.
On décrit en relation avec les figures 4 et 5 un premier exemple du dispositif d'ancrage selon l'invention. La figure 4 est une photographie du dispositif 1 assemblé, vu de coté. La figure 5 est une vue de coté du dispositif assemblé et logeant une valve prothétique.
Le dispositif 1 comprend un élément d'ancrage 3 et un élément torique 2. L'élément torique, identique à celui décrit à la figure 1 et 2, a la forme d'un tore ouvert, et comprend donc un trou 21. Son diamètre externe D2 est d'environ 50 mm et son diamètre interne Dl est égal à 10 mm. Le diamètre de son cercle mineur est de 21 ,5 mm . L ' élément torique 2 est recouvert d 'un film polymère 22 étanche en polytétrafluoroéthylène (PTFE). Ce film n'est pas représenté sur la figure 4, afin de laisser paraître la structure de l'élément 2. L'élément 2 est pourvu au niveau de son diamètre interne Dl d'une bande de renfort 23 en PTFE. Cette bande, qui mesure 10
mm, s'étend au niveau du plan médian P et sur la face interne de l'élément torique 2. Plus précisément, cette bande de renfort 23 s'étend sur 5 mm de part et d'autre du plan médian P. Le plan médian P est représenté en pointillé sur les figures 4 et 5. L'élément torique comprend également une zone de moindre résistance 24 au niveau de son diamètre externe D2, constitué par une discontinuité du maillage, comme représenté à la figure 4.
L'élément d'ancrage 3 présente deux collerettes auriculaire 31 et ventriculaire 33 séparées par une portion tubulaire 32. Son diamètre externe D4 est d'environ 70 mm, et le diamètre interne D3 est égal à celui de Dl , soit 10 mm. La hauteur h de la portion tubulaire 32 est de 20,5 mm, et est donc légèrement inférieure à celle de l'élément torique 2. Le rapport D4/D2 est ici de 1 ,4. La portion tubulaire 32 s'insère dans le trou 21 de l'élément torique de sorte que l'élément 2 gaine la portion tubulaire 32. Cette combinaison de caractéristiques permet aux éléments 2 et 3 de coopérer de manière étroite ce qui permet de maintenir la valve fermement au cœur du dispositif, d'éviter les déplacements involontaires des éléments les uns par rapport aux autres et de coordonner les déformations du dispositif en fonction de celle de l'anneau et de l'ouverture de la valve.
La portion tubulaire 32 et le trou 21 définissent ensemble un logement apte à accueillir une valve cardiaque prothétique 4 pouvant comprendre deux ou trois feuillets 41. La valve prothétique se présente sous la forme d'un tube d'un diamètre d'environ 40 mm dans son état expansé et non contraint. Son expansion radiale est limitée par la compression du dispositif 1 de sorte qu'elle est fermement maintenue à l'intérieur du dispositif 1.
L'élément torique 2, l'élément d'ancrage 3 et la valve prothétique 4 sont expansifs et compressifs dans une direction radiale. Cette caractéristique permet à l'ensemble d'être comprimé pour pouvoir être inséré dans le cathéter qui permettra de placer l'ensemble dans le cœur, sans avoir à ouvrir la cage thoracique du patient. Cette caractéristique permet également au dispositif 1 et à la prothèse 4 de recouvrir leur forme, après que le cathéter ait été retiré. Avantageusement, les éléments 2, 3 et 4 présentent une structure en maillage. Cette structure est visible à la figure 4 mais n'est pas représentée sur la figure 5 pour des raisons de clarté. La structure en maillage peut
être réalisée en un matériau métallique à mémoire de forme, de préférence dans un alliage de nickel et de titane. Ce type de matériau, et notamment l'alliage de nickel et de titane, présente la particularité d'être facilement compressible à froid, ce qui facilite leur insertion dans le cathéter. Ils sont également capables de recouvrir leur forme instantanément à une température plus élevée, et notamment à température corporelle.
Dans ce mode de réalisation, les collerettes ventriculaire 33 et auriculaire 31 sont munies de crochets 5 de stabilisation au niveau de leur surface en contact avec le tissu cardiaque. Ces crochets sont identiques à ceux décrits à la figure 2. L'élément torique 2 est également pourvu de crochets 5 au niveau de la zone médiane 24 de sa circonférence externe. Comme décrit précédemment, les crochets 5 sont répartis selon un angle a de 30 degrés sur toute la circonférence de l'élément 2, au niveau du plan médian P mais également de part et d'autre de ce plan P, comme expliqué précédemment. De plus, ils forment un angle ouvert d'environ 30 degrés avec la paroi de l'élément torique 2. La présence de ces crochets permet notamment de fixer plus solidement le dispositif et la valve prothétique à la fois au niveau de l'anneau valvulaire et dans la cavité cardiaque du patient.
Il est possible, dans une variante, de n'équiper que le dispositif d'ancrage ou l'élément torique avec de tels crochets. Il est également possible de ne prévoir aucun crochet, la conformation du dispositif étant suffisante pour remplir sa fonction d'adaptation et d'ancrage de la valve prothétique. Toutefois , leur présence est souhaitable car elle permet de fixer solidement le dispositif le temps que le tissu cardiaque se développe autour des mailles de l'élément d'ancrage.
6.5. Exemple d'un second mode de réalisation d'un dispositif assemblé selon l'invention intégrant un élément d'ancrage à collerettes asymétriques.
La figure 6 présente une vue de côté d'un second mode de réalisation selon l'invention. Le dispositif 100 selon l'invention comprend un élément torique 200 identique à celui décrit aux points 6.2 et 6.4. Cet élément torique 200 est également recouvert d'un film polymère étanche 202. Il présente en outre une zone de moindre résistance 204 et une bande de renfort 203 en PTFE, situées sur le plan médian P de
l'élément torique 200 (représenté en pointillé). Cette bande de renfort est identique à la bande de renfort 23 du premier mode de réalisation.
Toutefois, l'élément d'ancrage 300 diffère de celui décrit aux points 6.3 et 6.4. Cet élément d'ancrage 300 comprend deux collerettes auriculaire 301 et ventriculaire 303 séparées par une portion tubulaire 302. Dans ce mode de réalisation, les collerettes sont asymétriques, en forme et en dimension de part et d'autre du plan médian P. La collerette auriculaire 301 présente une forme globalement circulaire avec un diamètre externe D4 qui peut être compris entre 50 et 70 mm. La portion tubulaire présente un diamètre D3 d'environ 10 mm. En revanche, la collerette ventriculaire est asymétrique dans sa forme. Elle comprend une partie 304 plus longue et une partie 305 plus courte. La partie 304 est destinée à s'étendre le long de la paroi interne ventriculaire tandis que la partie plus courte 305 s'étend dans la partie sous l'anneau. Cette asymétrie de forme permet d'ancrer plus solidement le dispositif selon l'invention dans le cœur, puisque la surface en contact avec le tissu est plus importante. En revanche, la partie 305 plus courte permet de ne pas obturer l'orifice aortique par exemple, lorsque le dispositif selon l'invention est destiné à ancrer une valve prothétique remplaçant la valve mitrale.
Les éléments 200 et 300 comprennent également des crochets de stabilisation 500. Ces crochets 500 sont répartis sur l'élément torique et la collerette auriculaire comme expliqué précédemment. Brièvement, les crochets 500 sont répartis sur la circonférence externe de l'élément torique 200. Leur répartition se fait à la fois au niveau du plan médian P de l'élément 200, mais également de part et d'autre de ce plan médian P, selon un angle de 30 degrés . Des crochets sont également prévus sur la collerette auriculaire, selon un angle alpha de 30 degrés. Ils sont orientés vers la portion tubulaire 302 de l'élément 300 et forme avec la surface de la collerette un angle de 30 degrés.
Dans une variante, des crochets de stabilisation 500 sont également prévus au niveau de la collerette ventriculaire 303. Ces crochets 500 sont uniformément répartis, selon un angle de 30 degrés, et forme avec la surface de la collerette un angle de 30 degrés. Dans une autre variante, il est également possible de prévoir des crochets de stabilisation supplémentaires au niveau de la partie longue 304, afin de renforcer l'ancrage du dispositif 100 dans le tissu cardiaque.