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PROCEDE DE DRAINAGE DE TERRAIN- SYSTEME METTANT EN OEUVRE UN TEL PROCEDE ET APPLICATION DU PROCEDE
L'invention concerne un système de drainage d'un terrain, notamment de terrains de sports, de sols sportifs pour tennis, salles de sport ou espaces verts en général ainsi que le traitement de sols particuliers où la culture se fait dans des terrains plus ou moins humides tels que les rizières par exemple. Elle concerne également tout système mettant en œuvre un tel procédé, ainsi que les applications en découlant.
La technique classique consiste à effectuer des tranchées d'écoulement sillonnant la surface du terrain à drainer dans lequel on remplace la terre par un matériau destiné à assurer le cheminement des eaux depuis la terre arable jusqu'à la couche de gravier sous-jacente adéquate. Une autre technique connue consiste à enfoncer à force le matériau de remplissage dans la terre pour assurer la même fonction.
On trouve par exemple dans le brevet français 2,244,356 un système de drainage de base réalisé à l'aide de drains logés dans des massifs filtrants, et un drainage de surface réalisé à l'aide de tranchées drainantes reliant la surface du sol aux massifs filtrants qu'elles coupent sur une partie de leur hauteur. Pour améliorer l'efficacité d'une telle structure, les drains et les massifs filtrants correspondants sont disposés en épi par rapport à l'axe longitudinal du terrain, l'angle que fait leur direction avec cet axe étant par exemple de 60°.
. Une autre technique, décrite notamment dans le brevet américian 3,908,385, fait appel à la mise en place d'une couche poreuse de vermiculite sur toute la surface du sol à drainer, et de canaux latéraux raccordés à une canalisation principale, elle-même en communication ou non avec une pompe aspirante. Les canaux latéraux présentent des fentes et sont disposés à une hauteur déterminée de la surface. Ils rejoignent une canalisation principale située en contre-bas (à une profondeur supérieure donc de celle des canaux latéraux) de telle sorte que l'eau s'écoule par gravité dans la canalisation principale. La pompe aide à cette évacuation. Ici encore, la gravité joue son rôle.
Toutes ces techniques présentent l'inconvénient de nécessiter l'existence
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d'une pente qui, si elle n'est pas naturelle, doit être créée artificiellement, ce qui pose le plus souvent un problème dont la solution est extrêmement coûteuse. L'écoulement se fait alors par gravité vers un ou plusieurs réseaux collecteurs qui permettent de draîner les eaux ainsi collectées vers un réseau général d'évacuation. Un autre inconvénient de ces systèmes se situe au niveau des dépôts de sédimentation qui très rapidement obstruent le réseau de collecteur, ce qui nuit évidemment, à court terme, à l'efficacité du système.
Inversement, lorsque la sécheresse s'installe et qu'il faut procéder à une irrigation et/ou de manière générale à une humidification du sol, on a, de manière classique, recours à toutes sortes de techniques d'arrosage qui risquent de créer des chocs thermiques au niveau du gazon et d'être préjudiciables par la projection souvent brutale de l'arrosage sur les feuillages.
Dans le cas de la technique décrite par le brevet américain précédemment cité, on peut certes, en inversant le sens de fonctionnement de la pompe, effectuer par le même circuit de canalisation, une irrigation. Malheureusement, si la gravité sert à l'évacuation des eaux, eEe s'oppose à sa remontée et des problèmes d'homogénéité et d'humidification se posent alors. Il faut aussi compter avec les risques de sédimentation localisée difficiles à éviter.
La présente invention a pour but de pallier ces inconvénients et concerne un procédé de drainage capable d'assurer cette fonction sans qu'il soit nécessaire de faire appel à une quelconque pente, pour l'évacuation des eaux, ce procédé ne s'appuyant pas sur un écoulement des eaux de drainage par gravité. Un tel procédé présente l'énorme avantage de permettre d'aller chercher l'eau à évacuer, à une très grande distance, ou, réciproquement, de la distribuer à la demande aussi loin que nécessaire, et cela de manière homogène sur toute la surface à irriguer.
Elle concerne également un système de drainage mettant en œuvre un tel procédé qui, outre sa fonction de drainage, permet d'assurer une irrigation contrôlée du type subirrigation qui peut même être automatique sans qu'il soit nécessaire de faire appel à des systèmes d'arrosage en surface avec tous les désagréments que cela comporte.
Un des avantages de l'invention est donc, d'une part, de contrôler le drainage des eaux et, d'autre part, l'irrigation par des moyens efficaces et simples à mettre en œuvre, et qui limitent au maximum les travaux
d'entretien.
Un autre avantage consiste à éviter, en tous points, tous risques de sédimentation inopportune.
La présente invention concerne plus précisément un procédé de drainage de terrain comportant un réseau de tranchées reliant la terre arable au sous- sol poreux ; elle est caractérisée en ce qu'un réseau de drains, se présentant sous la forme d'un tuyau perforé en liaison intime avec ce sous-sol poreux, • recouvrant sans solution de continuité toute la surface concernée et contenu dans un seul plan, est relié à une station de pompage capable de mettre ce tuyau sous vide pour aspirer, ou sous pression pour refouler.
L'invention sera mieux comprise à l'aide des explications qui vont suivre et des figures jointes, parmi lesquelles :
- la figure 1 est une illustration schématique du procédé et du système de drainage d'un terrain, conformément à l'invention; - la figure 2 est une illustration schématique du système de drainage selon la figure 1 dont le fonctionnement est inverse du précédent, c'est- à-dire qu'il fonctionne en système d'irrigation, au lieu de fonctionner en système de drainage;
- la figure 3 illustre un détail important d'un système selon l'invention; - la figure 4 illustre schématiquement une opération de contrôle simplifiant les procédures d'entretien, réalisable grâce à la mise en œuvre d'un système conforme à l'invention;
- la figure 5 représente schématiquement, en coupe, une installation mettant en œuvre un système conforme à l'invention; - la figure 6 illustre schématiquement une application du procédé et du système conforme à l'invention.
Pour plus de clarté, les mêmes éléments portent les mêmes références dans toutes les figures.
La figure 1 illustre schématiquement, vu en coupe, un procédé de drainage conforme à l'invention. On réalise, initialement le creusement, selon une configuration déterminée, d'une tranchée 1, que l'on remplie d'un matériau poreux tel que du gravillon, chargé de récolter l'excédent d'eau 70 de la surface 2, du sol couvert de terre végétale 3, et qui porte, par exemple, une pelouse 33 pour l'amener vers la couche poreuse 5, sous-jacente. On peut, pour réaliser cette tranchée, procéder de manière classique. Il est cependant recommandé de faire appel à une machine à creuser le sol,
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mise au point par la demanderesse et qui fait objet d'une demande de brevet français déposée sous le n° 83 08760, le 20 Mai 1983. Il s'agit d'une machine dont une caractéristique essentielle réside dans le fait que l'organe excavateur de la machine tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, de telle sorte, que la terre soit récupérée à l'avant de cet organe si l'on regarde le sens d'avancement de la machine. La terre est alors transférée sur un tapis sans fin, en vue de son évacuation, dont le sens de défilement va de l'avant de la machine vers l'arrière de celle-ci. Une telle architecture permet de positionner une cuve contenant le produit de remplissage de telle sorte que, quelque soit sa charge, le centre de gravité de la machine reste pratiquement constant.
Une pluralité de telles tranchées 1 de drainage étant réalisées, un drain 10, qui se présente sous la forme d'une canalisation perforée est mis en contact intime avec la couche poreuse 5, pour recueillir les eaux excédentaires. Selon une caractéristique extrêmement importante de l'invention, ce drain 10 se présente sous la forme d'un tuyau perforé dont les caractéristiques physiques sont telles qu'il supporte une mise sous vide.
Comme on le voit plus clairement sur la figure 6 qui est une illustration d'une application de l'invention, ce drain (10) serpente dans un plan déterminé sur toute la surface à drainer concernée. Elle est sans solution de continuité. Ce tuyau est, selon une autre caractéristique de l'invention, relié à une station de pompage, non représentée sur la figure 1, mais qui sera illustrée ultérieurement. Pendant l'opération de mise sous vide, l'eau va subir une circulation forcée tout le long du tuyau (10) vers l'évacuation sans pour autant devoir être soumise à une action quelconque de gravité. La pente, dans ces conditions, n'est plus nécessaire.
Ainsi en fonction de l'importance du vide créé, le pompage de l'eau sera plus ou moins rapide et son évacuation en dépendra. On peut donc, dans ces conditions, asservir les conditionnements de fonctionnement de la pompe à vide, en fonction des paramètres de drainage que l'on aura pris soin de programmer préalablement.
Il s'agit là d'une fonction extrêmement importante du drain 10 dont le rôle n'est plus seulement d'acheminer l'eau de drainage vers l'évacuation mais d'accélérer, de manière contrôlée, cette évacuation grâce à l'effet de vide créé au sein même de ce drain 10. Ainsi, dans le cas où se formeraient des bouchons de sédimentation, ceux-ci se trouveraient automatiquement
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désagrégés et évacués.
Une telle opération aura lieu préférentiellement en cas d'excédent d'eau, c'est-à-dire en dehors des saisons de sécheresse, lorsque l'apport d'eaux pluviales est maximal. Réciproquement et selon une autre caractéristique importante de l'invention, l'inversion du phénomène de circulations d'eau créé par le pompage à vide peut être réalisé lorsque la sécheresse se fait sentir. Au lieu d'aspirer l'eau à travers le drain 10, si le degré d'humidification de la terre arable s'avère indispensable pour sauvegarder la vitalité des plantations, on fait encore fonctionner le groupe de pompage mais au lieu de le faire fonctionner en aspiration, on le fait alors fonctionner en refoulement.
Comme le montre la figure 2, on injecte alors dans le drain 10 une quantité d'eau contrôlée qui parcourt le circuit constitué par le drain 10. Ainsi, cette eau injectée progresse par capilarité au travers des tranchées 1 et vers la terre arable 3 qu'elle irrigue uniformément. Il suffit d'optimiser le nombre et la répartition de ces tranchées pour obtenir au niveau du sol planté une quantité d'eau d'humidification 71.
Une autre application consiste, également, à inclure dans cette eau d'irrigation, les engrais, sous quelque forme que ce soit, qui, par le sous- sol vont progresser vers la surface et alimenter les racines des plantes, pelouses ou arbres qui auront tendance alors à se laisser attirer en profondeur. On se trouvera ainsi face à un procédé à la fois d'irrigation et de fertilisation parfaitement contrôlable.
Dans le cas de la figure 1, la circulation de l'eau se fera selon la flèche FI ; en revanche, dans le cas de la figuré 2, cette circulation se fera dans le sens de la flèche F2. Dans un exemple nullement limitatif, le diamètre du drain 10 pourra être voisin du φ = 50 mm. L'eau circulant à l'intérieur des drains 10 pénètre et progresse ainsi à une vitesse constante vers les trous de tranchées 1 (qui, dans cette phase fonctionnent en goutteurs), la pression de l'eau est ainsi répartie uniformément depuis le début jusqu'à la fin du drain 1. Il s'ensuit un mouillage de la terre en profondeur, sans perte d'eau, par évacuation ou drainage. Les racines du gazon sont attirées en profondeur ce qui augmente leur résistance à l'arrachement et leur permet de puiser les sels minéraux en profondeur. De plus, les lessivages d'engrais, surtout de l'azote, sont évités.
Il faut bien noter, comme cela a déjà été dit précédemment, selon
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une caractéristique essentielle de l'invention, un seul tuyau (10) est positionné dans un plan déterminé, par rapport à la surface du sol. Il s'ensuit que aussi bien le drainage des eaux que l'humidification ou l'irrigation, voire même quand cela sera nécessaire, avec de l'eau chargée d'engrais, va s'effectuer de manière homogène sans qu'intervienne la gravité pour le drainage ou d'ailleurs la nécessité de vaincre cette force de pesanteur pour l'irrigation.
Dans certaines applications, l'eau injectée dans le circuit sera réchauffée et, à son tour, assurera le maintien hors gel du sol, ce qui ne manque pas d'intérêt, notamment lorsque les conditions climatiques nuisent au bon fonctionnement des installations, de sport notamment, concernées.
Pour le bon fonctionnement de l'ensemble, tant dans la phase d'aspiration, que dans la phase d'irrigation, comme le montre la figure 3, des bouches d'entretien 30, sont prévues sur le circuit de drainage, à intervalle régulier. Des contrôles visuels ou automatiques sont, dans ces conditions, tout à fait possibles et ne posent aucun problème d'exploitation. Ces regards d'inspection sont espacés, par exemple, de 150 m les uns par rapport aux autres.
Pour faciliter les contrôles d'un système conforme à l'invention, comme le montre la figure 4, l'utilisateur peut introduire à l'intérieur du drain 10, qui n'est autre que le tuyau perforé supportant une mise sous vide, ou sous pression un organe de contrôle 60, capable de visualiser ce qui se passe à l'intérieur de ce drain 10. Il peut s'agir, notamment, d'un endoscope du type à fibre optique actuellement disponible dans le commerce. Dans l'exemple décrit, il s'agit d'un terrain de football où un joueur 61 évolue avec le ballon 63, alors que l'employé procède à une vérification avec un endoscope 60.
Les figures 5 et 6 représentent, respectivement, vu en coupe et en plan une application de la présente invention. Il s'agit à titre d'exemple non limitatif d'un terrain de sport et plus particulièrement d'une aire de jeu 111 entourée d'une piste 120. Un tel terrain comporte la combinaison d'un réseau de tranchées 1, sillonnées dans le sens transversal par un drain 10, dans un plan donné et parallèle à la surface du sol, aboutissant à une connection reliée à un groupe de pompage 101, capable à la fois, d'assurer une fonction d'aspiration (mise sous vide) ou de refoulement (mise d'eau sous pression). On a représenté sur la figure 6 un terrain de football 111, avec ses délimitations classiques des aires de jeu (but 110, et milieu de terrain, ainsi
qu'une piste 120). En coupe apparaît plus en détail la station de pompage 101, comportant sa pompe à vide et à refoulement 80, et une sortie d'évacuation 90, qui lors d'une phase de sécheresse devient source d'alimentation d'eau ou d'engrais ou de mélange eau/engrais. Un tel procédé, son système de mise en œuvre et ses applications présentent comme cela a déjà été dit précédemment de nombreux avantages.
Ils conduisent, en effet, à une économie d'eau de 30 à 50 % et facilitent considérablement les travaux d'entretien, tout en permettant une programmation automatique, tant du drainage que de l'irrigation. En effet, ce système se compose essentiellement d'un réseau enterré maintenu sous vide permanent qui assure le transport des eaux de drainage. La centrale de vide reçoit les eaux et peut sans problème les rejeter dans un égout principal. Il peut aussi le rejeter dans un réservoir où l'on pourra puiser pour une éventuelle phase d'irrigation. D'ailleurs, une des applications de l'invention se trouve dans la technique d'exploitation de rizière. Il est en effet possible, grâce à la mise en œuvre de la présente invention de pomper de l'eau d'un terrain, à un certain niveau, pour la conduire vers un autre niveau et vice- versa, ce qui, dans le cas de la culture du riz permet d'accroître considérablement le rendement. Un simple système de vannes (manuel ou électrique) permet la mise en charge des tranchées d'écoulement qui deviennent alors des tranchées d'alimentation par capilarité.
A titre d'exemple, si l'on revient à un exemple précédemment décrit, un terrain de sport traditionnel qui, dans l'art connu, subit un arrosage de 70 mètres cubes d'eau par semaine, voit la moitié de cette eau, soit 35 mètres cubes directement absorbés par le drainage. En revanche, la présente invention permet de ne dépenser que les 35 mètres cubes nécessaires sans pratiquement aucune perte, le niveau étant maintenu automatiquement constant. Un tel système est, de plus, indépendant de la concentration des pluies.
Enfin, de nombreux terrains de sport sont actuellement construits sur des décharges, ce qui, dans le temps, a pour effet de provoquer des affaissements dans le système de drainage traditionnel, empêchant, par conséquent, l'évacuation par gravité des eaux de drainage et rendant par ce fait impraticable l'aire de jeu. Cet inconvénient disparaît avec la mise en œuvre du procédé et du système conforme à l'invention.
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Comme cela a été dit précédemment, la présente invention s'applique au drainage et à l'irrigation de tout espace vert, d'agrément et de sport, - des cultures maraîchères, des serres, sans oublier toutes les applications relatives aux cultures s'effectuant dans des milieux humides mais, dont le taux d'humidification doit être rigoureusement contrôlé.