Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
Le chômage en France - Faits et chiffres
Du travail, « je traverse la rue, je vous en trouve », a dit le président de la République Emmanuel Macron le 15 septembre 2018, provoquant de vives réactions. Outre les difficultés plus ou moins grandes pour chacune des près de 2,3 millions de personnes au chômage en France de trouver un nouvel emploi, le chômage est une réalité économique multifactorielle présente dans tous les pays capitalistes. Le taux de chômage, qui mesure le nombre de personnes en recherche d’emploi parmi les personnes actives sur le marché du travail, est l’un des indicateurs permettant de mesurer la santé économique d’un pays. Si le taux de chômage est inférieur ou égal à 3%, on considère qu’il s’agit d’une situation de plein-emploi, c’est-à-dire que toutes les personnes au chômage ne le sont que temporairement et qu’il n’y a de décalage ni entre le nombre d’actifs et le nombre d’emplois, ni entre les compétences des actifs et celles recherchées par les entreprises. En France, au troisième trimestre 2024, le taux de chômage était de 7,4 %, contre une moyenne de 6 % dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ce taux, relativement élevé, est lié à la situation économique de la France, dont le produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 1 % en 2024. Le type de chômage qui varie selon la situation économique est appelé le chômage conjoncturel, alors que le chômage structurel correspond à une inadéquation entre les compétences des personnes au chômage et celles recherchées par les entreprises. Le taux de chômage montre uniquement le nombre de personnes en recherche d’emploi par rapport à la population active. Il ne prend donc pas en compte les personnes en situation d’inactivité, par exemple les personnes qui sont étudiantes ou en formation, à la retraite, ou qui ne sont pas sur le marché du travail pour des raisons familiales ou de santé. Pour remédier à un taux de chômage trop élevé, les autorités publiques agissent en faveur de l’amélioration de la situation économique du pays dans son ensemble, mais elles agissent également directement auprès des personnes au chômage, via un service public dédié : France Travail. Autrefois appelée Pôle Emploi, cette institution permet de soutenir les personnes au chômage dans leur recherche d’emploi, notamment en leur proposant des offres d’emploi et des formations. De plus, le système de sécurité sociale verse pendant plusieurs mois une part de leur précédent salaire aux personnes qui sont au chômage.
Ensuite, les personnes ayant des profils moins recherchés par les entreprises sont plus souvent au chômage. Parmi elles figurent ceux provenant des catégories socioprofessionnelles moins élevées et ceux n’ayant aucun diplôme : le taux de chômage était en 2023 de 13,3% chez les Français sans diplôme, contre seulement 5% chez les diplômés de l’enseignement supérieur.
Les jeunes, qui ont encore peu d’expérience professionnelle, sont fortement affectés par le chômage. En février 2024, 17,4 % des jeunes actifs de moins de 25 ans étaient au chômage en France, un taux très élevé malgré une baisse par rapport aux années précédentes, alors même que près de la moitié des jeunes de 15 à 29 ans ne sont pas encore sur le marché du travail, puisque beaucoup sont encore en études ou en période d’inactivité. Les jeunes peu ou pas diplômés sont encore plus durement touchés. Plus de 44 % des jeunes n’ayant que le brevet des collèges ou aucun diplôme étaient au chômage en 2023, contre seulement 8,4 % des diplômés de l’enseignement supérieur long.
Enfin, le taux de chômage varie selon la région. Alors qu’il est plutôt faible dans des grandes villes comme Paris et dans certaines régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Corse, les départements et régions d'outre-mer et collectivités d'outre-mer (DROM-COM) affichent des taux de chômage exorbitants : 18,7 % en Guadeloupe, 17,8 % en Guyane, 17,5 % à La Réunion et même 37 % à Mayotte.
L’inscription chez France Travail permet aux demandeurs d'emplois d’obtenir une aide dans leur recherche d’emploi et de se faire financer des formations professionnelles diverses et variées, parfois également le permis de conduire, mais aussi d’obtenir une aide financière de la part de l’Etat pendant la durée du chômage. En 2023, 2,6 millions de personnes ont été indemnisées par l'Assurance chômage, avec un montant mensuel moyen brut de l'allocation chômage perçue de 1.295 euros par mois. En effet, l’allocation chômage peut consister seulement en de très faibles montants, comme elle peut atteindre parfois plus de 3.000 euros, mais la plupart des allocataires perçoivent entre 500 et 1.750 euros par mois. L’allocation chômage est calculée selon plusieurs facteurs. Elle dépend du montant des salaires et primes précédemment perçus, mais aussi de la durée de cotisation. Dans l’ensemble, la part du salaire précédemment perçu versé sous forme d’allocations est plus élevée pour les bas salaires que pour les salaires plus importants. Après un an de chômage, les demandeurs d’emploi perçoivent en moyenne 66 % de leur revenu d’activité antérieur.
En France, la durée maximale d'indemnisation peut aller jusqu'à 2 ans environ. Ensuite, les personnes sans emploi peuvent demander à recevoir d’autres aides sociales, notamment l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) ou le Revenu de Solidarité Active (RSA). En 2023, le taux de chômage de longue durée s’établissait à 1,8 % et on dénombrait 1,84 million d’allocataires du RSA.
Malgré les plus de 30 milliards d’euros dépensés chaque année par la France en allocations chômage, les personnes au chômage sont exposées à de nombreux risques et problèmes : stigmatisation, pauvreté, dépression, solitude, problèmes de santé… Les demandeurs d’emploi figurent parmi les plus gros consommateurs de tabac et ont 3 fois plus de chances de tenter de se suicider que les actifs en emploi. Pour davantage d’informations sur la santé mentale des Français, n’hésitez pas à consulter notre page dédiée à ce sujet./.
Profil des personnes au chômage en France
Les Français ne sont pas égaux face au chômage. Certains profils sont surreprésentés parmi les personnes en recherche d’emploi. D’abord, il y a ceux qui subissent des discriminations de la part des entreprises, notamment les immigrés et descendants d’immigrés, qui connaissent un taux de chômage presque deux fois plus élevé que celui des non-immigrés.Ensuite, les personnes ayant des profils moins recherchés par les entreprises sont plus souvent au chômage. Parmi elles figurent ceux provenant des catégories socioprofessionnelles moins élevées et ceux n’ayant aucun diplôme : le taux de chômage était en 2023 de 13,3% chez les Français sans diplôme, contre seulement 5% chez les diplômés de l’enseignement supérieur.
Les jeunes, qui ont encore peu d’expérience professionnelle, sont fortement affectés par le chômage. En février 2024, 17,4 % des jeunes actifs de moins de 25 ans étaient au chômage en France, un taux très élevé malgré une baisse par rapport aux années précédentes, alors même que près de la moitié des jeunes de 15 à 29 ans ne sont pas encore sur le marché du travail, puisque beaucoup sont encore en études ou en période d’inactivité. Les jeunes peu ou pas diplômés sont encore plus durement touchés. Plus de 44 % des jeunes n’ayant que le brevet des collèges ou aucun diplôme étaient au chômage en 2023, contre seulement 8,4 % des diplômés de l’enseignement supérieur long.
Enfin, le taux de chômage varie selon la région. Alors qu’il est plutôt faible dans des grandes villes comme Paris et dans certaines régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Corse, les départements et régions d'outre-mer et collectivités d'outre-mer (DROM-COM) affichent des taux de chômage exorbitants : 18,7 % en Guadeloupe, 17,8 % en Guyane, 17,5 % à La Réunion et même 37 % à Mayotte.
Les mesures prises par les autorités publiques face au chômage
Outre les politiques publiques menées en vue d’une relance de l’activité économique et de la croissance économique du pays, l’Etat intervient aussi directement auprès des personnes au chômage. Les demandeurs d’emploi sont invités à se rendre dans l’une des 829 agences France Travail réparties sur le territoire français afin de bénéficier de soutien dans leur recherche d’emploi. Chaque trimestre, on dénombre plus de 500.000 entrées et sorties chez France Travail, pour un total de 3,7 millions de personnes couvertes par l’assurance chômage en France en 2023.L’inscription chez France Travail permet aux demandeurs d'emplois d’obtenir une aide dans leur recherche d’emploi et de se faire financer des formations professionnelles diverses et variées, parfois également le permis de conduire, mais aussi d’obtenir une aide financière de la part de l’Etat pendant la durée du chômage. En 2023, 2,6 millions de personnes ont été indemnisées par l'Assurance chômage, avec un montant mensuel moyen brut de l'allocation chômage perçue de 1.295 euros par mois. En effet, l’allocation chômage peut consister seulement en de très faibles montants, comme elle peut atteindre parfois plus de 3.000 euros, mais la plupart des allocataires perçoivent entre 500 et 1.750 euros par mois. L’allocation chômage est calculée selon plusieurs facteurs. Elle dépend du montant des salaires et primes précédemment perçus, mais aussi de la durée de cotisation. Dans l’ensemble, la part du salaire précédemment perçu versé sous forme d’allocations est plus élevée pour les bas salaires que pour les salaires plus importants. Après un an de chômage, les demandeurs d’emploi perçoivent en moyenne 66 % de leur revenu d’activité antérieur.
En France, la durée maximale d'indemnisation peut aller jusqu'à 2 ans environ. Ensuite, les personnes sans emploi peuvent demander à recevoir d’autres aides sociales, notamment l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) ou le Revenu de Solidarité Active (RSA). En 2023, le taux de chômage de longue durée s’établissait à 1,8 % et on dénombrait 1,84 million d’allocataires du RSA.
Malgré les plus de 30 milliards d’euros dépensés chaque année par la France en allocations chômage, les personnes au chômage sont exposées à de nombreux risques et problèmes : stigmatisation, pauvreté, dépression, solitude, problèmes de santé… Les demandeurs d’emploi figurent parmi les plus gros consommateurs de tabac et ont 3 fois plus de chances de tenter de se suicider que les actifs en emploi. Pour davantage d’informations sur la santé mentale des Français, n’hésitez pas à consulter notre page dédiée à ce sujet./.
