Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
La contraception en France - Faits et chiffres
En France, 90% des femmes de 18 à 49 ans non-ménopausées utilisent un moyen de contraception. La contraception concerne tout le monde, mais, même si on observe une forte hausse du nombre de vasectomies chez les hommes en France depuis quelques années, ce sont surtout les femmes, souvent informées par leurs mères ou par le milieu scolaire dès l’adolescence, qui s’en occupent. Cela s’ajoute à la charge mentale subie par les femmes dans d’autres domaines et renforce les inégalités entre les hommes et les femmes, ces dernières étant également celles qui souffrent des effets secondaires des moyens contraceptifs. Peu évoquée dans le quotidien des Français et parfois tardivement introduite auprès des jeunes, la contraception est pourtant un sujet qui concerne tous les Français. En France, une grande variété de méthodes de contraception sont disponibles sur le marché : la pilule contraceptive, le préservatif, le dispositif intra-utérin (DIU) - aussi appelé « stérilet » - aux hormones et celui au cuivre, l’implant, l’anneau vaginal ou encore les spermicides. Pendant des décennies, la pilule contraceptive était de loin le moyen de contraception le plus utilisé en France, mais la tendance s’est inversée ces dernières années alors que les Français ont pris conscience des dangers et effets secondaires de la pilule, en particulier des pilules de 3ème et 4ème générations. Ainsi en 2023, pour la première fois, le DIU était le moyen de contraception le plus utilisé en France. La contraception permet de protéger contre les grossesses non désirées mais également contre les infections sexuellement transmissibles (IST), dont la prévalence est en hausse en France et en Europe depuis quelques années.
La plupart des pilules contiennent deux substances : un estrogène et un progestatif. Pour contrer certains effets secondaires des pilules de 2ème génération, comme l’acné ou la prise de poids, les pilules de 3ème et de 4ème génération ont changé de progestatif, mais la modification de cet ingrédient a provoqué un risque deux fois plus élevé de thrombose veineuse, dont les pilules de 2ème génération augmentaient déjà le risque. Depuis cette découverte, les médecins prescrivent davantage de pilules de 2ème génération. Ainsi, alors qu'en 2012, le marché était partagé entre les différents types de pilules, les pilules de 1ère et 2ème générations représentaient plus de 80 % des ventes en 2020.
La gravité de ces potentiels effets secondaires a aussi provoqué une baisse de l’utilisation de la pilule contraceptive en général, même auprès des plus jeunes femmes qui traditionnellement étaient très nombreuses à prendre la pilule. Alors qu’en 2000, plus de 56% des femmes non-ménopausées prenaient la pilule, elles n’étaient plus que 26,8% en 2023.
Les femmes se tournent surtout davantage vers le DIU. Ce dernier, également appelé stérilet, est inséré dans l’utérus par un professionnel de santé pour plusieurs années. Il agit localement pour éviter une grossesse, soit par le biais d’hormones pour le DIU hormonal, soit via l’action du cuivre pour le DIU en cuivre. 32,1% des Françaises étaient porteuses d’un DIU ou d’un implant contraceptif en 2023.
Avec l’implant, la vasectomie et la ligature des trompes, le DIU fait partie des moyens de contraception les plus efficaces, et cela non seulement théoriquement, comme la pilule qui a également un indice de Pearl très faible, mais aussi en pratique puisque, contrairement à la pilule, aucun oubli n’est possible.
Alors que plus de 70% des Français trouvent que les femmes ne devraient pas être les seules responsables de la contraception, les rapports sexuels sans préservatif « parce que ce n’est pas agréable » restent fréquents, allant jusqu’au « stealthing », une pratique consistant pour l’homme à retirer le préservatif pendant le rapport sexuel sans en informer sa partenaire.
En dehors du préservatif, les contraceptifs masculins restent peu développés et alors que 37% des hommes se disent prêts à utiliser une pilule contraceptive masculine, seulement 12% seraient prêts à utiliser un slip chauffant.
En revanche, la vasectomie, une méthode de contraception définitive autorisée depuis 2001, est possible pour les hommes. Elle est réalisée très facilement et rapidement, notamment par rapport à la ligature des trompes, la contraception définitive chez les femmes. 22% des hommes se disent prêts à effectuer une vasectomie et effectivement, le nombre de vasectomies est en forte hausse entre 2010 et 2022, passant de moins de 2.000 à plus de 30.200 vasectomies par an. En dehors de la vasectomie, le principal contraceptif accessible aux hommes est le préservatif.
Les infections sexuellement transmissibles (IST), autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), sont des infections pouvant être transmises lors des relations sexuelles. Herpès génital, gonococcie (ou gonorrhée), trichomonase, mycoplasmoses, chlamydioses, hépatite B… Provoquées par des virus, bactéries ou parasites, les IST sont nombreuses.
L’IST la plus fréquente en France est l’infection à papillomavirus humain (HPV), qui est à l’origine de nombreux cancers du col de l’utérus et contre laquelle il existe un vaccin. De plus en plus de jeunes se font vacciner. En 2023, 61% des jeunes femmes et 33% des jeunes hommes de 15 à 19 ans étaient vaccinés.
Mais la syphilis redevient également relativement fréquente, avec un nombre de cas diagnostiqués en forte augmentation entre 2013 et 2021. Enfin, le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ou « SIDA », qui s'attaque aux cellules du système immunitaire, reste présent en France et, alors que les Français ont de moins en moins peur du VIH, le taux de séropositivité est en hausse dans presque toutes les régions de France et le VIH provoque chaque année plus de 150 décès dans l’hexagone./.
Baisse de la prise de la pilule contraceptive au profit du DIU
La pilule contraceptive est souvent la première contraception prescrite aux jeunes femmes. Près de la moitié des jeunes Françaises de 15 à 24 ans prenaient la pilule en 2022. Comme tous les médicaments, la pilule peut avoir des effets secondaires. En dehors des effets secondaires légers comme la prise de poids ou l’acné, la pilule augmente aussi les risques d’embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde, et d’accident vasculaire cérébral, en particulier les pilules de 3ème et de 4ème génération. En 2024, 64% des jeunes femmes de 15 à 24 ans considéraient que la prise de la pilule présente des risques pour la santé.La plupart des pilules contiennent deux substances : un estrogène et un progestatif. Pour contrer certains effets secondaires des pilules de 2ème génération, comme l’acné ou la prise de poids, les pilules de 3ème et de 4ème génération ont changé de progestatif, mais la modification de cet ingrédient a provoqué un risque deux fois plus élevé de thrombose veineuse, dont les pilules de 2ème génération augmentaient déjà le risque. Depuis cette découverte, les médecins prescrivent davantage de pilules de 2ème génération. Ainsi, alors qu'en 2012, le marché était partagé entre les différents types de pilules, les pilules de 1ère et 2ème générations représentaient plus de 80 % des ventes en 2020.
La gravité de ces potentiels effets secondaires a aussi provoqué une baisse de l’utilisation de la pilule contraceptive en général, même auprès des plus jeunes femmes qui traditionnellement étaient très nombreuses à prendre la pilule. Alors qu’en 2000, plus de 56% des femmes non-ménopausées prenaient la pilule, elles n’étaient plus que 26,8% en 2023.
Les femmes se tournent surtout davantage vers le DIU. Ce dernier, également appelé stérilet, est inséré dans l’utérus par un professionnel de santé pour plusieurs années. Il agit localement pour éviter une grossesse, soit par le biais d’hormones pour le DIU hormonal, soit via l’action du cuivre pour le DIU en cuivre. 32,1% des Françaises étaient porteuses d’un DIU ou d’un implant contraceptif en 2023.
Avec l’implant, la vasectomie et la ligature des trompes, le DIU fait partie des moyens de contraception les plus efficaces, et cela non seulement théoriquement, comme la pilule qui a également un indice de Pearl très faible, mais aussi en pratique puisque, contrairement à la pilule, aucun oubli n’est possible.
Charge mentale contraceptive et contraceptions masculines
La contraception a permis aux femmes de prendre le contrôle de leur corps, mais c’est aussi une contrainte et une responsabilité. La charge mentale contraceptive fait référence au travail de gestion lié à la prise d’une contraception, par exemple les rendez-vous chez le gynécologue, la prise quotidienne de la pilule, ou encore la charge financière de la contraception.Alors que plus de 70% des Français trouvent que les femmes ne devraient pas être les seules responsables de la contraception, les rapports sexuels sans préservatif « parce que ce n’est pas agréable » restent fréquents, allant jusqu’au « stealthing », une pratique consistant pour l’homme à retirer le préservatif pendant le rapport sexuel sans en informer sa partenaire.
En dehors du préservatif, les contraceptifs masculins restent peu développés et alors que 37% des hommes se disent prêts à utiliser une pilule contraceptive masculine, seulement 12% seraient prêts à utiliser un slip chauffant.
En revanche, la vasectomie, une méthode de contraception définitive autorisée depuis 2001, est possible pour les hommes. Elle est réalisée très facilement et rapidement, notamment par rapport à la ligature des trompes, la contraception définitive chez les femmes. 22% des hommes se disent prêts à effectuer une vasectomie et effectivement, le nombre de vasectomies est en forte hausse entre 2010 et 2022, passant de moins de 2.000 à plus de 30.200 vasectomies par an. En dehors de la vasectomie, le principal contraceptif accessible aux hommes est le préservatif.
Préservatif et hausse de la prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST)
31% des jeunes Français de 15 à 24 ans indiquent ne jamais utiliser de préservatif lors de leurs rapports sexuels. On observe depuis plusieurs années une diminution de l’utilisation du préservatif : seulement 29% des jeunes de 15 à 24 ans utilisaient systématiquement un préservatif en 2023, contre encore 53% en 2019. Pourtant, le préservatif protège à la fois des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles (IST). Alors que la pilule du lendemain peut rattraper un oubli, elle ne protège en rien contre les IST.Les infections sexuellement transmissibles (IST), autrefois appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), sont des infections pouvant être transmises lors des relations sexuelles. Herpès génital, gonococcie (ou gonorrhée), trichomonase, mycoplasmoses, chlamydioses, hépatite B… Provoquées par des virus, bactéries ou parasites, les IST sont nombreuses.
L’IST la plus fréquente en France est l’infection à papillomavirus humain (HPV), qui est à l’origine de nombreux cancers du col de l’utérus et contre laquelle il existe un vaccin. De plus en plus de jeunes se font vacciner. En 2023, 61% des jeunes femmes et 33% des jeunes hommes de 15 à 19 ans étaient vaccinés.
Mais la syphilis redevient également relativement fréquente, avec un nombre de cas diagnostiqués en forte augmentation entre 2013 et 2021. Enfin, le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ou « SIDA », qui s'attaque aux cellules du système immunitaire, reste présent en France et, alors que les Français ont de moins en moins peur du VIH, le taux de séropositivité est en hausse dans presque toutes les régions de France et le VIH provoque chaque année plus de 150 décès dans l’hexagone./.
