Installation de production d'hydrocarbures synthétiques
et procédé associé
La présente invention concerne en général la production d'hydrocarbures synthétiques à partir de matière carbonée.
Plus précisément, l'invention concerne selon un premier aspect un ensemble de production d'au moins un hydrocarbure synthétique à partir d'au moins un flux entrant de monoxyde de carbone et d'un flux entrant de dioxyde de carbone, l'ensemble comprenant :
- un électrolyseur prévu pour produire un premier flux d'hydrogène à partir d'eau et d'électricité,
une première unité de conversion prévue pour produire un flux intermédiaire de monoxyde de carbone à partir au moins d'une partie du flux entrant de dioxyde de carbone et d'hydrogène,
- un réacteur de synthèse dudit hydrocarbure synthétique à partir au moins d'hydrogène, d'au moins une partie du flux entrant de monoxyde de carbone et du flux intermédiaire de monoxyde de carbone.
Un tel ensemble est connu de WO 2008/033812, qui décrit un ensemble de production comprenant une unité de gazéification, une unité de conversion de type RWGS et un réacteur de synthèse d'hydrocarbures. Le RWGS est alimenté par de l'hydrogène produit par électrolyse de l'eau, l'électricité venant d'une source non carbonée, par exemple nucléaire, solaire ou éolienne.
Les sources d'électricité de type solaire ou éolienne fournissent une puissance électrique fluctuante. De manière à lisser le fonctionnement de l'ensemble de production, il est prévu de stocker des hydrocarbures liquides quand la puissance électrique disponible est élevée et de produire de l'électricité ou de l'hydrogène à partir des hydrocarbures stockés dans le cas contraire.
Ainsi, les hydrocarbures doivent être reformés quand un supplément d'hydrogène est nécessaire pour le fonctionnement de l'installation. Un tel reformage est généralement effectué dans un équipement tel qu'un POX (unité d'oxydation partielle) de grande capacité, qui présente un coût et une empreinte au sol importants.
Dans ce contexte, l'invention vise à proposer un ensemble de production qui soit moins lourd, et qui puisse continuer à fonctionner même quand l'électricité est rare.
A cette fin, l'invention porte sur un ensemble de production du type précité, caractérisé en ce qu'il comprend :
- une deuxième unité de conversion prévue pour produire un deuxième flux d'hydrogène à partir de monoxyde de carbone et d'eau, le deuxième flux d'hydrogène étant dirigé vers le réacteur de synthèse ;
- un ensemble d'orientation prévu pour sélectivement répartir le flux entrant de monoxyde de carbone entre la deuxième unité de conversion et le réacteur de synthèse, et pour sélectivement répartir le premier flux d'hydrogène entre la première unité de conversion et le réacteur de synthèse ;
- une unité de contrôle prévue pour piloter l'ensemble d'orientation.
L'ensemble de production peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessous, considérées individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :
- la première unité de conversion est une unité de RWGS ;
- la seconde unité de conversion est une unité de WGS ;
- les première et seconde unités de conversion sont une même unité réversible, comprenant au moins un réacteur de conversion et un jeu de vannes commandées prévues pour faire fonctionner le réacteur de conversion sélectivement en WGS ou en RWGS ;
- les première et seconde unités de conversion sont deux unités distinctes l'une de l'autre ;
- l'électrolyseur est alimenté en électricité à partir d'un réseau de distribution électrique, l'unité de contrôle est prévue pour :
• évaluer une puissance électrique disponible sur le réseau de distribution ;
• piloter l'ensemble d'orientation en fonction de la puissance électrique disponible.
- l'unité de contrôle est prévue pour piloter l'ensemble d'orientation en fonction de la puissance électrique entre au moins des premier et second états :
• dans le premier état, correspondant à une situation où la puissance électrique disponible est relativement plus élevée, l'ensemble d'orientation dirige une partie
du premier flux d'hydrogène vers la première unité de conversion et dirige la totalité du flux entrant de monoxyde de carbone vers le réacteur de synthèse ; • dans le second état, correspondant à une situation où la puissance électrique disponible est relativement moins élevée, l'ensemble d'orientation dirige la totalité du premier flux d'hydrogène vers le réacteur de synthèse et dirige une partie du flux entrant de monoxyde de carbone vers la seconde unité de conversion ;
- l'ensemble d'orientation est prévu pour sélectivement répartir le flux entrant de dioxyde de carbone entre la première unité de conversion et une unité de stockage et/ou de rejet du dioxyde de carbone, l'unité de contrôle étant prévu pour commander à l'ensemble d'orientation de diriger la majeure partie du flux entrant de dioxyde de carbone vers la première unité de conversion dans le premier état, et de diriger la majeure partie du flux entrant de dioxyde de carbone vers l'unité de stockage et/ou de rejet dans le second état.
Selon un second aspect, l'invention porte sur une installation de production d'au moins un hydrocarbure synthétique à partir d'une matière carbonée, l'installation comprenant :
- une unité de gazéification de la matière carbonée, produisant un premier flux gazeux comprenant au moins du monoxyde de carbone et du dioxyde de carbone ;
- une unité de conditionnement des gaz, séparant le premier flux gazeux en un flux entrant de monoxyde de carbone et un flux entrant de dioxyde de carbone ;
- un ensemble de production dudit hydrocarbure synthétique à partir du flux entrant de monoxyde de carbone et du flux entrant de dioxyde de carbone, présentant les caractéristiques ci-dessus.
Selon un troisième aspect, l'invention porte sur un procédé de production d'au moins un hydrocarbure synthétique à partir au moins d'un flux entrant de monoxyde de carbone et d'un flux entrant de dioxyde de carbone, le procédé comprenant les étapes suivantes :
- produire un premier flux d'hydrogène à partir d'eau et d'électricité ;
- produire un flux intermédiaire de monoxyde de carbone à partir d'au moins une partie du flux entrant de dioxyde de carbone et d'hydrogène, dans une première unité de conversion ;
- synthétiser ledit hydrocarbure synthétique à partir au moins d'hydrogène, d'au moins une partie du flux entrant de monoxyde de carbone et du flux intermédiaire de monoxyde de carbone, dans un réacteur de synthèse ;
- produire un deuxième flux d'hydrogène à partir de monoxyde de carbone et d'eau dans une seconde unité de conversion, le deuxième flux d'hydrogène étant dirigé vers le réacteur de synthèse ;
- sélectivement répartir le flux entrant de monoxyde de carbone entre la deuxième unité de conversion et le réacteur de synthèse et sélectivement répartir le premier flux d'hydrogène entre la première unité de conversion et le réacteur de synthèse.
Le procédé peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessous, considérées individuellement ou selon toutes les combinaisons techniquement possibles :
- le procédé comprend les étapes suivantes :
• évaluer une puissance électrique disponible pour l'étape de production du premier flux d'hydrogène ;
• répartir le flux entrant de monoxyde de carbone entre la deuxième unité de conversion (15, 75) et le réacteur de synthèse (13), et répartir le premier flux d'hydrogène entre la première unité de conversion (1 1 , 75) et le réacteur de synthèse (13), en fonction de ladite puissance électrique disponible.
- le flux entrant de monoxyde de carbone et le premier flux d'hydrogène sont répartis en fonction de la puissance électrique selon des premier et second modes de fonctionnement :
• dans le premier mode, correspondant à une situation où la puissance électrique disponible est relativement plus élevée, une partie du premier flux d'hydrogène est dirigé vers la première unité de conversion et la totalité du flux entrant de monoxyde de carbone est dirigée vers le réacteur de synthèse ;
• dans le second mode, correspondant à une situation où la puissance électrique disponible est relativement moins élevée, la totalité du premier flux d'hydrogène est dirigée vers le réacteur de synthèse et une partie du flux entrant de monoxyde de carbone est dirigée vers la seconde unité de conversion ;
- la majeure partie du flux entrant de dioxyde de carbone est dirigée vers la première unité de conversion dans le premier mode, et la majeure partie du flux
entrant de dioxyde de carbone est dirigée vers une unité de stockage et/ou de rejet de dioxyde de carbone dans le second mode.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description détaillée qui en est donnée ci-dessous, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux figures annexées, parmi lesquelles :
- la figure 1 est une représentation schématique des principales unités de l'installation de production d'hydrocarbures synthétiques de l'invention, pour un premier mode de réalisation dans lequel les premières et secondes unités de conversion sont distinctes l'une de l'autre ;
- la figure 2 est une représentation schématique similaire à celle de la figure
1 , pour un second mode de réalisation de l'invention dans lequel les premières et secondes unités de conversion sont une même unité de conversion réversible ; et
- la figure 3 est une représentation schématique de l'unité de conversion réversible avec son jeu de vannes.
L'installation 1 représentée sur la figure 1 est destinée à la production d'hydrocarbures synthétiques à partir de matière carbonée.
La matière carbonée peut comprendre un ou plusieurs des éléments suivants :
- déchets municipaux,
- déchets d'animaux,
- biomasse,
- matières plastiques telles que le polyéthylène,
- charbon ou coke, ... etc.
L'installation 1 comprend :
- une unité de prétraitement de la matière carbonée 3 ;
- une unité 5 de gazéification de la matière carbonée prétraitée, produisant un premier flux gazeux comprenant au moins du monoxyde de carbone CO et du dioxyde de carbone CO2 ;
- un ensemble 6 de production d'un premier flux d'hydrocarbures synthétiques ;
- une unité 7 de conditionnement de gaz, séparant le premier flux gazeux en un flux entrant de monoxyde de carbone CO et un flux entrant de dioxyde de carbone CO2, ces flux étant dirigés vers l'ensemble de production 6.
Dans la description qui va suivre, on appelle flux entrants les flux qui entrent dans l'ensemble de production 6.
L'ensemble de production 6 comprend :
- un électrolyseur 9 produisant un premier flux d'hydrogène à partir d'eau et d'électricité ;
- une première unité 1 1 de conversion produisant un flux intermédiaire de monoxyde de carbone CO à partir d'au moins une partie du flux entrant de dioxyde de carbone CO2 et d'hydrogène ;
- un réacteur 13 de synthèse produisant le premier flux d'hydrocarbures synthétiques à partir au moins d'hydrogène, d'au moins une partie du flux entrant de monoxyde de carbone CO et du flux intermédiaire de monoxyde de carbone CO ;
- une deuxième unité de conversion 15 produisant un deuxième flux d'hydrogène à partir de monoxyde de carbone et d'eau ;
- un ensemble d'orientation 19 prévu pour orienter certains flux gazeux vers les différentes unités ou réacteurs de l'installation ;
- une unité de contrôle 21 pilotant l'ensemble d'orientation 19.
Par ailleurs, l'installation 1 peut comprendre une unité de post-traitement 22 produisant au moins un second flux d'hydrocarbures synthétiques contenant les produits finis recherchés à partir du premier flux d'hydrocarbures synthétiques provenant du réacteur de synthèse 13.
L'unité de prétraitement 3 est prévue pour conditionner la matière carbonée, de manière à ce qu'elle puisse être traitée dans l'unité de gazéification 5. L'unité de prétraitement 3 réalise par exemple un séchage de la matière carbonée quand celle-ci est constituée de biomasse. Quand la matière carbonée est constituée de charbon ou de coke, l'unité de prétraitement peut par exemple être prévue pour broyer le charbon ou le coke de manière à obtenir des particules de granulométrie adaptée à la gazéification.
L'unité de prétraitement reçoit la matière carbonée par la ligne 23, et produit un flux de matière carbonée prétraitée. L'unité 5 de gazéification est par exemple un gazéifieur à oxydation partielle ou un gazéifieur à vapeur, ou gazéifieur mettant en œuvre les deux procédés en combinaison (du type POS). Il est alimenté en matière carbonée prétraitée via la ligne 25. Il peut être alimenté en oxygène à
partir de l'électrolyseur 9 via la ligne 27. Il peut également être alimenté en vapeur d'eau sous pression et à haute température via une ligne qui n'est pas représentée sur la figure 1.
Le gazéifieur produit le premier flux gazeux, celui-ci contenant en majorité du monoxyde de carbone CO et du dioxyde de carbone CO2. Les proportions respectives de CO et de CO2 dépendent de la matière carbonée utilisée, et des conditions de fonctionnement du gazéifieur. Le premier flux gazeux quitte le gazéifieur par la ligne 29.
L'unité de conditionnement des gaz 7 reçoit le premier flux gazeux venant de l'unité de gazéification, et sépare celle-ci en un flux entrant de monoxyde de carbone CO et un flux entrant de dioxyde de carbone CO2 destinés à alimenter l'ensemble de production 6. Le flux entrant de CO contient la majeure partie du monoxyde de carbone CO du premier flux gazeux. De même, le flux entrant de
CO2 contient la majeure partie du dioxyde de carbone du premier flux gazeux. L'unité de conditionnement des gaz 7 est de type connu et ne sera pas décrite dans le détail ici. Le flux entrant de CO est dirigé à partir de l'unité de conditionnement de gaz 7 vers le réacteur de synthèse 13, et éventuellement vers la deuxième unité de conversion 15, par la ligne 31 .
Le flux entrant de CO2 est dirigé à partir de l'unité de conditionnement des gaz 7 via la ligne 33 jusqu'à la première unité de conversion 1 1 , et/ou via la ligne 34 jusqu'à une unité 36 prévue pour rejeter le CO2 dans l'atmosphère ou pour stocker le CO2 sous une forme quelconque, gazeuse liquide ou solide.
La première unité de conversion 1 1 est du type RWGS (Reverse Water Gas Shift). Elle est alimentée en CO2 à partir de l'unité de conditionnement des gaz 7, via la ligne 33. Elle est alimentée en hydrogène, à partir de l'électrolyseur 9, par la ligne 35. Dans la première unité de conversion, le CO2 est converti en CO selon l'équation chimique générale suivante :
CO2 + H2 ^ CO + H2O
L'eau est par exemple recyclée dans l'électrolyseur 9 par la ligne 39. Le CO quitte l'unité de conversion 11 par la ligne 41.
La deuxième unité de conversion 15 est de type WGS (Water Gas Shift). Elle est alimentée en CO à partir de l'unité de conditionnement des gaz, par la
ligne 43. La seconde unité de conversion est également alimentée en vapeur d'eau par la ligne 45.
La vapeur d'eau provient de l'extérieur de l'installation. La seconde unité de conversion est prévue pour produire de l'hydrogène, en convertisseur le CO en CO2, selon l'équation chimique générale suivante :
CO + H2O -* H2 + CO2
L'hydrogène H2 quitte la seconde unité de conversion 15 par la ligne 47. Le CO2 quitte la seconde unité de conversion 15 par la ligne 49. Le CO2 quittant l'unité de conversion 15 par la ligne 49 est dirigé vers l'unité 36 prévue pour rejeter et /ou stocker le CO2.
Le réacteur de synthèse 13 produit un premier flux d'hydrocarbures synthétiques, selon par exemple le procédé de Fischer-Tropsch. Ce procédé est connu et ne sera pas détaillé ici. Le réacteur est alimenté en monoxyde de carbone venant de l'unité de conditionnement des gaz 7 par la ligne 51. Le réacteur est également alimenté en monoxyde de carbone CO venant de la première unité de conversion 1 1 via la ligne 41. Il reçoit par ailleurs au moins une partie du premier flux d'hydrogène venant de l'électrolyseur 9, par l'intermédiaire de la ligne 53. Il reçoit également le second flux d'hydrogène provenant de la seconde unité de conversion 15, par la ligne 47.
Dans le réacteur de synthèse, le monoxyde de carbone et l'hydrogène réagissent sur des catalyseurs, à haute température, et forment un grand nombre d'hydrocarbures synthétiques. Ce premier flux d'hydrocarbures synthétiques quitte le réacteur de synthèse 13 par la ligne 55.
L'unité de post-traitement 22 produit à partir du premier flux d'hydrocarbures synthétiques au moins un second flux d'hydrocarbures synthétiques et un troisième flux d'hydrocarbures synthétiques. L'unité de posttraitement est une unité de raffinage de type connu en soi dans le domaine pétrolier. Le deuxième flux correspond par exemple au produit final de l'installation. Ce second flux peut être par exemple du carburant diesel, du kérosène, ... etc. Le troisième flux correspond par exemple aux sous-produits de l'unité de post-traitement 22 autres que le produit final recherché. Il comprend par exemple des naphtas ou tout autre type de produit. Les naphtas peuvent être
recyclés dans l'installation 1 , comme décrit dans la demande de brevet déposée sous le numéro EP 09159991.0.
Le second flux d'hydrocarbure synthétique quitte l'unité de post-traitement par la ligne 57 et le troisième flux par la ligne 59.
Le second et le troisième flux sont collectés dans des cuves de stockage ou peuvent être recyclés dans l'installation.
L'électrolyseur 9 est de type connu en soi. Il est prévu pour produire de l'oxygène et le premier flux d'hydrogène, à partir d'eau et d'électricité. L'eau est fournie par une source extérieure à l'installation, via la ligne 61. Elle peut également provenir de la première unité de conversion 1 1 , par la ligne 39.
L'électricité est fournie par un réseau 63 local de distribution d'électricité. Le réseau 63 est un réseau public ou privé desservant un grand nombre de consommateurs, en plus de l'installation de production d'hydrocarbures synthétiques. L'installation ne consomme donc qu'une fraction de la puissance électrique transportée par le réseau 63. En conséquence, la puissance électrique disponible sur le réseau de distribution 63 pour l'électrolyseur varie en fonction du temps, du fait que la consommation électrique des autres consommateurs varie elle aussi. En particulier, il est connu que la consommation électrique globale varie au cours d'une journée et est maximum le matin et le soir. Elle est plus faible pendant la nuit et en milieu de journée. De même, la consommation électrique globale varie en fonction des saisons, et peut être plus élevée pendant l'hiver (chauffage) ou pendant l'été (climatisation). Ainsi, la puissance électrique que le réseau 63 peut mettre à la disposition de l'électrolyseur 9 peut varier, au cours d'une journée et/ou au cours d'une année. Par ailleurs, le coût de l'électricité fournie par le réseau 63 peut également varier, ce coût étant généralement plus élevé pendant les périodes de forte demande électrique, et moins élevé pendant les périodes de faible demande électrique.
L'oxygène produit par l'électrolyseur est dirigé vers l'unité de gazéification 5 par la ligne 27. Le premier flux d'hydrogène quitte l'électrolyseur par la ligne 65.
L'ensemble d'orientation 19 comporte un ensemble de vannes prévu pour orienter et répartir le premier flux d'hydrogène, le flux entrant de monoxyde de carbone CO et le flux entrant de dioxyde de carbone CO2.
Plus précisément, l'ensemble d'orientation comporte une première vanne trois voies 67 avec une entrée raccordée à la ligne 65, et deux sorties raccordées aux lignes 35 et 53. La vanne trois voies 67 est une vanne proportionnelle. Elle est ainsi prévue pour répartir le premier flux d'hydrogène, venant de l'électrolyseur 9, entre la première unité de conversion 1 1 et le réacteur de synthèse 13.
L'ensemble d'orientation comporte une seconde vanne trois voies 69, avec une entrée raccordée à la ligne 31 et de sortie raccordée aux lignes 43 et 51. La vanne 69 est une vanne proportionnelle. Elle est ainsi prévue pour répartir le flux entrant de monoxyde de carbone, venant de l'unité de conditionnement des gaz 7, entre la deuxième unité de conversion 15 et le réacteur de synthèse 13.
L'ensemble d'orientation comporte également deux vannes deux voies 71 et 73, disposées respectivement sur les lignes 33 et 34. Ces vannes sont des vannes proportionnelles. Elles permettent de répartir le flux entrant de dioxyde de carbone CO2 entre la première unité de conversion 1 1 et l'unité 36 de stockage et/ou de rejet du dioxyde de carbone.
Les vannes 67, 69, 71 et 73 sont pilotées par l'unité de contrôle 21. L'unité de contrôle 21 comporte des moyens pour évaluer la puissance électrique disponible pour l'électrolyseur sur le réseau de distribution 63, et des moyens pour piloter l'ensemble d'orientation 19 en fonction de ladite puissance électrique disponible.
La puissance électrique disponible peut être évaluée à l'aide de capteurs, implantés par exemple sur le poste électrique raccordant l'électrolyseur au réseau 63. Alternativement, la puissance électrique disponible peut être acquise directement auprès du gestionnaire du réseau 63.
L'unité de contrôle 21 comporte par exemple un calculateur programmé pour le pilotage de l'ensemble d'orientation 19.
Le fonctionnement de l'installation de production décrite ci-dessus va maintenant être détaillé.
L'unité de contrôle est prévue pour piloter l'installation de production 1 selon deux modes de fonctionnement différents, le choix entre les deux modes de fonctionnement étant fonction de la puissance électrique disponible sur le réseau
63, et/ou des besoins de l'installation et/ou du coût du kilowatt/heure fourni par le réseau.
Le premier mode de fonctionnement correspond par exemple à une situation où la puissance électrique disponible est relativement élevée. La circulation des flux dans ce mode de fonctionnement est représentée en traits pleins sur la figure 1.
Le second mode de fonctionnement correspond par exemple à une situation où la puissance électrique disponible est relativement faible. La circulation des flux dans l'installation est représentée en traits interrompus sur la figure 1.
Le passage d'un mode de fonctionnement à un autre est décidé par l'opérateur de l'installation de production, en fonction de critères techniques ou économiques. L'opérateur peut considérer un ou plusieurs des critères suivants :
puissance électrique instantanée disponible sur le réseau de distribution 63 pour l'électrolyseur 9,
puissance électrique disponible sur le réseau 63 pour l'électrolyseur 9 à court ou moyen terme,
coût du kilowatt/heure facturé par le réseau 63
plan de production de l'installation, et notamment objectif de capacité de production à l'instant courant, à court et à moyen terme.
Le basculement entre les deux modes de fonctionnement peut être commandé manuellement par un opérateur, ou peut être réalisé de manière automatique sur la base d'un algorithme de décision implanté dans un calculateur.
Le premier mode de fonctionnement de l'installation correspond à un premier état de l'ensemble d'orientation 19. Dans ce premier état, la vanne trois voies 67 dirige une partie du premier flux d'hydrogène vers la première unité de conversion 1 1 , et le reste du premier flux d'hydrogène vers le réacteur de synthèse 13. La vanne trois voies 69 dirige la totalité du flux entrant de CO vers le réacteur de synthèse 13. Par ailleurs, les vannes deux voies 71 et 73 sont commandées de telle sorte qu'une partie au moins du premier flux entrant de CO2 soit dirigée vers la première unité de conversion 1 1.
Dans ce premier mode de fonctionnement, la première unité de conversion 11 est en fonctionnement et la seconde unité de conversion 15 est à l'arrêt. Ainsi, il est possible de tirer parti du fait que la puissance électrique disponible est
relativement élevée pour faire fonctionner l'électrolyseur à forte capacité et produire une grande quantité d'hydrogène. Une partie de cet hydrogène est utilisée pour convertir une fraction du premier flux entrant de CO2 en CO. La quantité totale d'hydrocarbures synthétiques produite est ainsi augmentée.
Le second mode de fonctionnement de l'installation correspond à un second état de l'ensemble d'orientation 19. Dans ce second état, la première vanne trois voies 67 dirige la totalité du premier flux d'hydrogène vers le réacteur de synthèse 13. La seconde vanne trois voies 69 dirige une partie du flux entrant de monoxyde de carbone CO vers le réacteur de synthèse 13, et le restant du premier flux de monoxyde de carbone vers la seconde unité de conversion 15. La vanne deux voies 71 est fermée, et la vanne deux voies 73 est ouverte, la totalité du second flux de dioxyde de carbone CO2 étant dirigée vers l'unité de stockage ou de rejet 36.
Dans ce second mode de fonctionnement, la première unité de conversion 11 est à l'arrêt, et la seconde unité de conversion 15 est en fonctionnement. Du fait que la puissance électrique disponible est relativement moins élevée que dans le premier mode de fonctionnement, l'électrolyseur fonctionne à plus faible capacité, et la quantité d'hydrogène ainsi produite est réduite. De manière à compenser cette réduction d'hydrogène disponible pour la synthèse d'hydrocarbures synthétiques, une partie du flux entrant de monoxyde de carbone est convertie en CO2 dans la seconde unité de conversion 15, ce qui permet de produire un surcroît d'hydrogène, utilisé dans le réacteur de synthèse 13 en complément de l'hydrogène fourni par l'électrolyseur.
Un second mode de réalisation de l'invention va maintenant être décrit, en référence aux figures 2 et 3.
Seuls les points par lesquels le second mode de réalisation diffère du premier seront détaillés ci-dessous. Les éléments identiques et/ou assurant la même fonction dans les deux modes de réalisation seront désignés par les mêmes références.
Comme le montre la figure 2, dans le second mode de réalisation la première unité de conversion 1 1 et la seconde unité de conversion 15 sont remplacées par une unité unique 75 pouvant fonctionner de manière réversible. Plus précisément, l'unité réversible 75 comporte un réacteur de conversion 77 et
un jeu de vannes commandées 79 prévu pour faire fonctionner le réacteur de conversion 77 sélectivement en WGS ou RWGS (voir figure 3). En effet, la réaction CO2 + H2 → CO + H2O est une réaction réversible, l'équilibre étant déplacé d'un côté ou de l'autre en fonction des conditions de fonctionnement dans le réacteur. Ainsi, le même réacteur peut assurer soit une réaction de WGS soit une réaction de RWGS, avec le même catalyseur, suivant les conditions de température, de pression et suivant les concentrations des différentes espèces chimiques dans le réacteur.
Le jeu de vannes 79 comporte 4 vannes trois voies, chacune permettant de réaliser l'amenée ou l'évacuation d'un fluide vers/à partir du réacteur 77. Les vannes 81 , 83, 85 et 87 commandent respectivement la circulation du dioxyde de carbone, du monoxyde de carbone, de l'hydrogène et de la vapeur d'eau. Ces vannes sont pilotées par l'unité de contrôle 21.
La vanne 81 comporte une entrée raccordée à la ligne 33, une sortie raccordée à la ligne 49 et un troisième orifice raccordé au réacteur 77 par l'intermédiaire de la ligne 89. Ce troisième orifice est soit une entrée, soit une sortie, en fonction du mode de fonctionnement de l'installation. La ligne 33 est raccordée à l'unité de conditionnement des gaz 7. La ligne 49 est raccordée à l'unité 36 de stockage et/ou de rejet de CO2.
La vanne 83 présente une entrée raccordée à la ligne 43, une sortie raccordée à la ligne 41 et un troisième orifice raccordé au réacteur par l'intermédiaire d'une ligne 91. Ce troisième orifice est soit une entrée, soit une sortie selon le mode de fonctionnement de l'installation. La ligne 43 est raccordée à une sortie de la vanne trois voies 69. La ligne 41 est raccordée au réacteur de synthèse 13.
La vanne trois voies 85 présente une entrée raccordée à la ligne 35 et une sortie raccordée à la ligne 47. Elle présente un troisième orifice raccordé au réacteur 77 par une ligne 93. Cet orifice est soit une entrée, soit une sortie selon le mode de fonctionnement de l'installation. La ligne 35 est raccordée à une sortie de la vanne trois voies 67. La ligne 47 est raccordée au réacteur de synthèse 13.
Enfin, la vanne trois voies 87 présente une entrée raccordée à la ligne 45 et une sortie raccordée à la ligne 39. Elle présente un troisième orifice raccordé au réacteur 77 par une ligne 95, et correspond à une entrée ou une sortie en fonction
du mode de fonctionnement de l'installation. La ligne 45 est raccordée à un réseau d'alimentation en vapeur d'eau. La ligne 39 est raccordée à l'électrolyseur.
Par ailleurs, le réacteur 77 est équipé d'un circuit de chauffage 97 et d'un circuit de refroidissement 99.
Dans le premier mode de fonctionnement de l'installation, correspondant à la situation où la puissance électrique disponible est relativement élevée, le réacteur 77 fonctionne en RWGS. La vanne trois voies 81 met en communication la ligne 33 avec le réacteur 77 et isole la ligne 49 dudit réacteur 77. La vanne 83 met en communication le réacteur 77 avec la ligne 41 , et isole le réacteur de la ligne 43. La vanne 85 met en communication la ligne 35 avec le réacteur et isole celui-ci de la ligne 47. Enfin, la vanne 87 met en communication le réacteur avec la ligne 39 et isole le réacteur de la ligne 45. Par ailleurs, le circuit de chauffage 97 est en fonctionnement, le circuit de refroidissement 99 étant à l'arrêt. Dans cet état, l'unité réversible 75 assure la même fonction que la première unité de conversion 1 1 du premier mode de réalisation.
Dans le second mode de fonctionnement, correspondant à la situation où la puissance électrique disponible est moins élevée, la vanne trois voies 81 met en communication le réacteur 77 avec la ligne 49 et isole celui-ci de la ligne 33. La vanne trois voies 83 met en communication le réacteur 77 avec la ligne 43 et isole celui-ci de la ligne 41. La vanne trois voies 85 met en communication le réacteur avec la ligne 47 et isole la ligne 35 du réacteur. La vanne trois voies 87 met en communication la ligne 45 avec le réacteur et isole celui-ci de la ligne 39. Par ailleurs, le circuit de refroidissement 99 est en fonctionnement, le circuit de chauffage 97 étant à l'arrêt. Dans ce mode fonctionnement, l'unité réversible 75 joue le même rôle que la seconde unité de conversion 15 du premier mode de réalisation.
L'installation décrite ci-dessus présente de multiples avantages.
Du fait qu'elle comporte deux unités de conversion, l'une prévue pour produire du monoxyde de carbone à partir de dioxyde de carbone et d'hydrogène et l'autre pour produire de l'hydrogène à partir de monoxyde de carbone et d'eau, l'installation peut fonctionner de manière souple, son mode de fonctionnement pouvant être adapté en fonction de la puissance électrique disponible pour l'électrolyseur. En particulier, la seconde unité de conversion permet de fournir un
complément d'hydrogène quand la puissance électrique disponible pour l'électrolyseur est faible.
Le coût et l'empreinte de la seconde unité de conversion sont nettement inférieurs à ceux d'une unité de reformage classique.
Ceci est particulièrement vrai quand les première et seconde unités de conversion sont combinées en une unité réversible, qui peut fonctionner soit en WGS, soit en RWGS.
L'installation peut s'effacer partiellement vis-à-vis du réseau de distribution électrique, de manière facile et rapide, ce qui est particulièrement avantageux pour le gestionnaire de ce réseau.
L'installation décrite ci-dessus peut présenter de multiples variantes.
Ainsi, les moyens permettant de fournir le flux entrant de CO et le flux entrant de CO2 peuvent être de tout type. Ces moyens ne sont pas nécessairement une unité de gazéification. En particulier, les flux entrant de CO et CO2 pourraient provenir de fumées industrielles. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire de prévoir une unité de gazéification dans l'installation.
Par ailleurs, l'installation pourrait ne pas comporter d'unité de posttraitement, le produit final étant obtenu directement dans le réacteur de synthèse. Ce post-traitement pourrait également être effectué dans une autre installation, les hydrocarbures synthétiques sortant du réacteur de synthèse étant transportés jusqu'à cette autre installation.
Comme décrit ci-dessus, le contrôle de l'installation peut être effectué de multiples façons et le basculement entre les différents modes de fonctionnement de l'installation peut être effectué sur de multiples critères techniques ou économiques.
Le réacteur de synthèse 13 peut ne pas fonctionner selon le procédé de Fischer Tropsch, mais selon un autre procédé de synthèse d'hydrocarbures, par un exemple le procédé connu selon le sigle MTG (méthanol to gasoline)
Dans le second mode de réalisation, les deux vannes deux voies 71 et 73 intercalées sur les lignes 33 et 34 transportant le CO2 à partir de l'unité de conditionnement de gaz 7 ont été remplacées par une vanne trois voies 101. Dans les deux modes de réalisation, on peut indifféremment substituer chaque vanne trois voies par deux vannes deux voies et inversement.