IMPLANTS VISSES
La présente invention a trait à un perfectionnement aux implants dentaires.
Un implant dentaire comporte, usuellement, un corps d'implant, en général extérieurement fileté et intérieurement taraudé, destiné à être implanté dans le tissu osseux de la mandibule ou du maxillaire et, une pièce dite pilier ou faux-moignon susceptible d'être transfixée sur le corps de l'implant, de façon à s'élever au dessus de l'implant, pour pouvoir recevoir une prothèse dentaire. Afin que la prothèse soit convenablement orientée, avec un bon parallélisme par rapport aux dents naturelles, il est nécessaire de pouvoir orienter, autour de l'axe du corps de l'implant, le pilier ou faux-moignon, puis le fixer. Il en est de même pour l'inclinaison, qui peut être obtenue, soit par un moyen d'inclinaison variable, soit par un jeu de piliers pré-inclinés selon des angles différents. Des implants en deux parties assemblables sont, par exemple, décrits dans US-A-5 947 733, DOS 27 43 035, GB-A-2 252 501 , EP-A-O 337 759, EP 0 139 052, JP-A-08 252269.
WO2005/020839 décrit des implants métalliques droits à visser, comportant un pilier et un corps d'implant fileté et muni d'encoches coupantes. Le pilier et le corps sont séparés par une zone amincie permettant d'incliner de force le pilier par rapport au corps pour donner l'angle voulu.
Pour un réglage angulaire en rotation autour de l'axe du corps de l'implant, il est également connu d'utiliser des moyens d'indexation, tel qu'un assemblage polygonal, par exemple à 6, voire 12 pans, ou un assemblage dentelé sur face d'implant et du pilier, par exemple de 24 à 36 dents. Ces moyens d'indexation connus créent des diminutions locales d'épaisseur et des difficultés de pose parfois qui peuvent être préjudiciables à la solidité de l'ensemble, compte tenu des très gros efforts auxquels l'implant peut être soumis. Pour ces raisons, ont été développés et proposés des implants monoblocs à impacter dans un orifice préalablement pratiqué à cet effet dans
l'os mandibulaire ou maxillaire : US-A 3 950 850, US-A-4 474 556, FR-A-2 759 283.
L'évolution la plus aboutie des implants monoblocs est indéniablement la solution proposée dans WO-A-0224098, qui propose un jeu d'implants comprenant plusieurs implants monoblocs présentant une partie formant corps d'implant et une partie formant pilier, les différents implants du jeu présentant des angles différents entre l'axe du corps d'implant et l'axe du pilier, avec des corps d'implant coniques circulaires ayant une conicité entre 3 et 6°, notamment 3, les corps d'implants étant agencés pour pouvoir être fixés dans l'os mandibulaire ou maxillaire par impaction et étant pourvus de moyens anti-remontée comprenant l'effet anti-remontée dû à la conicité et de moyens anti-rotation susceptibles de coopérer avec l'os adjacent pour maintenir l'implant dans sa position. Ces implants peuvent être réalisés en zircone moulé. Ils sont très rapides à mettre en place et l'ostéocoaptation s'avère plus rapide qu'à l'ordinaire.
Il reste néanmoins vrai que, dans le domaine de l'implantologie dentaire, une certaine proportion des praticiens reste partisan des implants à visser dans l'os mandibulaire ou maxillaire, malgré les inconvénients inhérents au percement de l'os à l'aide d'un outil spécial. Ainsi, comme il n'est pas possible d'assurer un angle de perçage précis, les implants utilisés disposent généralement d'un dispositif d'orientation du pilier, soit déformable, soit comprenant des pièces mobiles qui sont autant de zones de fragilisation et qui impliquent l'existence de plans de joints sensibles au développement bactérien. En outre, lors de la pose, il convient d'éliminer les débris d'os présents dans la cavité pratiquée pour recevoir le corps d'implants, qui pourraient s'opposer au vissage de ce corps.
La présente invention s'est assignée pour objectif de proposer de nouveaux implants à visser, qui résolvent les inconvénients des implants vissés de l'art antérieur, à savoir qui bénéficient d'une mise en place plus facile et rapide, d'une ostéocoaptation rapide, et qui ne présentent pas les zones de fragilisation et de développement bactérien que l'on connaît chez les implants
vissés antérieurs. En outre, ces implants doivent nécessairement pouvoir être mis en place aussi bien dans l'os mandibulaire que maxillaire, dans une zone dégagée comme entre deux dents.
L'invention a ainsi pour objet un implant dentaire monobloc présentant une partie formant corps d'implant agencée de manière à pouvoir être immobilisée dans l'os mandibulaire ou maxillaire et une partie formant pilier agencée de manière à pouvoir dépasser de l'os pour recevoir un dispositif dentaire extérieur. Le corps d'implant est vissable, sensiblement symétrique de révolution autour d'un axe longitudinal L et comporte une partie centrale cylindrique filetée, de préférence sensiblement sur toute sa longueur. Il se poursuit par une partie terminale autotaraudeuse sensiblement conique s'amincissant en s'éloignant de la partie cylindrique et munie sur son pourtour d'encoches coupantes longitudinales, s'étendant sur tout ou partie de la longueur de cette partie. A son autre extrémité, la partie centrale cylindrique se poursuit par un épaulement lisse tronconique s'évasant en s'éloignant de la partie cylindrique. De préférence, la partie cylindrique est filetée sur toute sa longueur.
Suivant une caractéristique, l'implant dentaire est réalisé en zircone par moulage et frittage, ou par moulage, frittage et rectification.
Un implant ainsi conformé peut avantageusement être mis en place dans un forage préalablement réalisé dans l'os mandibulaire ou maxillaire, ce forage étant préférentiellement d'un diamètre légèrement inférieur au diamètre hors tout de la partie cylindrique. Le forage . permet de guider l'implant lors de son vissage, au fur et à mesure que la partie autotaraudeuse se fraie un chemin. Grâce à l'autotaraudage, les débris d'os n'ont pas besoin d'être évacués mais au contraire peuvent se répartir dans l'espace créé par le filet de la partie cylindrique du corps, ce qui favorise la repousse osseuse et l'ostéocoaptation de l'implant (Ostéocoaptation signifie ostéointégration d'un corps étranger, en l'occurrence ici le corps d'implant). En outre, les encoches ont un effet anti-rotatoire, assurant un maintien de l'implant avant et après ostéocoaptation. L'épaulement est destiné à venir se placer au contact de la
corticale et selon une disposition avantageuse de l'invention, le forage est fait de telle sorte que la corticale présente un perçage épousant sensiblement la forme de l'épaulement tout en étant légèrement inférieur en diamètre, afin d'assurer une parfaite étanchéité au regard du plan de joint entre corticale et épaulement.
Les encoches coupantes de la partie autotaraudeuse et notamment leurs arêtes coupantes sont sensiblement parallèles à la pente du cône dans lequel s'inscrit la partie autotaraudeuse. Elles sont de préférence régulièrement réparties sur le pourtour de la zone. Elles sont conformées de manière à présenter chacune face à l'os lors du vissage, une arête longitudinale aiguë coupante. La longueur des encoches doit être suffisante pour assurer la pénétration complète du corps d'implant dans l'os. Cette longueur est comprise de préférence entre 1/4 et 1/2, mieux entre 1/4 et 1/3 environ de la longueur de la partie cylindrique. Suivant une modalité préférée, l'arête longitudinale est discontinue et présente donc des dents alignées présentant chacune une arête coupante face à l'os à découper. La longueur des dents peut être variable et notamment la longueur diminue depuis l'extrémité libre du corps d'implant vers la partie cylindrique, et de préférence au joint entre la partie tronconique et la partie cylindrique, les dents ont sensiblement la dimension du filet de la partie cylindrique avec laquelle elles finissent par se confondre pour former une continuité entre l'indentation et le filet. De même, il est préférable que la profondeur des dents s'accroisse dans le même sens, jusqu'à rejoindre la profondeur du filet. Suivant une caractéristique, les encoches se prolongent sur le premier tour ou quelques premiers tours du filet de la partie cylindrique.
Suivant une modalité avantageuse, les encoches sont telles qu'obtenues par la rectification ou l'usinage d'encoches sensiblement rectilignes dans la partie conique présentant à l'origine un filetage ou un rainurage, par exemple un filetage venant d'un seul tenant avec le filetage de la partie cylindrique du corps d'implant. Si les encoches peuvent être pratiquées par usinage, il convient de préciser qu'elles peuvent aussi être obtenues par moulage avec le reste de l'implant, en utilisant un moule présentant les
indentations nécessaires. Suivant le nombre et la disposition des encoches, et les impératifs liés au démoulage, il peut être prévu de former certaines encoches par moulage et d'autres par usinage.
Les encoches sont de préférence sensiblement parallèles à la pente du cône dans lequel s'inscrit la partie tronconique autotaraudeuse. En variante elles peuvent s'étendre suivant une forme légèrement hélicoïdale.
La partie terminale autotaraudeuse s'inscrit sensiblement dans un tronc de cône de 10 à 30°, de préférence de 16 à 24°, e.g. 20° (ces valeurs correspondent à l'angle au sommet du cône). Plus le corps d'implant est long, plus la partie tronconique autotaraudeuse est longue et l'angle du cône est faible. Elle peut comporter de 4 à 12 encoches coupantes, de préférence de 6 à 10.
L'épaulement lisse s'inscrit de préférence dans un cône de révolution de 2° à 6°, de préférence de 3° à 5°, mieux de 4°. Cet épaulement est destiné à venir s'appliquer au contact de la corticale pour assurer l'étanchéité de l'insertion et il peut' avantageusement présenter une longueur de quelques millimètres, notamment de 1 à 3 mm, de préférence de 2 à 2,5 mm. Le praticien aura au préalable réalisé un forage conique adéquat dans l'os, à partir de la corticale, étant précisé que l'angle de conicité retenu est de préférence le même, ce qui permet à l'épaulement de venir en contact parfait avec la corticale et, de manière préférée, d'expanser légèrement l'os lorsque l'implant est en place. Cette faculté est aussi utilisée par le praticien pour assurer une orientation parfaite du pilier, comme il sera expliqué plus loin. Il est ainsi préférable que le diamètre du trou pratiqué, de même conicité, soit légèrement plus petit (en générale plus petit de quelques centièmes de millimètres) que la surface extérieure de l'épaulement, pour assurer la mise en pression du joint entre os et épaulement. En place, l'épaulement est disposé de manière à s'étendre dans l'os à partir de la corticale et assure une parfaite étanchéité évitant le développement bactérien. A son extrémité opposée à la partie cylindrique, l'épaulement porte la partie formant pilier. Suivant un mode de réalisation avantageux, il se poursuit par un élargissement conique lisse éventuellement bombé dont le sommet
porte le pilier proprement dit et forme avec lui la partie formant pilier. Cet élargissement dit gingival correspond à la partie de l'implant traversant ou située au niveau de la gencive, et constitue une zone élargie de forte résistance mécanique. Cette partie lisse a, de préférence, une hauteur de 1 à 3 mm, de préférence de 2 à 2,5 mm.
Le pilier peut avoir toute forme usuelle. Pour un implant en zircone, il est pratique de réaliser un pilier simple de forme tronconique dont la base est sensiblement centrée sur l'élargissement gingival et présente un diamètre inférieur à ce dernier. Le pilier tronconique peut par exemple s'inscrire dans un cône de 8 à 12°.
Les implants selon l'invention étant des implants monoblocs par définition dépourvus de moyens d'orientation ou d'inclinaison du pilier, il est prévu plusieurs modes de réalisation.
Un premier mode de réalisation correspond à un implant droit ou rectiligne dans lequel l'axe du pilier est confondu avec l'axe longitudinal L du corps d'implant.
Un deuxième mode de réalisation correspond à des implants inclinés dans lesquels l'axe du pilier est incliné par rapport à l'axe longitudinal L du corps d'implant. Suivant l'invention, on prévoit un domaine d'inclinaison allant de 0° à
30° par rapport à l'axe du corps. De préférence, les implants inclinés le sont suivant un angle variant de 1 à 30°, par exemple 5, 9, 10, 12, 15, 18, 20, 24 ou 25°.
Suivant une caractéristique avantageuse de l'invention, un puits ayant sur au moins une partie de sa longueur une section polygonale, s'étend dans, ou traverse la partie formant pilier en étant centré sur l'axe longitudinal L du corps d'implant. Cette caractéristique permet d'utiliser un outil de forme complémentaire, pour assurer le vissage de l'implant même dans une zone difficile d'accès comme dans le cas d'un implant incliné à disposer entre deux dents. Le puits est de préférence polygonal sur toute sa longueur.
De préférence, pour des raisons de solidité notamment, l'extrémité du puits est située dans l'élargissement gingival qui réunit le corps d'implant au
pilier, présente dans cette zone une section polygonale (e.g. environ 1 à 3 mm de longueur), et ne s'étend pas au-delà dans la partie de l'implant qui est intégrée à l'os. De préférence, on utilise un outil conformé de manière à s'emboîter étroitement que dans cette zone extrême, afin de transmettre essentiellement l'effort de rotation au niveau de cette zone de plus grande résistance mécanique.
Afin de faciliter sa réalisation, notamment lorsqu'il est réalisé par moulage ou compression en présence d'un insert amovible lui donnant sa forme, le puits peut avantageusement avoir une section qui diminue légèrement vers le fond.
En variante ou en plus du puits, le pilier peut comporter des méplats sur son pourtour extérieur, qui permettent le vissage au moyen d'une clé appropriée, et contribuent aussi au maintien anti-rotation de la prothèse qui sera montée sur le pilier. Suivant une autre forme de réalisation, l'implant comporte un pilier dit à boule, qui porte une extrémité sphérique et un resserrement entre cette extrémité et la pièce gingivale réunissant le pilier au corps d'implant. Ce type de pilier est utilisé généralement en double pour monter un appareil dentaire remplaçant plusieurs dents d'un seul coup, et les problèmes d'accès étant moindres, le puits polygonal peut être omis. Les méplats sont cependant prévus, sur le pourtour de la pièce gingivale.
Suivant le mode de réalisation préféré de l'invention, l'implant monobloc est réalisé en zircone à partir d'oxyde de zirconium. Il peut être réalisé en zircone par moulage et frittage, ou par moulage, frittage et rectifica- tion (e.g. usinage à la meule diamantée) ou par rectification (e.g. usinage à la meule diamantée) d'une ébauche, de préférence cylindrique, obtenue par compression. Le moulage s'entend sous pression. Il s'agit de préférence de zircone de qualité dentaire ou chirurgicale.
Dans le mode de mise en œuvre préféré de l'invention, l'implant en zircone est réalisé par moulage à haute pression, puis frittage à haute température (généralement entre 1400 et 1500 0C). La taille des moules tient compte du retrait lors du frittage.
Selon un mode de réalisation, l'implant comporte huit encoches. Selon une caractéristique, six des encoches viennent de moulage et deux sont réalisées par rectification.
Selon un autre mode de réalisation, l'implant comporte six ou sept encoches. Selon une caractéristique, ces six ou sept des encoches viennent de moulage. Selon une autre caractéristique, une ou deux de ces encoches sont réalisées par rectification, les autres viennent de moulage.
Les encoches obtenues de moulage sont avantageusement coupantes et n'ont pas besoin d'être rectifiées. Si certaines encoches sont réalisées par rectification, ce qui peut se faire notamment lorsque le nombre total d'encoches ne permettrait pas un démoulage correct si toutes venaient de moulage, ces encoches rectifiées peuvent éventuellement ne pas avoir le caractère coupant des encoches moulées, mais servent néanmoins à avoir une répartition régulière optimale d'encoches sur le pourtour et à contribuer à la formation de l'espace dans lequel vient se loger une partie au moins des débris osseux lors du vissage de l'implant.
On constate que les implants en zircone selon l'invention, induisent une consolidation et une ostéocaptation très rapides. La présence de la partie autotaraudeuse permet en outre de laisser in situ les débris d'os résultant du taraudage, ces débris venant se placer dans les filets de la partie cylindrique et entre les encoches, ces débris d'os favorisant ensuite la repousse osseuse. La partie autotaraudeuse a aussi un effet anti-rotation. Le praticien pourra monter plus rapidement la prothèse dentaire sur le pilier puisque l'implant, plus vite intégré, permettra une mise en charge plus précoce. Les implants présentent une très grande solidité, jointe à une excellente ostéocoaptation et à un traumatisme minime à la pose. Les implants en zircone évitent des contacts électriquement conducteurs avec le nerf dentaire et permettent une meilleure apparence esthétique, n'étant pas visibles sous la paroi de la prothèse dentaire qui est souvent mince et translucide. En variante, il peut être réalisé en titane, ou tout autre matériau biocompatible chirurgicalement acceptable.
Etant donné l'absence de parties creuses dans le corps d'implant, la
géométrie du puits polygonal s'étendant jusque dans la région élargie et la continuité monobloc entre le corps d'implant et le corps de pilier, on conçoit parfaitement la grande solidité de l'ensemble monobloc.
On peut aussi miniaturiser ces implants, par exemple pour utiliser plusieurs implants pour supporter une prothèse de remplacement d'une seule dent.
La présente invention a aussi pour objet un jeu d'implants dentaires comprenant plusieurs implants monobloc selon l'invention, présentant des angles d'inclinaison axe du corps/axe du pilier différents. De préférence, les angles entre les axes précités des implants du jeu s'étagent de 0° à 30°.
A titre d'exemples, un jeu peut avoir deux implants avec des angles de 0 et 12°, ou de 0 et 15°, trois implants de 0, 9 et 18°, ou de 0, 10 et 15°, quatre implants de 0, 9, 12 et 18°, ou de 0, 10, 15, 20°. Bien entendu d'autres variations d'angles sont possibles, par exemple de 10° en 10°, ou des valeurs entre 5 et 10°, ou des combinaisons de ces valeurs, par exemple de 5 en 5° pour les angles les plus faibles et de 10 en 10° pour les angles plus importants.
L'invention a également pour objet un foret spécialement agencé pour la pose des implants selon l'invention, du type perceur-aléseur, comportant une coupe spéciale permettant de réaliser un forage propre et précis avec une vitesse de rotation basse, et permettent d'obtenir la réalisation d'un forage sans aucune vibration, garantissant la bonne géométrie et, le bon état de surface dans la corticale de l'os. Le foret s'étend suivant un axe longitudinal L, et comprend dans l'ordre, une partie longitudinale active présentant un filet (pour filetage) permettant de forer à l'intérieur d'un os de mâchoire, une butée et une partie longitudinale de liaison ou broche permettant de relier le foret à des moyens d'entraînement en rotation autour de l'axe L. La partie active est sensiblement symétrique de révolution autour de l'axe L et elle est étagée, comprenant deux tronçons distincts de diamètres croissants de l'extrémité libre de la partie active vers la broche. Plus
spécifiquement, la partie active comprend de son extrémité libre vers la broche un premier tronçon cylindrique et un deuxième tronçon tronconique.
Le premier tronçon est cylindrique et son diamètre extérieur est adapté au diamètre de la partie cylindrique du corps d'implant, et on le choisit de préférence de manière que son diamètre soit celui du fond du filet de la partie cylindrique. Le deuxième tronçon s'inscrit dans un cône identique à celui de l'épaulement lisse tronconique du corps d'implant, et pouvant donc être compris entre 2 et 6°, de préférence entre 3 et 5°, idéalement 4° ; le diamètre est comme indiqué supra, de préférence inférieur de quelques centièmes de mm par rapport à celui de l'épaulement.
Le foret présente avantageusement de 3 à 5 filets, de préférence 4 filets s'étendant en hélice autour de l'axe L à partir de l'extrémité libre du premier tronçon, et jusqu'à sensiblement l'extrémité du deuxième tronçon. De préférence, chaque filet comporte une arête ou lèvre coupante orientée vers l'os à découper dans le sens de rotation du foret. D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront à la lecture de la description détaillée d'un exemple de foret à 4 filets en forme de croix de Malte.
Les évidements séparant les filets permettent aux lèvres de bien couper et de retenir les copeaux d'os. Cette pâte osseuse, mélangée au sang, pourra être retenue dans ces évidements et être éventuellement, en partie, réintroduite dans le forage pour accélérer l'ostéocoaptation.
Enfin, l'invention a également pour objet un procédé de fabrication d'implants monoblocs en zircone selon l'invention, dans lequel on réalise l'implant à partir d'oxyde de zirconium par moulage et frittage, ou par moulage, frittage et rectification (e.g. usinage à la meule diamantée). Le frittage est réalisé à haute température (généralement entre 1400 et 1500 0C). Le moulage s'entend sous pression. Il s'agit de préférence de zircone de qualité dentaire ou chirurgicale. Dans le mode de mise en œuvre préféré de l'invention, l'implant en zircone est réalisé par moulage à haute pression, puis frittage à haute température. La taille des moules tient compte du retrait lors du frittage.
Selon un mode de réalisation, on procède au moulage de jeux d'implants. L'invention a donc encore pour objet un procédé et un dispositif de
moulage de jeux d'implants selon l'invention, en zircone. On procède au moulage simultané d'au moins deux types d'implants (par exemple inclinaisons différentes ou diamètres différents), par exemple d'un jeu d'implants variés, comme il sera décrit plus loin, à l'aide d'un moule multiple. Après moulage, on procède au frittage et éventuellement aux rectifications.
D'autres avantages et caractéristique de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante, faite à titre d'exemple non limitatif, et se référant au dessin annexé, dans lequel : la figure 1 représente une vue en élévation d'un implant droit selon l'invention, la figure 2 représente une vue en élévation d'un implant incliné selon l'invention, les figures 3 et 4 représentent chacune une vue en section du pilier, dans un plan perpendiculaire à son axe, de l'implant de la figure 1 , respectivement 2; la figure 5 représente une vue en section de la partie autotaraudeuse de l'implant de la figure 2, les figures 6 et 7 représentent des vues en élévation d'implants avec un pilier à bout sphérique, la figure 8 représente une vue en élévation d'un foret pour la pose des implants selon l'invention, la figure 9 représente une vue en bout de ce foret, la figure 10 représente une vue schématique d'un dispositif de moulage d'un jeu d'implants en zircone selon l'invention. Les implants monobloc représentés aux figures 1 et 2 comportent une partie formant corps d'implant 1 formée d'une partie cylindrique 3 qui possède une forme de cylindre révolution et qui est filetée sensiblement sur toute sa longueur (le filetage est simplement figuré à la figure 1 tandis que la figure 2 le représente plus en détail). Cette partie cylindrique 3 se poursuit par une partie terminale autotaraudeuse 4 sensiblement conique s'amincissant en s'éloignant de la partie 3 suivant une pente de 10°. Cette partie terminale est munie sur son pourtour de huit encoches coupantes 5 discontinues s'étendant de manière
longitudinale sensiblement dans la direction axiale du corps d'implant 1 et parallèlement à la pente du cône. Ces encoches se poursuivent sur les deux premiers tours de filetage de la partie cylindrique 3.
On peut se référer à la figure 5 qui montre une représentation en coupe transversale de cette partie terminale autotaraudeuse 4, dont les encoches sont inclinées et orientées dans le sens du vissage et présentent une arête coupante 4a et délimitent des espaces 4b pouvant recevoir les débris d'os.
Vu le nombre d'encoches et la forme générale de cette partie 4, il peut être précisé que, pour faciliter le démoulage, cette partie 4 peut venir de moulage avec 6 encoches, les deux dernières étant réalisées par rectification.
A son extrémité opposée à la partie 4, le corps d'implant 1 se poursuit par un épaulement lisse 6 en forme de tronc de cône de révolution s'amincissant en s'éloignant de ladite partie cylindrique 3. Cette partie 6 s'inscrit dans un cône de 4° (soit un demi-angle au sommet de 2°). La partie formant corps d'implant 1 est destinée à être immobilisé par vissage dans l'os mandibulaire ou maxillaire, la partie d'épaulement lisse 6 venant s'appliquer au contact de la corticale. Lors du vissage, l'épaulement 6 conique, grâce à la conicité choisie, peut venir expanser la zone corticale de l'os, ce qui permet d'obtenir instantanément un effet anti-retrait et laisse au pra- ticien une certaine latitude pour éventuellement affiner le positionnement de l'implant par vissage, et enfin, et ce n'est pas le moins important, assure une bonne étanchéité de l'insertion grâce à un plan de joint parfait entre la zone corticale et l'épaulement, ce qui permet d'éviter les risques de développement bactérien. L'implant comporte une deuxième partie dite partie formant pilier 2 qui, lorsque l'implant sera en place, dépassera de l'os pour recevoir un dispositif dentaire extérieur.
La partie formant pilier 2 est raccordée à l'épaulement lisse 6 par un élargissement conique 7 dit gingival, légèrement bombé dont le sommet 8 porte le pilier 2a.
Lorsque l'implant est en place, la partie 7 se trouve en contact de la gencive, tandis que le pilier 2a reçoit le dispositif dentaire extérieur ou prothèse
(non représenté).
Comme on peut le voir sur la coupe de la figure 3, respectivement 4, le pilier 2a comporte 4 ou 3 méplats 10 pouvant coopérer avec une clé de vissage appropriée, non représentée. Ils sont également prévus afin d'éviter la rotation éventuelle de la prothèse.
L'implant représenté à la figure 1 est un implant droit et la partie formant corps d'implant et la partie formant pilier s'étendent sur le même axe longitudinal L.
Un puits 9 de section polygonale (voir coupe de la figure 3) traverse toute la longueur du pilier pour se terminer dans l'élargissement conique en étant centré sur l'axe longitudinal précité.
La figure 2 représente un implant du même type avec comme différence, une partie formant pilier inclinée d'un angle de 18° par rapport à l'axe longitudinal L du corps d'implant 1. On remarquera que le puits 9 de section polygonale reste aligné sur cet axe longitudinal.
Les puits 9 sont destinés à coopérer avec une clé de forme complémentaire que l'on vient insérer dans le puits pour permettre le vissage de l'implant. Cette modalité permet la mise en place d'un implant là où une clé de vissage extérieure (celle coopérant avec les méplats 10) est rendu difficile voir impossible par la présence des dents adjacentes.
A la différence de la représentation de la figure 1 , le sommet 8 de l'élargissement conique 7 de la figure 2 est bombé à des fins de renfort de structure.
Les figures 6 et 7 représentent des implants dits à boule dont la partie formant corps d'implant 1 est identique à celle décrite en regard des figures 1 et 2. La partie formant pilier de type à boule est telle qu'utilisée habituellement pour la mise en place d'un appareil dentaire éventuellement amovible sur la mâchoire inférieure.
La figure 6 représente un implant droit et la figure 7 un implant dont la partie formant pilier est incliné de 18° par rapport à l'axe du corps d'implant.
La partie polygonale comporte un tronçon conique 16 muni de trois méplats dont un seul est représenté à la figure 6 ou 7 sous la référence 18, ce
tronçon étant relié à la partie sphérique ou boule 17 par un rétrécissement 19.
Le foret dentaire 20 représenté à la figure 8 est destiné à percer un trou dans un os de mâchoire pour y insérer un implant selon l'invention.
Le foret s'étend suivant un axe longitudinal L, et comprend une partie longitudinale active filetée 21 permettant de forer à l'intérieur d'un os de mâchoire, et une partie longitudinale de liaison ou broche 22 permettant de relier le foret 20 à des moyens d'entraînement en rotation autour de l'axe L.
La partie active 21 est sensiblement symétrique de révolution autour de l'axe L. Elle est étagée, et comprend de son extrémité libre vers la broche 22 un premier tronçon cylindrique 23, un deuxième tronçon tronconique 24 qui s'inscrit dans un cône ayant une pente de 2°, et un troisième tronçon cylindrique 25.
Le deuxième tronçon 24 est relié au premier tronçon 23 par un épaulement radial 26 coupant, et au troisième tronçon 25 par un épaulement radial non coupant 27, servant de butée.
Les filets 28, par exemple au nombre de quatre, s'étendent en hélice autour de l'axe L à partir de l'extrémité libre 29 du premier tronçon 23, et jusqu'à sensiblement la moitié du troisième tronçon 25.
L'extrémité libre 29 du premier tronçon 23 est conique, et présente un angle de cône important, pour faciliter le centrage du foret 20 au début de l'opération de forage.
Comme cela est représenté sur la figure 9, la section du foret 20 présente un motif général en croix de Malte à quatre branches. Plus spécifiquement, les filets 28, chacun constituant une branche du motif, s'élargissent en s'éloignant du centre du foret 20.
Les filets 28 sont sensiblement identiques et répartis angulairement de façon régulière autour de l'axe L.
Chaque filet 28 comprend une surface sommitale 30 et deux flancs 31. La surface sommitale 30 est une portion de surface cylindrique du diamètre celui du premier tronçon 23.
Chaque flanc 31 rejoint la surface sommitale en formant une lèvre coupante 33, de façon que chaque filet 28 présente deux lèvres coupantes 32
parallèles. La présence de deux lèvres résulte du processus d'usinage. Une seule par filet cependant est suffisante pour l'opération de perçage, à savoir celle située en tête dans le sens de rotation du foret.
Le fond de filet 33 séparant deux filets 27 adjacents est concave. La broche 22 est de type classique, avec un méplat 34 pour l'accouplement en rotation autour de l'axe L, et une gorge annulaire 35 pour son accouplement longitudinal.
Pour mettre en place un implant selon l'invention le praticien retire au trépan une pastille de gencive, pratique éventuellement d'abord un forage dans l'os avec un foret pilote de petit diamètre, puis pratique un forage dans l'os avec le foret adapté en diamètre et longueur à l'implant, jusqu'à arriver en butée. De préférence, le foret permet de réaliser un puits légèrement plus long (e.g. d'1 mm) que le corps d'implant. De préférence aussi, le deuxième tronçon 24 du foret perce un cône de diamètre légèrement plus petit que celui de l'épaulement conique 6 du corps d'implant.
Le cas échéant, une fois le forage effectué, le praticien recherche le bon implant du jeu en utilisant un jeu d'indicateurs d'angle de moindre longueur, de même diamètre et conicité au niveau de la corticale de l'os. Il vérifie quel indicateur donne, une fois placé dans le puits foré, le bon parallélisme du pilier avec les structures dentaires avoisinantes et choisit, en conséquence, l'implant ayant le bon angle. Après avoir retiré l'indicateur d'angle, il introduit l'implant définitif en le vissant dans le puits foré, en utilisant une clé s'ajustant autour du pilier et de ses méplats, ou un outil spécial polygonal s'ajustant dans le puits 9. Le praticien visse à fond l'implant jusqu'à ce que l'épaulement conique du corps d'implant s'appuie sur la partie conique de la corticale. Il termine le vissage lorsque le pilier est bien orienté.
La pose de la prothèse sur le pilier peut être effectuée après une période raccourcie.
L'invention porte également sur un ensemble (kit) comprenant les implants d'un jeu, une clef de vissage susceptible de coopérer avec la surface extérieure du pilier et/ou une clef à bout polygonal susceptible de coopérer avec le puits polygonal, et, éventuellement, un jeu d'indicateurs d'angle.
On se réfère maintenant à la figure 10.
Dans le mode de mise en œuvre préféré de l'invention, l'implant en zircone est réalisé par moulage à haute pression, puis frittage à haute température (généralement entre 1400 et 1500 °C). La taille des moules tient compte du retrait lors du frittage.
A noter qu'une variante non illustrée prévoit de réaliser les implants par rectification de petits cylindres obtenus par haute compression, puis éventuellement frittage.
On peut avantageusement mouler en une seule fois une pluralité d'implants, par exemple les six implants d'un jeu d'implants selon l'invention, en utilisant un moule multiple, dont on voit l'une des moitiés sur la figure 10. On peut également condamner momentanément certains secteurs lorsque l'inclinaison ou la longueur d'implant correspondante n'est pas souhaitée.
Ce moule multiple comporte en effet une pluralité de secteurs de cercle dont on voit une vue de dessus des secteurs 34a à 34f du demi-moule inférieur. Chaque secteur comporte, disposée en direction radiale, une demi-empreinte 35a à 35f pour l'implant. On comprend donc que chacun des secteurs 34a à 34f sera recouvert d'un secteur associé, symétrique par rapport au plan de la figure, et comprenant la demi-empreinte symétrique de façon à réaliser l'empreinte complète.
On voit sur la figure que les secteurs 34a, 34b et 34c correspondent à trois implants ayant le même diamètre et la même longueur de corps d'implant, mais des inclinaisons différentes (pour la simplicité du dessin, les empreintes ont été dessinées schématiquement). On voit sur le secteur 34a un implant 1 droit tel qu'il se présente après démoulage en reposant dans la demi-empreinte. Le secteur 34b définit un implant de même taille avec un angle de 9°. Le secteur 34c définit un implant avec un angle de 18°. On comprend que les autres secteurs peuvent comporter des empreintes pour les implants ayant des diamètres, longueurs et/ou des angles différents. Les demi-empreintes de chaque secteur sont reliées à une demi-chambre centrale 36 par autant de canaux radiaux 37, ces canaux radiaux étant susceptibles d'être bouchés par des obturateurs d'injection
amovibles 38. Après avoir choisi les implants à réaliser, on place dans chaque demi-empreinte un insert 39 amovible, côté pilier, afin d'obtenir dans chaque implant, le puits polygonal 9 (voir figure 1) qui servira au vissage de l'implant. On comprend donc que lorsque le moule entier est assemblé, il suffit d'introduire dans le volume constitué par la superposition des deux demi-chambres 36, la préparation fluide de zircone sous pression, de sorte que le zircone passant par ceux des canaux dont on a préalablement enlevé l'obturateur 38, vient remplir les empreintes formées par la superposition des demi-empreintes complémentaires. Le démoulage s'effectue en séparant les deux demi-moules puis en extrayant simplement les implants 1 moulés, éventuellement au moyen d'éjecteurs prévus à cet effet dans le moule
Les secteurs peuvent donc être choisis en fonction des besoins en type d'implant. On peut ainsi mouler en une seule fois les huit implants d'un jeu d'implants de même longueur et de même diamètre, mais ayant tous les angles corps-piliers d'un jeu complet. Cependant, si certains implants du jeu sont utilisés plus fréquemment que d'autres, par exemple ceux ayant un angle nul ou un angle faible, on peut aussi utiliser plusieurs secteurs ayant des demi-empreintes absolument identiques pour mouler un jeu comprenant des implants identiques et d'autres ayant un angle différent. On peut aussi, grâce aux obturateurs 38, ne mouler que ceux des implants dont on a besoin plus fréquemment.
Cependant toutes les autres combinaisons sont possibles et permettent de s'adapter de façon très précise à la demande instantanée d'implants qui peuvent être adressés par les clients.