Article de nettoyage de surface
La présente invention concerne un article de nettoyage de surfaces.
Si l'on considère par exemple un sol carrelé, son nettoyage peut s'effectuer en passant un balai. Toutefois, les salissures collées au sol ne sont pas évacuées. C'est pourquoi il existe des balais dont le manche est articulé à une platine rigide portant une semelle inférieure souple, constituant un article de nettoyage qui suit donc les inégalités du sol. La semelle gratte le sol, directement ou à travers une couche textile, éventuellement enduite d'un liquide détergent, à bords rabattus sur le dessus de la platine pour y être fixés par des pinces. De façon classique, les semelles sont lisses ou bien portent un quadrillage régulier de reliefs souples de nettoyage mécanique. Toutefois, leur efficacité laisse à désirer en ce qui concerne le problème du grattage avec enlèvement des salissures. Le problème se pose de la même façon pour un gant, une lingette ou équivalent de nettoyage de surfaces.
La présente invention vise à proposer une amélioration à ce problème .
A cet effet, la présente invention concerne un article de nettoyage de surfaces, présentant une face de nettoyage portant un motif de reliefs à extrémités libres prévues pour frotter une surface à nettoyer, caractérisé par le fait qu'il est prévu une pluralité d'arêtes d'un premier type, à arêtes vives de raclage de la surface à nettoyer, et une autre pluralité d'arêtes d'un second type, à arêtes concaves de collecte de raclures ainsi produites, les extrémités libres des reliefs portant une arête du premier type et/ou une arête du second type, les arêtes concaves de collecte étant tournées respectivement vers diverses directions d'un secteur angulaire de raclage, à orientation
globale prédéterminée par rapport au motif et de taille excédant 90 degrés, et étant disposées de façon à constituer un labyrinthe présentant, dans une direction quelconque du dit secteur, un libre parcours moyen des raclures inférieur à la taille d'une zone contenant les reliefs .
Ainsi, l'article de nettoyage exerce deux actions combinées complémentaires, puisque la surface à nettoyer est, d'une part, décapée par les arêtes vives de raclage qui cisaillent les salissures collées et, d'autre part, les raclures restent prisonnières du labyrinthe des arêtes de collecte, dont la forme concave accroî-t l'effet de capture des raclures. Une surface de grande étendue peut ainsi être nettoyée, en collectant successivement les raclures produites et en les transportant prisonnières jusqu'à la fin du parcours de la semelle. On évite ainsi la nécessité d'un balayage ultérieur de toute la surface, qui existerait si les raclures ou autres salissures n'avaient pas été capturées . De préférence, la face fonctionnelle de l'article de nettoyage étant sensiblement en forme de rectangle, le dit secteur est de taille atteignant 170 degrés et est globalement orienté parallèlement à une direction d'extension d'un petit côté du rectangle. L'article de nettoyage peut ainsi être déplacé dans une large plage angulaire tout en conservant sa propriété de capture des raclures ou autres salissures.
De préférence, certains des reliefs portent une arête vive de raclage et une arête concave de collecte qui sont confondues en une arête vive concave de raclage et collecte .
Les arêtes mixtes ci-dessus permettent de limiter le nombre de reliefs nécessaires et, en outre, les raclures se trouvent immédiatement captées.
En pareil cas, l'arête vive concave de raclage et collecte est avantageusement associée à une autre arête vive, convexe, de raclage, tournée sensiblement à l'opposé de l'arête concave associée.
Dans ce cas, les deux arêtes associées peuvent délimiter deux côtés opposés de l'extrémité de relief considérée.
Le relief considéré a ainsi une action efficace dans les deux sens de la direction ci-dessus.
En variante du cas ci-dessus, les deux arêtes associées peuvent être sensiblement en prolongement mutuel pour délimiter un même côté de l'extrémité libre considérée .
Les deux arêtes forment ainsi approximativement un S ou Z ou une forme du même genre, les raclures de la partie convexe de raclage pouvant glisser dans le creux de la partie concave.
Les reliefs sont de préférence déformables élastiquement et agencés pour présenter, en cas de butée d'une arête qu'ils portent sur un obstacle externe, une inertie déterminée de résistance à la flexion supérieure à un seuil.
Les reliefs présentent ainsi un seuil de résistance qui leur permet de continuer à constituer un obstacle, de raclage et/ou de collecte, même en cas de butée sur une aspérité de la surface à nettoyer ou sur une salissure difficile à en décoller. Les arêtes de raclage ont ainsi une efficacité garantie jusqu'à un seuil de résistance au raclage et, au-delà, elles peuvent être prévues pour
fléchir encore plus et ainsi se replier vers la face de nettoyage les portant, pour libérer tout obstacle trop résistant et ainsi permettre la poursuite du glissement de l'article de nettoyage sur la surface à nettoyer. Dans une forme de réalisation intéressante, chaque arête de raclage s'étend sensiblement dans un plan particulier, incliné au repos par rapport à un plan local d'extension de la face de nettoyage, le relief considéré étant conformé de façon que le plan de l'arête de raclage puisse pivoter jusqu'à une inclinaison nulle en cas de butée de l'arête de raclage sur un obstacle externe.
L'arête peut ainsi former une sorte d'arche inclinée qui, en l'absence d'obstacle résistant, ne balaye la surface à nettoyer que par une ou deux zones d'arête de longueur limitée, par exemple les deux extrémités de l'arche, pour toutefois pivoter afin de venir par sa totalité en contact avec la surface à nettoyer en cas de butée sur un obstacle local résistant.
Les reliefs peuvent s'étendre au repos globalement de façon inclinée par rapport à une normale locale respective de la face de nettoyage.
Cette disposition est intéressante, quoique non exclusivement, dans le cas ci-dessus, pour percuter les obstacles et ainsi décoller les salissures. L'arête de raclage peut alors en particulier former un rostre, écarté latéralement, en fonction de ladite inclinaison, d'une partie de pied du relief.
De préférence, les reliefs sont répartis de façon quasi-aléatoire sur la face de nettoyage ou bien sont groupés pour former sensiblement des rayons d'étoiles sur la face de nettoyage.
De telles dispositions permettent d'obtenir un libre parcours moyen très faible.
La face de nettoyage porte de préférence des plots de limitation d'écrasement des reliefs, ce qui évite tout risque de détérioration des reliefs par écrasement excessif de l'article de nettoyage.
Dans une forme particulière de réalisation, la face de nettoyage porte un réseau de reliefs d'appoint de grattage, de hauteur moindre qu'une hauteur de repos des reliefs du motif, et imbriqué avec les motifs. Cette forme de réalisation s'applique, entre autres, aux arêtes s ' étendant dans un plan incliné, indiquées plus haut.
Le réseau de reliefs d'appoint plus courts constitue ainsi un renfort de l'action des reliefs du motif, renfort qui peut être mis en œuvre par écrasement accru de l'article de nettoyage par l'utilisateur.
Le réseau de reliefs d'appoint de grattage peut constituer un autre dit motif de reliefs, c'est-à-dire en avoir au moins les propriétés essentielles énoncées au début .
Avantageusement, les arêtes de collecte présentent globalement une forme d'arc de cercle, de V ou de U.
Il est de préférence prévu une zone de bordure de la face de nettoyage, comportant une rangée discontinue de lamelles sensiblement alignées séparées par des passages respectifs comportant en regard, à distance déterminée, un dit relief, de bordure de zone, présentant un bord externe déflecteur convexe pour défléchir des salissures externes, telles que raclures ou autres, provenant du passage, vers un passage de la zone, entre deux dits reliefs.
Les salissures externes sont ainsi piégées.
L'article de nettoyage est avantageusement constitué par une pièce moulée en matériau elastomère, en particulier s'il s'agit d'une semelle.
La face de nettoyage peut être plane au repos, ce qui permet de la monter sur une embase à l'extrémité d'un balai. Toutefois, l'article de nettoyage peut avoir au repos une forme quelconque, par exemple arrondie, et être utilisé manuellement, comme une brosse à main, un gant ou encore une lingette reçue éventuellement sur une semelle quelconque.
L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'une forme de réalisation d'un article de nettoyage selon l'invention, en référence au dessin annexé, sur lequel : - la figure 1 est une vue d'une partie centrale et de droite de la face fonctionnelle d'une semelle selon l'invention, et la figure 2 est une vue agrandie d'une zone de la figure 1. La semelle de nettoyage représentée, ici moulée d'un seul tenant en un matériau polymère de quelques millimètres d'épaisseur, comporte une face inférieure de nettoyage 1, ici plane au repos, ayant dans cet exemple une forme rectangulaire d'environ 30 cm par 10 cm, avec un grand côté dit avant 4, un petit côté gauche ou latéral 3 (non visible) , un grand côté arrière 4 et un petit côté droit ou latéral 5. Une face supérieure, ici cachée, de la semelle est ici prévue pour être plaquée sur une platine rigide articulée à l'extrémité du manche d'un balai, la semelle étant maintenue en place par un bourrelet élastique de pourtour faisant saillie de la face supérieure et emprisonnant les bords de la platine.
La face de nettoyage 1 porte un motif d'une pluralité de reliefs globalement référencés 9, qui s'étendent sensiblement perpendiculairement à la face 1 et présentent dans cet exemple des sections transversales, ou faces d'extrémité libre, en arc de cercle d'environ 1 mm d'épaisseur dans le plan de la figure, ayant diverses orientations, tailles et courbures et étant répartis de façon sensiblement uniforme sur une zone centrale de taille atteignant quasiment celle de la face 1. Dans cet exemple, le motif général est formé par une juxtaposition d'ensembles, dont l'un est représenté sur la figure 2, constitués par une paire de motifs 10 et 20 comportant chacun quatre tels reliefs (9) qui occupent environ 2 cm de haut sur la figure et présentent globalement, dans le plan la figure 1 ou 2, pour le motif 10 ou 20 considéré, une symétrie spéculaire par rapport à une verticale centrale, donc parallèle aux côtés latéraux 3 et 5.
Le motif 10 comporte ainsi deux reliefs sommitaux 11 et 14, haut et bas sur la figure, à arcs de cercle ici d'environ 120 degrés ouverts, mutuellement en regard, vers respectivement les côtés arrière 4 et avant 2. La distance rectiligne entre les deux extrémités d'un même arc de cercle de relief 11, 14 est ici de 1 cm. Les deux autres reliefs, latéraux, sont à mi-hauteur du motif 10, avec un relief de gauche en arc de cercle 12 ouvert vers la gauche et le bas de la figure, ou côté arrière 4. L'extrémité externe, ou gauche, de l'arc de cercle du relief 12 est sensiblement parallèle aux grands côtés 2 et 4, tandis que l'extrémité interne opposée, ou droite, est descendante et inclinée à environ 45 degrés sur ceux-ci. La distance entre les deux extrémités ci-dessus
est d'environ 1 cm. Une verticale virtuelle reliant les extrémités de gauche des reliefs sommitaux 11 et 14 passerait sensiblement par le centre de l'arc de cercle 12. Comme évoqué, le dernier relief en arc de cercle 13 est symétrique du relief 12, par rapport à une verticale centrale, et est distant de celui-ci d'environ 3 mm.
L'extrémité libre de chaque relief 11, 12, 13, 14 est délimitée, sur deux côtés opposés, par deux arêtes parallèles en arc de cercle respectivement convexe et concave 11X, 11V, et 12X, 12V, et 13X, 13V, ainsi que 14X, 14V.
Le motif 20 comporte deux reliefs sommitaux 21 et 24 et deux reliefs latéraux 22, 23 de formes et positions relatives respectivement identiques à celles des reliefs 11, 14, et 12, 13, hormis le fait que les deux reliefs latéraux 22, 23 présentent une courbure ouverte vers le côté avant 2, et non vers le côté arrière 4, tout en restant partiellement aussi tournée vers respectivement le côté gauche 3 et le côté droit 5. Les extrémités externes en regard des reliefs sommitaux 11 et 21 sont ici distantes d'environ 1 cm, c'est-à-dire que le bord externe droit du relief latéral 13 et le bord externe gauche du relief latéral 22 sont sensiblement sur une même verticale de la figure . L'extrémité libre de chaque relief 21, 22, 23, 24 est délimitée, sur deux côtés opposés, par deux arêtes parallèles en arc de cercle respectivement convexe et concave 21X, 21V, et 22X, 22V, et 23X, 23V, ainsi que 24X, 24V. La référence 41 désigne un secteur angulaire excédant 90 degrés, limité par deux bords 42, 43, globalement tourné vers l'avant, c'est-à-dire d'axe médian 40 parallèle aux
côtés latéraux 3 et 5, correspondant à une direction privilégiée de mouvement de la semelle, pour laquelle elle présente une largeur utile maximale. Le secteur 41 atteint de préférence 170 degrés, voire un maximum de 180 degrés, compte tenu du fait le secteur opposé, non dessiné, présente la même propriété de labyrinthe puisque la position du sommet du secteur 41 est quelconque.
Comme l'illustre le dessin, les divers motifs 10, 20 sont répartis de telle sorte qu'aucun passage selon une ligne droite 44 passant par le sommet du secteur 41, et d'angle quelconque dans le secteur 41, ne peut traverser la zone des divers ensembles à motifs 10, 20 sans couper au moins deux reliefs 9. Le passage recherché ci-dessus peut éventuellement être défini comme ayant une certaine largeur de passage de salissures ou détritus, par exemple 1 mm.
Dans cet exemple, chaque relief 9 comporte, à son extrémité libre, deux arêtes vives parallèles circulaires limitant respectivement les deux côtés opposés, et qui ont ici une double fonction, de grattage, ou raclage, et de collecte des raclures. La résistance à la flexion, ou inertie mécanique, des reliefs 9 (11 et autres), perpendiculairement à leur direction globale d'extension, est ajustée au dessus d'un seuil minimal par le fait qu'ils s'étendent de façon effilée depuis leur partie de pied, ou base, reliée à la face 1. En outre, une courbure et une longueur curviligne accrues permettent d'accroître le moment de résistance à la flexion, évoqué ci-dessus, des reliefs sommitaux 11, 14 et 21, 24 par rapport à celui des reliefs latéraux 12, 13 et 22, 23. Les reliefs sommitaux 11, 14 et 21, 24 présentent ainsi un pouvoir de grattage supérieur à celui des reliefs latéraux 12, 13 et 22, 23. Les reliefs 9 sont ainsi déformables élastiquement et
présentent, en cas de butée d'une arête qu'ils portent sur un obstacle externe, une inertie déterminée de résistance à la flexion supérieure au seuil.
En variante, certains des reliefs 9 s'étendent au repos globalement de façon inclinée par rapport à une normale locale respective de la face de nettoyage 1. L'arête de raclage peut en particulier former un rostre, du genre de l'arête 11X, écarté latéralement, en fonction de ladite inclinaison, de la partie de pied, ou base, du relief 9. Le rostre bute ainsi sur les salissures collées et tend à en cisailler la -base, les arêtes concaves comme 11V, 12V, et autres, collectant ensuite les salissures libres .
Les reliefs 9 peuvent être répartis de façon quasi- aléatoire sur la face de nettoyage 1 mais peuvent aussi être groupés pour, par exemple, y former sensiblement des rayons d'étoiles.
Dans cet exemple, la face de nettoyage 1 porte des plots 8 de limitation d'écrasement des reliefs 9. Les plots 8 sont ici du type des reliefs 9, mais selon un cercle complet d'environ 1 cm de diamètre. Les plots 8 sont disposés selon une ligne à mi-distance des bords avant 2 et arrière 4, ce qui autorise un écrasement des reliefs 9 voisins de ceux-ci. En variante, la face de nettoyage 1 porte un réseau de reliefs d'appoint de grattage, non dessiné, de hauteur moindre qu'une hauteur de repos des reliefs 9 du motif, et imbriqué avec les reliefs 9 du motif. Le réseau de reliefs d'appoint de grattage peut en particulier constituer un autre motif de reliefs 9, c'est-à-dire en avoir les propriétés décrites ci-dessus.
Les bords avant 2 et arrière 4 de la face de nettoyage 1 comportent, dans cet exemple, une rangée discontinue de lamelles 30 sensiblement alignées séparées par des passages respectifs 31 comportant en regard, à distance déterminée, un relief sommital 11, 21, respectivement 14, 24 de bordure de zone, présentant un bord externe déflecteur convexe 11X, 21X, 14X, 24X pour défléchir des salissures externes, provenant du passage, vers un passage de la zone, entre deux mêmes reliefs 11 et 21 ou bien 14 et 24.