DISPOSITIF DE CONNEXION PAR VOIE LIQUIDE ENTRE UN APPAREIL D'ELECTRO- NALGESIE ET UNE PIÈCE A MAIN DENTAIRE
La présente invention concerne des perfectionnements aux appareils d' électro-analgésie utilisés dans le domaine dentaire et se rapporte plus particulièrement à des moyens permettant un raccordement de tels appareils à l'ensemble des instruments dentaires.
On connaît des procédés et des dispositifs d'électro- analgésie qui consistent, simultanément à un traitement, et notamment à un traitement dentaire tel que par exemple un détartrage, à appliquer au patient de faibles courants électriques contrôlés qui ont pour effet d'inhiber pour celui-ci la douleur qu'il subit en raison du traitement. On a proposé des appareils mettant en oeuvre un tel principe qui permettent au patient de régler lui-même le niveau du courant délivré par l'appareil, et ceci en fonction de l'intensité de la douleur qu'il ressent au cours d'une intervention. Pour ce faire ces appareils sont reliés d'une part au corps du patient par un conducteur électrique, ou par une zone de préhension conductrice de l'appareil, et d'autre part, à l'unité dentaire (c'est-à- dire l'ensemble regroupant les différents instruments à la disposition du praticien) . Le signal est ensuite transmis à la partie dite « appliquée » de la pièce à main par 1 ' intermédiaire de connexions appropriées .
On comprend dans ces conditions que le circuit électrique partant du corps du patient, traversant l'appareil d' électro-analgésie, l'unité dentaire et la pièce à main, pour retourner au corps du patient lorsque
le praticien met la pièce à main au contact de celui-ci, doit être fermé. Dans la pratique on peut ainsi utiliser les instruments, tels que notamment les pièces à main de détartrage, dans lesquels la continuité électrique est assurée tout au long du circuit par des conducteurs ou des pièces métalliques. Il n'est donc bien entendu pas possible d'utiliser les instruments dans lesquels il n'y a pas de contact direct entre la pièce à main ou son outil et le corps du patient, (tels que notamment les polisseurs) ou les instruments dans lesquels il y a rupture de la continuité électrique (tels que notamment les turbines) .
La présente invention a pour but de remédier à cet inconvénient en proposant des moyens permettant d'utiliser, avec des appareils d' électro-analgésie du type précité, tous types de pièce à main dentaire, même celles dans lesquelles il n'y a pas, de construction, une continuité électrique au travers de celle-ci.
La présente invention a ainsi pour objet un dispositif de traitement dentaire du type comportant une pièce à main alimentée en liquide d'irrigation et un appareil d' électro-analgésie, relié électriquement au corps d'un patient via la pièce à main, apte à appliquer à celui-ci, au travers de la pièce à main, un courant électrique de puissance réglable, caractérisé en ce que le trajet électrique qui s'étend entre l'appareil d' électroanalgésie et le patient via la pièce à main comporte au moins une portion dans laquelle la conductivité est assurée par le liquide d'irrigation. Dans un mode de mise en oeuvre de l'invention
l'appareil d' électro-analgésie sera relié électriquement au liquide d'irrigation destiné à parcourir la pièce à main. Dans une variante de mise en oeuvre le liquide d'irrigation sera admis dans une unité dentaire alimentant la pièce à main et la liaison électrique entre l'appareil d' électro-analgésie et le liquide d'irrigation s'effectuera préfèrentiellement au niveau de l'unité dentaire soit en amont de celle-ci.
Dans un autre mode de mise en oeuvre de l'invention dans lequel la pièce à main est alimentée directement en liquide d'irrigation, sans passer par une unité dentaire, la liaison électrique entre l'appareil d ' électro-analgésie et le liquide d'irrigation s'effectue à l'intérieur de la pièce à main. La pièce à main pourra être composée de deux sections amovibles, à savoir une section antérieure active et une section postérieure d'alimentation, et le dispositif comportera un connecteur intermédiaire dont la partie antérieure sera apte à se connecter sur la section active de la pièce à main et la partie postérieure sera apte à se connecter sur la section d'alimentation de celle-ci, le connecteur intermédiaire comportant un élément conducteur dont une extrémité interne sera en liaison électrique avec le liquide d'irrigation circulant dans la pièce à main et l'autre extrémité formera une borne externe qui sera reliée à l'appareil d ' électro-analgésie .
On décrira ci -après, à titre d'exemple non limitatif, une forme d'exécution de la présente invention, en référence au dessin annexé sur lequel : Les figures la et lb sont des vues schématiques
illustrant le principe de deux modes de mise en oeuvre du dispositif suivant l'invention.
La figure 2 est une vue schématique en coupe longitudinale partielle d'un polisseur dentaire équipé des moyens suivant l'invention.
La figure 3 est une vue schématique en coupe longitudinale partielle d'un instrument dentaire à turbine équipé des moyens suivant l'invention.
La figure 4 est une vue schématique partielle en coupe longitudinale d'un autre mode de mise en oeuvre du dispositif suivant l'invention.
On a représenté, sous forme schématique, sur la figure 1 une unité dentaire 1 qui est reliée à une pièce à main 3 pourvue d'un outil 4 qui est alimentée à la fois en courant électrique et en liquide d'irrigation par l'unité dentaire 1. L'installation représentée fait appel à un appareil d' électro-analgésie 5 qui est relié, par des moyens de liaison électrique 9, à un patient 7 et par des moyens de liaison électrique 11 à une source d'alimentation 13 en liquide d'irrigation. Ce dernier est délivré par une canalisation 15 à l'unité dentaire 1.
On comprend, dans ces conditions, que lorsque l'outil
4 de la pièce à main 3 entre en contact avec le corps du patient 7 le circuit électrique partant de l'appareil 5 et y revenant en passant par le patient se trouve ainsi fermé permettant au courant de le traverser.
Suivant l'invention on utilise le liquide d'irrigation comme un conducteur pour assurer la continuité électrique nécessaire à la transmission du courant d'analgésie issu de l'appareil d' électro-analgésie
5. On peut ainsi utiliser le liquide d'irrigation pour transmettre le courant d'analgésie notamment entre la source d'alimentation 13 en liquide d'irrigation et l'unité dentaire et/ou à l'intérieur de la pièce à main 3 elle-même.
Un tel dispositif est particulièrement intéressant en raison d'une part de la simplification technique qu'il permet d'obtenir dans la réalisation de l'ensemble et d'autre part en raison de ce qu'il permet d'utiliser les appareils d ' électro-analgésie avec des pièces à main dans lesquelles il y a rupture de la continuité électrique réalisée de façon classique, c'est-à-dire par des conducteurs ou des pièces métalliques. Une telle conductivité est possible dans la mesure où les intensités des courants délivrés par l'appareil 5 sont des courants faibles .
On a représenté sur la figure 2 une application spécifique de la présente invention dans laquelle la pièce à main est constituée d'un polisseur dentaire 19. Le corps cylindrique 20 de ce polisseur se termine, de façon connue, par un embout coudé 22. Cet embout 22, ainsi que le corps 20, sont traversés de deux canaux longitudinaux respectifs 24, 24' qui débouchent à l'extrémité d'entrée du polisseur 19, dans des connecteurs respectifs 26, 26'. Ces connecteurs respectifs permettent de relier facilement et rapidement le polisseur 19 à l'unité dentaire 1, par l'intermédiaire de conduits respectifs 28, 28' et de connecteurs 30, 30'. Le connecteur 30 est relié à des moyens d'alimentation en air et en poudre de polissage sous pression 32 et le connecteur 30' est relié à des
moyens d'alimentation en eau sous pression 34. Les moyens d'alimentation 34 sont électriquement reliés à l'appareil d' électro-analgésie 5 par un conducteur électrique 36 et au patient 7, notamment par une plaque conductrice 37 constituant le fond de l'appareil qui est tenu en main par ce dernier. Les essais effectués ont montré que, compte tenu des faibles intensités nécessitées par la mise en oeuvre des appareils d' électro-analgésie, la conductivité électrique du liquide d'irrigation était amplement suffisante, pour lui permettre d'assurer le passage du courant électrique nécessaire au traitement.
En effet, la conductivité de l'eau délivrée par le réseau domestique étant comprise entre environ 400μSiemens/cm et lOOOμSiemens/cm, les 15μA nécessaires au bon fonctionnement de l'appareil peuvent être obtenus, sous une tension d'alimentation de l'ordre de 60 volts, avec une longueur de « connexion liquide » variant respectivement entre 4m et 10m, ce qui est largement suffisant pour les présentes applications. Dans l'hypothèse où tel ne serait pas le cas, il serait bien entendu possible d'ajouter à ce liquide d'irrigation toute composition appropriée utilisée dans le domaine dentaire, telle que par exemple de 1 ' hypochlorite de sodium, ou une composition médicamenteuse, permettant d'élever son niveau de conductivité.
On a représenté sur la figure 3 une vue en coupe longitudinale partielle d'une autre pièce à main constituée d'une turbine 49.
Cette pièce à main est constituée d'un corps 20' de forme cylindrique, qui est prolongé, sur sa partie
antérieure, par une partie tronconique et par un élément tubulaire coudé par rapport à l'axe du corps 20' et qui supporte une tête porte fraise 40. Le corps 20' comporte, sensiblement au niveau de sa partie tronconique, une turbine proprement dite 50 qui est reliée à une canalisation d'alimentation en air sous pression 52 et à une canalisation d'évacuation d'air 54, ces canalisations débouchant, ainsi que représenté sur la figure 3, à l'extrémité postérieure de la pièce à main 49. La turbine 50 est reliée mécaniquement, par l'intermédiaire de moyens d'entraînement en rotation non représentés sur le dessin, à un arbre support 46 d'une fraise 48.
Le corps 20' de l'instrument 49 est pourvu de tubes métalliques radiaux coudés 41 et 45, qui sont destinés à être connectés à des sources d'alimentation respectives en air sous pression par un tuyau 43, et en liquide stérile par un tuyau 51. Ces tubes débouchent dans deux canaux parallèles 42 et 44 qui conduisent à la tête porte fraise 40, de part et d'autre de l'arbre support de la fraise 48. Dans ce mode de mise en oeuvre de 1 ' invention le tube métallique 45 comporte un élément de connexion 55 qui est relié à l'appareil d' électro-analgésie 5 par un fil conducteur 57. Par ailleurs ce même appareil est réuni au patient 7 par l'intermédiaire d'un conducteur 37'. Dans un tel instrument, l'air sous pression arrive par le conduit 52, entraîne la turbine 50 en rotation et s'échappe par le conduit 54. La turbine 50 entraîne en rotation quant à elle, l'arbre porte fraise 46. Dans le même temps, on admet par les canaux 42 et 44 de l'air et de l'eau qui sont projetées autour de la fraise 48 créant
ainsi une zone de brouillard constituée de gouttelettes d'eau et d'air en suspension qui sont conductrices du courant électrique. Dans ces conditions le courant électrique produit par l'appareil d ' électro-analgésie 5 est transmis par le conducteur 55 au tube métallique coudé 45 et en sortie de ce tube 45 la liaison électrique est assurée par la colonne de liquide d'irrigation qui s'étend entre la sortie de celui-ci et la tête 40 de la pièce à main 49. Le brouillard conducteur transmet le courant électrique jusqu'à la bouche du patient 7 et, ce dernier étant en contact électrique avec l'appareil 5, le circuit électrique se trouve ainsi fermé.
Un tel mode de mise en oeuvre est particulièrement intéressant en ce qu'il permet d'utiliser des appareils d ' électro-analgésie 5 avec des pièces à main dans lesquelles il n'y a pas d'éléments métalliques conducteurs permettant de véhiculer d'un bout à l'autre de celui-ci le courant électrique jusqu'à la bouche du patient.
On décrira ci-après un mode de mise en oeuvre de la présente invention dans lequel on utilise, ainsi que représenté sur la figure schématique lb, une pièce à main 3, sans traverser l'unité dentaire 1 et donc sans être contraint d'apporter des modifications à celle-ci, et ceci en interposant entre deux éléments de cette pièce à main un connecteur intermédiaire 60c permettant d'assurer la liaison électrique avec l'appareil d' électro-analgésie 5.
On a ainsi représenté sur la figure 4, une coupe longitudinale, partielle, d'une pièce à main qui est composée de deux parties amovibles, à savoir une section active antérieure 60a et une section d'alimentation
postérieure 60b qui fournit à la partie active à la fois un fluide d'irrigation et l'énergie électrique nécessaire à son fonctionnement.
La partie postérieure de la section active 60a est constituée d'un corps cylindrique en une matière plastique isolante qui renferme des moyens spécifiques, fonction de l'outil utilisé. Ces moyens peuvent notamment être constitués de pastilles piézo-électriques si la pièce à main est un détartreur, ou d'une turbine proprement dite entraînée par air dans l'hypothèse où la pièce à main est un instrument dénommé turbine.
La partie postérieure de la section active 60a se termine par une portion cylindrique 62 de plus petit diamètre, qui est creusée d'une rainure circulaire périphérique dans laquelle est encastré un joint torique d'étanchéité 64. La face arrière 66 de la portion cylindrique 62 est creusée d'un chambrage cylindrique 68, de section transversale semi-circulaire. Le fond du chambrage 68 est lui-même creusé d'un trou 70 d'axe longitudinal, dans lequel est fixé un tube métallique 72, pourvu d'un canal central 74 relié à l'extrémité antérieure de la section active 60a. La périphérie postérieure du tube 72 est creusée d'une rainure circulaire dans laquelle est encastré un joint torique d'étanchéité 76. La face arrière 66 est également creusée de trois logements cylindriques 78 d'axes longitudinaux dans lesquels sont encastrées trois fiches métalliques femelles 80, destinées à assurer la connexion électrique nécessaire au fonctionnement de la pièce à main. La section active 60a est destinée à se connecter
avec la section d'alimentation 60b, cette dernière étant constituée d'un corps cylindrique 82, en matière plastique, de même diamètre que celui de la section active 60a, et sa partie frontale est de forme complémentaire de celle de la partie postérieure de la section active. Ainsi, la face antérieure 84 de la section d'alimentation 60b est creusée d'une cavité cylindrique 86 d'un diamètre sensiblement égal à celui de la portion cylindrique 62, dans laquelle est formé un bossage cylindrique longitudinal 88 de section transversale semi-circulaire complémentaire de celle du chambrage 68 et dans laquelle est creusé un logement 90 d'un diamètre interne sensiblement égal à celui du tube 72 de façon à pouvoir recevoir celui-ci. La section d'alimentation 60b est percée d'un canal longitudinal 92 relié à des moyens d'alimentation (non représentés sur le dessin) en un liquide d'irrigation qui débouchent dans le fond du logement 90. Trois broches mâles longitudinales 94, complémentaires des fiches femelles 80, font saillie à la base de la cavité 86 et sont disposées de façon qu'elles puissent prendre place à l'intérieur de celles-ci, lorsque les deux sections sont reliées entre elles.
Le connecteur 60c est destiné à s'interposer entre la section active 60a et la section d'alimentation 60b, c'est-à-dire que sa partie antérieure est destinée à se connecter sur la partie postérieure de la section active 60a et que sa partie postérieure est destinée à se connecter sur la partie antérieure de la section d'alimentation 60b. On comprend, dans ces conditions, que sa partie postérieure sera conforme à la partie
postérieure de la section active 60a et que sa partie antérieure sera conforme à celle de la partie antérieure de la section d'alimentation 60b. Dans le présent texte on a ainsi utilisé les mêmes chiffres repères en les affectant de l'indice _|_.
Suivant l'invention, on a disposé sur le connecteur 60c une broche métallique radiale 96 qui est légèrement coudée à sa sortie du connecteur. La broche 96 traverse la paroi du connecteur 60c et débouche dans la cavité 90'. L'extrémité libre de la broche 96 reçoit une cosse 98 qui est solidaire électriquement d'un fil 100 relié à la borne S de l'appareil 5 d' électro-analgésie par l'intermédiaire du liquide d'irrigation.
Dans ces conditions, lorsque l'on souhaite réunir l'appareil d1 électro-analgésie 5 à la pièce à main, sans passer par l'unité dentaire 1, on interpose entre la section active 60a et la section d'alimentation 60b de cette pièce à main un connecteur 60c suivant l'invention. On comprend qu'en cours de travail le liquide d'irrigation arrive par le canal 92 dans le logement 90 ' où il entre en contact avec la broche 96, pour continuer ensuite, via le canal 74, vers l'extrémité active de la pièce à main où ce liquide d'irrigation vient en contact avec le patient 7 ainsi que décrit précédemment. On comprend ainsi que le circuit électrique existant entre la pointe de la pièce à main et la broche 96 est fermé par le liquide d'irrigation qui se comporte ainsi comme un conducteur électrique .