SEMELLE A POCHE D'AIR, ARTICLE CHAUSSANT MUNI D'UNE TELLE
SEMELLE ET SON PROCEDE DE MONTAGE
La présente invention concerne une semelle de chaussure comprenant un fond associé â une poche d'air d'amortissement des chocs qui est aménagée sur la majeure partie de l'avant-pied ; elle concerne également la chaussure équipée d'une telle semelle, ainsi que le procédé de montage de cette chaussure.
On sait déjà améliorer le confort de la marche en prévoyant des structures d'amortissement des chocs, intégrées dans la semelle de la chaussure ou disposées sur ladite semelle, lesquelles structures d'amortissement se présentent sous la forme de coussins ou de poches contenant de l'air.
Par exemple, le document US-A-5 245 766 décrit une semelle de chaussure constituée d'un fond de semelle recevant un talon rapporté et dont la face supérieure reçoit un premier coussin d'air sur la zone d'avant-pied et un second coussin d'air sur la partie de talon.
Les deux coussins d'air sont préparés à l'avance et Ils sont positionnés sur le fond de semelle, directement assemblés avec celui-ci ou solidarisés par l'intermédiaire de couches structurelles complémentaires.
La présente invention propose une semelle â poche d'air de structure simplifiée permettant la confection d'un article chaussant confortable, d'une manière originale. Dans la semelle de chaussure conforme â l'invention, la poche d'air est constituée d'au moins un dessus souple en volume, réalisé par moulage d'un matériau étanche â l'air ; ce dessus définit au moins une alvéole d'emprisonnement d'air bordée par une embase périphérique, laquelle embase est solidarisée de façon étanche avec la face supérieure d'un fond de semelle, également en matériau étanche à l'air, qui forme ainsi le dessous de ladite poche d'air.
De préférence, la face supérieure du fond de semelle comporte une rainure d'accueil de l'embase périphérique du dessus souple ; cette particularité permet de faciliter le positionnement et la solidarisation de ce dessus souple sur le fond support. Selon une autre caractéristique avantageuse, la face supérieure du fond de semelle comporte un léger évidement qui est délimité par la zone de solidarisation de l'embase du dessus souple et qui permet d'augmenter le volume de la poche d'air.
Selon une autre particularité, le dessus souple de la poche d'air est muni d'au moins une creusure transversale qui divise la poche d'air en au moins deux alvéoles et qui définit une ligne de pliage améliorant le confort de marche. De préférence, la ou les creusures transversales se prolongent par une embase interne qui est solidarisée de façon étanche avec la face supérieure du fond de semelle, pour former une pluralité d'alvéoles indépendantes.
Selon une autre caractéristique, la face supérieure du fond de semelle comporte une nervure en saillie en regard de chaque embase des creusures du dessus souple, chacune desdites embases étant solidarisée avec la face supérieure d'une nervure du fond de semelle disposée en correspondance.
Selon une forme de réalisation préférée, la semelle comporte une poche d'air constituée d'un dessus souple en volume qui occupe la majeure partie de l'avant-pied ; ce dessus souple comporte trois creusures transversales qui sont réparties de façon sensiblement régulière sur l'avant-pied et qui sont orientées selon la morphologie du pied, en vue de faciliter le pliage de la semelle lors de la marche, lesdites creusures transversales définissant quatre alvéoles d'emprisonnement d'air juxtaposées.
Toujours selon l'invention, la poche d'air suit le contour extérieur du fond de semelle au niveau de l'avant-pied, en retrait par rapport à ce contour extérieur pour préserver une bande périphérique vierge permettant le collage de la tige.
Selon une autre particularité de l'invention, le fond de semelle est muni d'une ouverture traversante qui définit un logement pour un insert en matériau transparent dont la face supérieure comporte un marquage accessible visuellement depuis la face inférieure dudit fond de semelle. Cet insert transparent constitue une fenêtre permettant d'accéder visuellement au marquage intérieur en forme de logo, de marque déposée, d'informations techniques ou autres ... De préférence, l'insert en matériau transparent est logé dans une ouverture qui est aménagée au niveau de la zone de semelle correspondant à la voûte plantaire, en arrière de la partie de fond de semelle qui entre en contact avec le sol, et le dessus souple de la poche d'air comporte un prolongement arrière en forme de languette, apte à venir recouvrir ledit insert sur la face supérieure du fond de semelle, pour faire office d'élément de protection et pour favoriser la visibilité du marquage.
L'invention concerne aussi l'article chaussant muni de la semelle à poche d'air qui vient d'être décrite. Selon une forme de réalisation préférée, cet article chaussant est de type « trotteur femme » ; il est constitué d'une tige, d'une première de montage, d'une première de propreté et d'une semelle à poche d'air conforme à la présente invention, la première de propreté étant constituée d'une partie avant souple, en matériau tel que du cuir, et d'une partie arrière rigide.
Selon une autre caractéristique avantageuse, deux épaisseurs de mousse sont interposées entre la première de propreté et la première de montage.
Le procédé de montage de cet article chaussant consiste à préparer une première de montage en deux parties, l'une souple correspondant â la partie d'avant-pied et l'autre rigide, sur l'arrière, puis â coller une première épaisseur de mousse sur ladite première de montage avant de monter la tige sur cette première de montage au moyen d'une forme appropriée ; on assemble ensuite la semelle à
poche d'air avec ladite première de montage ; et on assemble enfin la première de propreté, sur la face inférieure de laquelle on a préalablement collé une seconde épaisseur de mousse, avec ladite première épaisseur de mousse solidarisée avec la première de montage.
Mais l'invention sera encore illustrée, sans être aucunement limitée, par la description suivante d'un mode de réalisation particulier, donné uniquement à titre d'exemple et représenté sur les dessins annexés dans lesquels : - la figure 1 est une vue en coupe longitudinale d'une chaussure type « trotteur femme » conforme à l'invention, munie d'une poche d'air d'amortissement au niveau de l'avant-pied ;
- la figure 2 montre la semelle à poche d'air de la chaussure, en vue de dessus ; - la figure 3 est une vue de dessus du fond de semelle utilisé pour la confection de la semelle de la figure 2 ;
- la figure 4 est une vue en coupe du fond de semelle selon 4-4 ;
- la figure 5 est une vue de dessus qui montre le dessus souple moulé destiné à être solidarisé avec le fond de semelle des figures 3 et 4 pour obtenir la semelle conforme à l'invention illustrée sur la figure 2 ;
- la figure 6 est une vue du dessus moulé, en coupe longitudinale selon 6-6.
La chaussure de type « trotteur femme » représentée sur la figure 1 est constituée d'une tige 1 dont la bordure inférieure est pincée entre une semelle 2 et une première de montage 3. La première de montage 3 est recouverte de deux épaisseurs de mousse 4, 5 et d'une première de propreté 6 qui forme la surface de contact avec le pied de l'utilisateur. La partie arrière de la semelle 2 est équipée d'un talon rapporté 8.
La face supérieure de la semelle 2 comporte une poche d'air 10 qui s'étend sur la majeure partie de la zone d'avant-pied et qui forme un coussin d'amortissement des chocs liés à la marche.
La semelle 2 de cette chaussure a été représentée isolément sur la figure 2. Cette semelle 2 est constituée d'un fond de semelle 12 (visible isolément sur les figures 3 et 4) dont la partie avant forme le dessous de la poche d'air 10, et d'une partie souple rapportée 14 (visible isolément sur les figures 5 et 6) qui forme le dessus de ladite poche d'air 10 et qui emprisonne un volume d'air adapté à la fonction d'amortissement recherchée.
Le fond de semelle 12 est réalisé en un matériau étanche à l'air, par exemple en caoutchouc ou en matière plastique type polyuréthanne. Sa forme générale correspond au contour du pied et son épaisseur peut être de l'ordre de quelques millimètres. Le dessus 14 est réalisé par moulage de matière plastique souple, du type polyuréthanne par exemple, étanche à l'air. Il est préformé en forme de coquille légèrement bombée, bordée par une embase périphérique 15 dont le contour correspond à la surface d'amortissement désirée au niveau de l'avant-pied. L'embase 15 du dessus souple 14 est solidarisée de façon étanche avec la surface supérieure du fond de semelle 12, au niveau de la partie d'avant-pied de celui-ci, de façon â emprisonner le volume d'air d'amortissement entre ledit fond de semelle 12 et ledit dessus 14. Cette solidarisation étanche est réalisée par un collage ou par une soudure appropriée de type hautes fréquences, ultrasons, chaleur ...
L'embase 15 du dessus 14 vient de préférence s'insérer dans une rainure périphérique 16, de forme générale adaptée, qui est aménagée dans la face supérieure du fond de semelle 12. Cette rainure 16 a une section en U adaptée â la forme de section de l'embase 15 du dessus 14 ; elle permet de faciliter le positionnement
du dessus 14 sur le fond de semelle 12 et elle optimise la solidarisation entre les deux structures.
Sur les figures 2 et 3, on remarque que la rainure 16 suit le contour extérieur du fond de semelle 12, dans la partie avant de celui-ci. Ce suivi de contour s'effectue en retrait de façon â préserver une bande périphérique vierge 17 qui n'est pas recouverte par la poche d'air 10 et sur laquelle va pouvoir être fixée la bordure inférieure de la tige de chaussure 1.
De préférence, la face supérieure du fond de semelle 12 comporte un léger évidement 20 sur toute la zone délimitée par la rainure 16. Cet évidement 20 permet d'augmenter le volume de la poche d'air 10 ; sa profondeur est limitée pour conserver une épaisseur de semelle suffisante au niveau de l'avant-pied.
Pour améliorer le confort de marche, la coquille souple 14 qui forme le dessus de la poche d'air 10 comporte quelques creusures transversales 22 qui sont réalisées lors du préformage de la coquille souple 7 et qui définissent une pluralité d'alvéoles 24. De préférence, l'embase 23 des creusures 22 est solidarisée avec la face supérieure du fond de semelle 12, pour cloisonner la poche d'air 10 et obtenir des alvéoles 24 indépendantes.
En fait, comme on peut le voir sur la figure 1 et sur la figure 4 dans laquelle une partie du dessus 14 a été représentée en pointillés, chaque embase 23 est solidarisée avec la face supérieure d'une nervure en saillie 25 aménagée en correspondance sur la face supérieure du fond de semelle 12, dans l'êvidement 20. La hauteur des nervures en saillie 25 correspond à la profondeur de l'êvidement 20. L'assemblage entre les embases 23 et les nervures 25 est réalisé en même temps et par la même technique que l'assemblage de l'embase 15 avec le fond de semelle 2. La semelle 2 qui est illustrée sur les différentes figures comporte une poche d'air 10 munie de trois creusures 22 qui définissent quatre alvéoles 24 d'emprisonnement d'air juxtaposées.
Les trois creusures 22 sont à peu près régulièrement réparties sur la zone d'avant-pied ; elles sont rectilignes et orientées en fonction de la morphologie du pied, pour faciliter le pliage de la semelle et de la chaussure lors de la marche. Sur les figures 1 à 4, on remarque que le fond de semelle 12 comporte une ouverture traversante 30, de forme générale rectangulaire, qui est comblée de façon étanche par un insert transparent 31 destiné à matérialiser, de l'extérieur, la présence de la poche d'air 10. Cet insert transparent 31 est réalisé en un matériau compatible avec la nature du fond de semelle 12. Sa forme peut être quelconque (rectangulaire, carrée, circulaire ou autre ...) et il est fixé par toute technique appropriée du genre collage ou soudure (chaleur, ultrasons, hautes fréquences ...). Pour limiter l'usure de sa face inférieure, l'insert 31 est de préférence disposé en-dehors de la zone de contact de la semelle avec le sol, et on le prévoit en particulier au niveau de la zone de fond de semelle 12 correspondant à la voûte plantaire.
Cet insert 31 peut encore constituer une fenêtre permettant l'accès visuel à une marque, sigle, logo ou autre ... apposé sur sa face supérieure 32. Dans ce cas, sa nature peut être adaptée pour former un effet loupe en vue d'augmenter la taille du marquage.
Sur les figures 1 à 6, on remarque que l'insert 31 est situé en- dehors de l'encombrement de la poche d'air 10 et que le dessus souple 14 comporte un prolongement arrière 34, en forme de languette, qui s'étend jusqu'audit insert transparent 31, pour venir recouvrir sa face supérieure 32. Cette languette 34 sert d'élément d'interface entre l'insert 31 et la première de montage 3 ; elle définit une surface de fond apte à améliorer la visibilité du marquage réalisé sur la face supérieure de l'insert 31, laquelle visibilité est susceptible d'être affectée par la nature et la couleur de la première de montage 3.
Il est possible de solidariser la languette 34 avec le fond de semelle 12, par exemple au niveau de son contour ; mais cette languette 34 peut aussi rester libre, simplement attenante au dessus 14, au niveau de la bordure étanche de l'alvéole adjacente 24. L'insert transparent 31 est de préférence solidarisé avec le fond de semelle 12 avant la pose du dessus souple 14.
L'aspect confort lié à la présence de la poche d'air 10 peut encore être amélioré en prévoyant une première de montage 3 en deux parties, l'une souple 36 sur l'avant et l'autre rigide 37 sur l'arrière. La partie souple 36 peut être réalisée en cuir ; elle recouvre la poche d'air 10 sur toute la zone d'avant-pied. La partie arrière rigide 37 peut être réalisée en matériau du genre carton dans lequel est placé un insert rigide en métal 38.
Le procédé de montage de la chaussure représentée sur la figure 1 consiste â préparer la première de montage 3 en solidarisant bout à bout, par collage par exemple, la partie souple avant 36 avec la partie arrière rigide 37, puis à coller la première épaisseur de mousse 4 sur toute la surface supérieure de ladite première de montage 3. On obtient un ensemble suffisamment rigide pour permettre le montage de la tige 1 par collage sur ladite première de montage, de manière classique, au moyen d'une forme appropriée.
L'opération suivante consiste à fixer par collage la semelle â poche d'air 2 sur la face inférieure de la première de montage 3, puis à fixer le talon arrière 8 par collage et cloutage.
La face inférieure de la première de propreté 6, en matériau du genre cuir par exemple, est revêtue de la seconde épaisseur de mousse 5 et ce complexe bi-couche 5-6 est positionné et fixé à l'intérieur de la chaussure, les deux couches de mousse 4 et 5 étant alors superposées, en contact l'une avec l'autre.
Cette structure de chaussure confère un confort de marche appréciable qui convient tout particulièrement aux modèles du type
« trotteur femme », mais bien entendu, la même structure d'amortissement peut être envisagée pour d'autres types ou d'autres modèles d'articles chaussants.
Dans le mode de réalisation représenté, le dessus 14 avec les différentes alvéoles 24 est réalisé d'une seule pièce ; bien entendu, une structure d'amortissement similaire, bien qu'un peu plus compliquée à réaliser, pourrait être obtenue au moyen de plusieurs dessus indépendants juxtaposés.