Vis à tête filetée pour l'ostéosynthèse de fragments d'os.
La présente invention concerne une vis à tête filetée pour l'osthéosynthèse
ou coaptation de fragments d'os.
L'objet de l'invention est plus particulièrement destiné à permettre la
coaptation des petits fragments d'os tel que ceux du pied ou de la main. Dans cette
application intéressante, la vis selon l'invention permet notamment de réaliser des
ostéosynthèses des os du carpe, du tarse, du métacarpien, du métatarsien, de la
malléole, etc. Elle est plus particulièrement avantageuse pour la mise en oeuvre
des techniques d'orthopédie telle que le traitement de l'Hallux Valgus par
l'ostéotomie Scarf, ou d'autres techniques d'ostéotomie, par exemple selon la
méthode de Weil.
Toutefois, on souligne que la vis selon l'invention peut également être
utilisée pour réaliser la réduction/compression de fragments d'os appartenant à d'autres parties du squelette.
II existe, sur le marché, des vis canulées ou non pour l'ostéosynthèse des petits fragments d'os.
Un premier type de ces vis que l'on peut distinguer comme étant des vis à
simple filetage assez proche des vis ordinaires, est constitué d'une partie distale filetée et d'une partie proximale pouvant être soit une tête à appui plan, soit une tête à appui conique. Dans les deux cas, l'effort de compression dépend du nombre de tours imposés à la vis, une fois que la tête se trouve placée en appui sur la
corticale supérieure. Le chirurgien doit ainsi apprécier le couple de serrage
nécessaire afin d'estimer l'effort de compression transmis aux fragments d'os. On
conçoit que toute erreur d'appréciation peut avoir des conséquences fâcheuses sur
le résultat de l'intervention de réduction/compression ou pour l'intégrité des
fragments d'os dont on souhaite réaliser l'ostéosynthèse.
En outre, ce type de vis ne génère aucun effet anti-desserrage.
On connait aussi (US-A-4.175.555, FR-A-2.699.065, EP-0.695.537, des
vis d'ostéosynthèse à double filetage et à pas différenciés. Ces vis sont constituées
d'une partie distale filetée et d'une partie proximale ou tête également filetée, mais
dont le pas est légèrement inférieur à celui de la partie distale, ce qui procure ainsi,
lors du vissage, un effet de compression entre les deux fragments d'os à maintenir
l'un contre l'autre. Toutes ces vis comprennent une partie proximale ou tête
pourvue d'un filet hélicoïdal cylindrique.
Bien que d'un diamètre supérieur à celui du corps, les têtes filetées de ce
type de vis qui ne comportent en général que trois ou quatre spires, n'offrent
qu'une faible résistance mécanique axiale. En conséquence, il est difficile d'obtenir un effort de compression satisfaisant sur des os de mauvaise qualité, avec le risque
de voir la tête arracher le taraudage proximal de l'os.
En outre, une fois mise en place, une vis de ce type ne peut pas être remplacée en lieu et place par une autre, en situation per-opératoire, au cas ou un
contrôle radiographique révélerait que la longueur de la vis utilisée n'est pas
conforme à celle qui est souhaitable.
L'invention a notamment pour but de remédier aux inconvénients
susmentionnés des vis connues à simple filetage ou à double filetage et à pas
différenciés.
Selon l'invention, cet objectif est atteint grâce à une vis comprenant une
partie distale pourvue d'un filetage cylindrique et une partie proximale ou tête
dotée d'un filetage conique dont le diamètre croit en direction de l'extrémité
proximale de ladite vis.
Selon une deuxième disposition caractéristique de l'invention, le pas du
filetage conique de la partie proximale est plus petit que celui du filetage
cylindrique de la partie distale.
Le double filetage à pas différenciés permet une réduction/compression
contrôlée ou "pré-programmée".
La tête conique filetée assure un bon appui proximal tout en étant enfouie,
ce qui autorise l'utilisation des vis selon l'invention en zone articulaire. La tête conique filetée permet aussi de substituer une vis en situation per-opératoire, par
une vis de longueur différente. Dans ce cas, la nouvelle vis peut se comporter
comme une vis à tête conique et à simple filetage distal.
Les buts, caractéristiques et avantages ci-dessus, et d'autres encore,
ressortiront mieux de la description qui suit et des dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 est une vue en élévation d'un premier exemple de configuration
d'une vis d'ostéosynthèse selon l'invention, plus spécialement adaptée à l'exécution
d'ostéotomies selon la technique de Weil.
La figure 2 est une vue en coupe axiale de cette vis.
La figure 3 montre le profil du filet du filetage conique de la partie
proximale de la vis.
La figure 4 est une vue en élévation d'un deuxième exemple de
conformation d'une vis d'ostéosynthèse, plus spécialement appropriée à la
réalisation d'ostéotomies phalangiennes.
La figure 5 est une vue en coupe axiale de cette vis.
La figure 6 est une vue en élévation d'un troisième exemple de
conformation d'une vis d'ostéosynthèse, plus spécialement destinée à l'ostéotomie
de Scarf.
La figure 7 est une vue en coupe axiale de cette vis.
On se réfère auxdits dessins pour décrire des exemples avantageux, bien que nullement limitatifs, de réalisation de la vis destinée à permettre la coaptation, avec mise en compression, de deux fragments d'os, selon l'invention.
Cette vis peut être réalisée en tout matériau biocompatible tel que le titane,
ou en matériau à la fois biocompatible et biodégradable.
Selon une première disposition caractéristique de l'invention, cette vis est
remarquable en ce qu'elle comporte une partie distale 1 pourvue d'un filetage
cylindrique 2 et une partie proximale ou tête 3 dotée d'un filetage conique 4 dont
le diamètre croit en direction de l'extrémité proximale de ladite vis.
Les génératrices du filetage conique 4 de la partie proximale 3, forment,
par exemple, un angle α de l'ordre de 16°, par rapport à l'axe de la vis.
D'autre part, ce filetage conique comprend, par exemple, trois à cinq spires.
Le côté supérieur 4a du filet du filetage conique 4 est perpendiculaire ou
sensiblement perpendiculaire (pente de l'ordre de 3°) à l'axe A de la vis, tandis que
son côté inférieur 4b est orienté obliquement par rapport audit axe (figure 3).
D'autre part, le côté inférieur 4b forme un angle (β) de l'ordre de 35° à 40°, de
préférence de 38°, avec le côté supérieur 4a.
De manière préférée, les parties distale 1 et proximale 2 filetées, sont
séparées par un tronçon cylindrique lisse 5.
Les vis selon l'invention ont une longueur variable en fonction des
interventions auxquelles elles sont destinées, cette longueur étant, par exemple,
comprise entre 10 et 28 mm.
A titre de simple exemple, - la partie distale 1 d'une vis pour l'ostéotomie
de Weil, peut avoir une longueur correspondant à environ 46 % de la longueur
totale de la vis ; - son tronçon lisse 5, une longueur correspondant à environ 31 %
de la longueur de la vis ; - et sa partie proximale 3 à filetage conique, une longueur
correspondant à 23 % de la longueur de la vis. Ainsi, si l'on considère, à titre
d'exemple seulement, une vis pour l'ostéotomie de Weil d'une longueur de 13 mm,
la longueur de sa partie distale pourra être de 6 mm, celle de son tronçon lisse de
4 mm, et celle de sa tête conique filetée de 3 mm.
Selon une autre disposition caractéristique de l'invention, le pas P du
filetage conique 4 de la partie proximale ou tête conique 3 de la vis, a une hauteur
légèrement inférieure à celle du pas P' du filetage cylindrique 2 de la partie distale
1 de ladite vis.
A titre d'exemples seulement :
- le pas P du filetage proximal conique 4 des vis à compression auto-
perforantes pour la mise en oeuvre de la technique de Weil, qui ont généralement
une longueur comprise entre 11 et 14 mm, peut avoir une hauteur de 0,6 mm, alors
que le pas P' de leur filetage distal cylindrique 2, peut être de 0,8 mm ;
- le pas P du filetage proximal conique 4 des vis canulées à compression
pour ostéotomie phalangienne ou pour ostéosynthèse du scafoïde, qui ont
généralement une longueur comprise entre 12 et 28 mm, peut avoir une hauteur de
0,8 mm, alors que le pas P' de leur filetage distal cylindrique 2, peut être de 1 mm;
- le pas P du filetage proximal conique 4 des vis canulées à compression
pour la technique Scarf, qui ont généralement une longueur comprise entre 10 et
22 mm, peut avoir une hauteur de 1 ,05 mm, alors que le pas P' de leur filetage
distal cylindrique 2, présente une hauteur de 1,25 mm.
II résulte des exemples qui précèdent que la différence de la hauteur entre
les pas P et P' peut être avantageusement de l'ordre de 0,20 mm.
La tête de la vis est conformée de façon à permettre son entraînement en
rotation au moyen d'un instrument approprié et standard. Par exemple, la tête 3 de
la vis est pourvue, de manière connue en soi, d'un creux à six pans axial 6, destiné
à recevoir l'extrémité d'entraînement à six pans, d'un outil ou organe de
manoeuvre adéquat (tournevis ou autre), par exemple à 6 pans de 1,5 mm sur plats
pour Weil et ostéotomie phalangienne, ou 6 pans de 2 mm sur plats pour Scarf.
La vis d'ostéosynthèse selon l'invention peut être de type "canulée", c'est-à-
dire munie d'un canal axial 7 s'étendant d'une extrémité à l'autre de ladite vis, pour
le passage d'une broche.
Le filetage conique 4 de la tête de la vis peut avantageusement comporter
au moins une entaille 8 orientée suivant l'une de ses génératrices, et conférant à la
tête conique 3 de la vis une action d'auto-taraudage lors du vissage ; de manière
préférée, le filetage conique présente deux ou trois entailles 8 régulièrement
espacées.
On souligne cependant aussi que le filetage conique 4 pourrait comporter
plus de deux ou trois entailles, par exemple quatre entailles espacées de 90°.
D'autre part, de manière connue en soi, le filetage cylindrique 2 de la partie
distale 1 , pourrait également comporter, au moins sur une portion de sa longueur,
une ou plusieurs entailles 9 (figure 4) orientée(s) parallèlement à l'axe de la vis et
coupant deux ou trois spires extrêmes de ladite vis.