1990 PC17BE95/00062
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BROCHE INTRA-MEDULLAIRE
L'invention concerne une broche intra-médullaire, et en particulier une broche intra-médullaire pour le soutien élastique et stable d'os longs en vue de 1 'ostéosynthèse.
On connaît dans la technique une broche intra- médullaire élastique, constituée d'une tige en matériau biocompatible, de section adaptée à l'os à traiter.
En pratique cependant, 1 Ostéosynthèse des os longs est limitée par la fragilité de la trame osseuse, en particulier l'os cortical des personnes âgées. L'ostéoporose facilite une perforation de l'os par la broche intra-médullaire, conduisant à un tassement du foyer de fracture et au déplacement secondaire de l'os fracturé malgré la présence de la ou des broches réductrices.
Chez l'enfant au contraire, l'os lui-même est très dense, mais le cartilage de conjugaison ou croissance osseuse plus fragile ne peut être perforé sous peine de troubles ultérieurs. Là également, une broche élastique en forme de tige peut se révéler dangereuse.
Plusieurs solutions ont été proposées en vue d'éviter tant la perforation que le tassement secondaire de l'os: brochages en croix, brochages cimentés (technique du diabolo) , broches droites précontraintes en légères flexion
(Métaizeau), broches-vis et analogues.
Selon l'invention, on se propose de fournir une broche intra-médullaire utilisable aussi bien en traumatologie infantile que chez le vieillard, là où un soutien élastique et stable est recherché en vue de favoriser 1 Ostéosynthèse, en réduisant le risque d'une perforation de l'épiphyse osseuse ou du cartilage de croissance, tout en empêchant de manière efficace le tassement secondaire de l'os.
Un but de 1 ' invention est donc de fournir une broche intra-médullaire, implantable dans l'os en vue de
1 'ostéosynthèse des os longs, constituée d'une tige en matériau biocompatible, caractérisée en ce que, en vue de prévenir sensiblement le risque de perforation de l'os
épiphysaire par la broche intra-médullaire, la tige est repliée sur elle-même, de manière à former au moins une branche terminée par une boucle à une extrémité de tête de la broche. Selon une autre caractéristique de l'invention, la tige est repliée sur elle-même, sensiblement à 180°, sensiblement au milieu de sa longueur, de manière à former deux branches sensiblement de même longueur, reliées par la partie de tête en boucle. Selon encore une autre caractéristique de l'invention, le plan moyen de la boucle fait un angle par rapport à l'axe longitudinal de la broche, en vue de faciliter l'insertion intra-médullaire de la broche.
D'autres aspects, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront de la description qui suit, et du dessin annexé sur lequel:
La figure 1 représente schématiquement une broche intra-médullaire selon l'invention,
La figure 2 représente schématiquement un autre mode de réalisation de la broche de la figure 1 ,
La figure 3 représente schématiquement une variante de la broche de la figure 2
La figure 4 représente schématiquement et en coupe longitudinale, un os long présentant une fracture multiple, doté d'une broche intra-médullaire selon l'invention,
La figure 5 est une vue semblable à la figure 4, d'un os présentant une fracture oblique, et
La figure 6 est une vue semblable à la figure 5, d'un os présentant une fracture multiple, doté d'une broche intra-médullaire de la technique connue.
En se reportant à la figure 1 , la broche 1 selon l'invention est constituée d'une tige 2 repliée pour former une boucle 3 à une extrémité, qui est l'extrémité de tête, à insérer sensiblement jusqu'à la paroi corticale, à l'épiphyse de l'os fracturé.
Pour permettre une extraction éventuelle de la broche 1 de l'os, la partie terminale de la boucle 3 se présente
en retrait par rapport a la largeur maximale "d ' de la boucle 3. Bien que cela ne soit pas représenté au dessin, la boucle 3 peut être fermée, en forme d'anneau.
En se reportant au mode de réalisation de la figure 2, la broche 1 est formée d'une tige repliée sensiblement en son milieu, pour former deux branches 2, 2' reliées en tête par une boucle 3.
La variante de la figure 3 diffère du mode de réalisation de la figure 2 en ce que la partie de tête comportant la boucle 3 fait un angle α par rapport au reste de l'étendue longitudinale de la broche. Le but de cette variante est simplement de faciliter l'insertion initiale de la tête de la broche dans l'os, comme on le verra plus loin. Pour la commodité du dessin, on a représenté les branches 2, 2' sensiblement rectilignes, à l'exception du coude suivant l'angle α de la figure 3, et parallèles, mais il est évident que ceci ne constitue par un paramètre de l'invention. Ainsi, l'écartement entre les branches peut ne pas être constant, et elles peuvent au besoin être tressées ensemble si cela présente un avantage, par exemple pour des questions de résistance mécanique, ou de commodité d'insertion, mais au détriment de l'élasticité.
De même, il est clair que la surface définie par les branches 2, 2' et la boucle 3 sera généralement une surface gauche, compte tenu de la déformabilité de la tige constituant la broche. L'angle de déviation α marqué au dessin représente donc 1 ' angle du plan moyen de la partie de tête, par rapport au plan moyen des branches 2, 2', plutôt que l'angle de courbure réel des branches 2, 2' . Comme on l'a dit plus haut, cet angle a pour but de faciliter l'insertion de la tête de la broche dans le canal médullaire, et sa valeur n'est donc pas critique pour 1 ' invention. Les figures 4 et 5 représentent un broche de l'invention en position dans un os long, tandis que la figure 6 est une vue semblable à la figure 4, mais avec une
broche droite de la technique connue, représentée comme ayant perforé la paroi corticale.
En se reportant aux figures 4 à 6, on y a représenté une broche 1 , 1 ' insérée dans un os long 10 représenté en coupe schématique, avec deux épiphyses 11, 12 reliées par la diaphyse 13, et un canal médullaire 14. La broche 1, 1 ' est insérée dans le canal médullaire 14 par une ouverture 15 percée dans la paroi de l'os.
Après avoir inséré la broche jusqu'à ce que sa tête bute contre l'os cortical de 1 'épiphyse 11, le chirurgien plie l'extrémité de pied 16 dans l'ouverture 15, pour bloquer cette extrémité par rapport à l'os.
L'angle α de la partie de tête de la figure 3 facilite le franchissement initial du coude entre l'ouverture 15 et la canal médullaire 14, lors du passage de la tête 3; pour la suite de l'opération, le broche est suffisamment souple pour être fléchie élastiquement au passage dudit coude.
Aux figures 4 à 6 on a également indiqué par des flèches "A" la direction des efforts que les muscles et les tendons exercent sur un os long, efforts qui vont dans le sens d'une compression longitudinale de l'os.
Dans le cas d'une fracture multiple (figure 4), cet effort de compression tend à rapprocher les deux lèvres 17, 17' de la fracture, en écartant les fragments osseux 18, avec raccourcissement de l'os. Dans le cas d'un plan de fracture oblique par rapport à l'axe longitudinal de l'os (figure 5), la résultante l'effort de compression tend à faire glisser lèvres de la fracture latéralement, avec également un raccourcissement de l'os et mauvaise consolidation de la fracture.
Le but de la broche 1, 1 ' est de permettre à l'os fracturé de résister à ces efforts en maintenant la fracture réduite, et ce de manière élastique, malgré la fragilité de l'os. L'expérience montre cependant que la tête de la broche droite 1 ' connue a tendance à perforer l 'os à l'épiphyse 11 (comme schématisé à la figure 6), lorsqu'il n'est pas assez
résistant comme chez le vieillard; elle n'assure dès lors plus sa fonction de résistance à l'effort de compression longitudinal des tendons et des muscles. Chez l'enfant, elle tend par contre à perforer le cartilage de croissance osseuse, avec des risques de séquelles sur la croissance. En se reportant maintenant aux figures 4 et 5, il est clair que la boucle 3 de la broche de l'invention assure une plus grande surface de contact entre la broche et l'os, et réduit dès lors la pression sur l'os, et le risque de perforation. Cet effet est encore renforcé par le fait que, à la différence de l'extrémité abrupte de la broche connue, qui tend par nature à avoir un effet perforant (force dans l'axe de la tige), la boucle 3 de la broche de l'invention avec sa surface de contact courbe ne présente pas d'effet perforant.
Selon l'invention, il est d'autre part important que les deux branches (2, 2' ) aient sensiblement la même longueur, ce par quoi on entend qu'elles doivent toutes les deux atteindre l'ouverture 15 d'insertion dans l'os, pour permettre au besoin de retirer la broche.
Le mode de réalisation de la broche à deux branches, selon les figures 2 et 3, est préféré par rapport au mode de réalisation à une branche de la figure 1. En effet, le chirurgien est fréquemment amené à placer plusieurs broches dans un même os, et les boucles de broches en crosse selon la figure 1 risquent plus facilement de s'enchevêtrer, en rendant une éventuelle extraction difficile. Egalement, à section égale 1 ' encombrement de deux broches en crosse selon la figure 1 est plus important que celui d'une broche à deux branches selon les figures 2 et 3, et le placement en sera dès lors plus difficile. Enfin, les deux branches 2, 2' d'une broche selon les figures 2 et 3 seront chacune plus fines, et présenteront dès lors une plus grande élasticité que la branche unique 2 du mode de réalisation de la figure 1, à section totale égale.
Selon l'invention, on a donc fourni un broche efficace pour la consolidation élastique des os longs, tout en
évitant ou en réduisant le risque de perforation, et ce de manière simple et économique, puisqu'il suffit de replier sur elle-même, de préférence sensiblement à mi-longueur, une tige à broche classique. Comme on 1 'a mentionné ci-dessus, la broche médullaire de l'invention est utile dans les os longs, en ce compris des petits os, comme ceux de la main.
Le diamètre de la boucle 3 n'est pas en soi un paramètre de l'invention, et il peut en particulier être aussi grand que le permet l'os fracturé.
Bien que 1 ' invention ne soit pas limitée par cette explication, l'efficacité de la solution de l'invention semble résulter de la combinaison d'un accroissement de la surface de contact entre l'extrémité de la broche et 1 ' épiphyse osseuse, qui réduit la pression locale maximum sur le tissu osseux, et d'un accroissement de l'élasticité de la broche, résultant de sa courbure.