Papier de sécurité
La présente invention concerne un papier de sécurité imprimé avec une encre magnétique détectable par une machine de tri.
Il est connu depuis longtemps d'utiliser une encre magnétique pour faciliter le traitement automatisé de documents fiduciaires tels que des chèques.
Par ailleurs, pour empêcher la fabrication de faux, notamment au moyen de photocopieuses couleur, on cherche à adjoindre à la structure fibreuse du papier un ou plusieurs éléments de sécurité susceptibles de permettre son identification, non reproductibles par photocopie et/ou rendant difficile la reconstitution du papier.
La présente invention vise à renforcer la sécurité des papiers présentant au moins une zone imprimée avec une encre magnétique détectable au moyen d'une machine de tri.
Elle y parvient par le fait que le papier comporte des fibres conductrices de l'électricité et non magnétiques.
Il est connu, par le brevet français 78 14617, de disperser des fibres en acier inoxydable au sein de la structure fibreuse d'un papier, pour permettre son identification, au moyen d'un rayonnement micro-ondes émis par un dispositif approprié. Toutefois, l'objet de ce brevet n'est pas d'améliorer la sécurité des papiers imprimés avec une encre magnétique. D'ailleurs dans le cas où le papier ainsi imprimé comporte des fibres en acier inoxydable comme éléments de sécurité, il se pose un problème insoupçonné de fiabilité de la lecture de l'encre magnétique par les machines de tri automatiques. En effet, alors qu'a priori rien ne peut laisser penser qu'il puisse exister une possibilité d'interférence sur le plan des propriétés magnétiques entre les fibres très faiblement magnétiques en acier inoxydable telles que décrites dans ce brevet antérieur et l'encre magnétique, compte tenu de la dispersion de ces dernières dans le papier et de leur très faible magnétisme propre, qui n'est pas même détectable par les appareils de mesure en laboratoire lorsque la fibre est noyée dans la structure fibreuse du papier, les inventeurs ont pu mettre en évidence deux cas statistiquement très peu probables dans lesquels les propriétés magnétiques des fibres en acier inoxydable
étaient susceptibles contre toute attente de gêner la lecture de 1'encre magnétique.
Ainsi, il s'est avéré que, de façon inattendue, les fibres en acier inoxydable pouvaient, dans un premier cas, malgré le procédé de fabrication employé pour les disperser au sein de la structure fibreuse du papier se situer à affleurement de la surface de ce dernier et ainsi se trouver dans une configuration où leur magnétisme propre bien que très faible était néanmoins susceptible d'être détecté par une machine de tri et gêner la lecture des informations portées par l'encre.
Dans un deuxième cas, les inventeurs ont montré que la formation dans la structure fibreuse du papier d'amas de fibres en acier inoxydable pouvait parfois générer un magnétisme au moins double de celui de l'encre et susceptible de perturber la lecture de cette dernière.
Grâce à l'utilisation dans l'invention, non pas de fibres en acier inoxydable connues qui donnaient pourtant satisfaction pour l'identification des papiers de sécurité et dont il n'était pas évident qu'elles puissent être gênantes vis-à-vis de la lecture d'une encre magnétique en surface, mais de fibres non magnétiques, on assure une très grande fiabilité du traitement par des machines de tri des papiers de sécurité imprimés avec une encre magnétique en évitant sur le plan statistique toute possibilité d'interférence.
En outre, les inventeurs ont constaté qu'en utilisant des fibres non magnétiques il devenait plus aisé de traiter les fibres avant leur incorporation au papier, pour leur donner par exemple une couleur proche de celle de la structure fibreuse du papier et diminuer ainsi leur visibilité, car la tendance des fibres à former des amas diminuait sensiblement. Ainsi, il n'est plus nécessaire dans certains cas d'utiliser des agents de dispersion. Une tentative d'explication a posteriori réside dans le fait qu'un facteur non négligeable d'agglomération des fibres était lié à leur magnétisme.
On peut utiliser des fibres constituées en divers matériaux ou combinaison de matériaux non magnétiques. Il faut comprendre que les matériaux utilisés sont non magnétiques au sens de l'invention lorsque leur magnétisme est très inférieur à celui des fibres en acier
inoxydable connues, voire nul. A titre indicatif, le magnétisme de l'encre vaut typiquement 60 UM/g.
Dans un premier exemple, on peut ainsi utiliser des fibres conductrices comportant une charge en un matériau conducteur de l'électricité et non magnétique, incorporée dans une matière synthétique conformée en fibre.
Dans un autre exemple, les fibres conductrices sont constituées en un métal non magnétique, tel que de l'argent ou de l'aluminium, qui présente en outre l'avantage de pouvoir être traité électrolytiquement pour présenter un aspect de surface laiteux et être pratiquement invisible lorsqu'incorporé à une structure fibreuse de couleur blanche ou faiblement teintée.
On peut encore utiliser des fibres en carbone.
Les dimensions des fibres sont choisies en fonction de la fréquence du rayonnement micro-ondes utilisé pour leur détection, qui peut être typiquement de l'ordre de 24 GHz.
De préférence, la longueur des fibres conductrices est comprise entre 2 et 15 mm et de préférence entre 3 et 6 mm.
De préférence, les fibres conductrices présentent un diamètre compris entre 1 et 30 μm.
La proportion des fibres conductrices dans le papier est avantageusement comprise entre 0,1 et 1 % en masse, de préférence entre 0,3 et 0,7 % et de préférence encore égale à 0,5 %.
Bien entendu, on ne sort pas du cadre de l'invention en utilisant des matériaux ou combinaison de matériaux autres que ceux indiqués plus haut. De préférence, les fibres sont dispersées de manière homogène au sein de la structure fibreuse du papier mais on ne sort pas du cadre de l'invention en disposant les fibres selon une ou plusieurs bandes.