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Richard Holbrooke

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Richard Holbrooke
Illustration.
Photographie officielle de Richard Holbrooke.
Fonctions
Représentant spécial des États-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan

(1 an, 10 mois et 21 jours)
Président Barack Obama
Prédécesseur Aucun
Successeur Frank Ruggiero (en) (intérim)
22e ambassadeur des États-Unis d'Amérique auprès des Nations unies

(1 an, 4 mois et 26 jours)
Président Bill Clinton
Prédécesseur Bill Richardson
Successeur John Negroponte
Biographie
Nom de naissance Richard Charles Albert Holbrooke
Date de naissance
Lieu de naissance New York, États-Unis
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Washington DC, États-Unis
Parti politique Parti démocrate
Profession Diplomate

Richard Holbrooke
Ambassadeurs américains aux Nations unies

Richard Charles Albert Holbrooke (né le à New York - mort le à Washington[1],[2]) est un haut diplomate américain, le seul à avoir été assistant du secrétaire d'État pour deux régions du monde : l'Asie (de 1977 à 1981) et l'Europe (de 1994 à 1996). C'est aussi lui qui (en 1995) obtient la trêve entre les différentes factions de Bosnie et la signature des accords de Dayton, et qui (en 2009-2010) est, du président Obama, « l'envoyé spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan ».

Né le à New York, fils d'un médecin, il est orphelin de père à 15 ans, puis boursier, et diplômé en 1962, de l'université Brown, située à Providence dans le Rhode Island.

Il entame sa carrière diplomatique durant les années 1960, avec le dossier de la guerre du Viêt Nam. Il apprend la langue du pays, avant d'entreprendre sa première fonction, qui est celle d'agent de terrain ("Field Officer") pour l'agence des États-Unis pour le développement international. Celle-ci supervisait les actions de l'administration vietnamienne et organisait une « pacification » qui comprenait des déplacements de populations (dans des "stratégic hamlets" : villages stratégiques"), et des assassinats ciblés de supposés membres de la résistance (le programme Phoenix).

Il est ensuite nommé à l'ambassade américaine à Saïgon, puis, en 1966, à la Maison Blanche, dans l'équipe de Robert Komer (surnommé "Blowtorch Bob", Bob le chalumeau, pour son rôle dans l'opération Phoenix). À l'arrivée de Richard Nixon à la présidence en 1968, Holbrooke participe aux premières négociations des accords de paix de Paris. Puis brièvement aux opérations des Corps de la Paix ("Peace Corps") au Maroc avant d'abandonner la politique pour une carrière au Crédit suisse.

Nommé assistant du secrétaire d'État pour l'Asie de l'Est et le Pacifique entre 1977 et 1981, soit pendant la présidence du démocrate Jimmy Carter, il supervise ainsi, entre autres, l'extension des droits de stationner des troupes américaines aux Philippines pour cinq ans ; des interventions diplomatiques en faveur de Benigno Aquino[Lequel ?] aux Philippines et de Kim Dae-jung en Corée du Sud ; ainsi qu'une évolution majeure de la politique extérieure américaine : le retrait de la reconnaissance officielle de Taïwan en 1978 et la reconnaissance pleine et entière de la Chine, en 1979 avec le soutien apporté à cette dernière dans son attaque contre le Viêt Nam à la fin de la même année. À l'été 1979, il avait déjà entamé une campagne auprès des associations caritatives, des autres pays, du FMI et de la Banque mondiale pour obtenir une fin de l'aide au Viêt Nam et au Cambodge des Khmers rouges, les deux pays étant en guerre.

En 1981, le républicain Ronald Reagan arrivant au pouvoir, Holbrooke retourne à la finance en créant sa propre entreprise de conseil, Public Strategies, qu'il revendra plus tard à Lehman Brothers.

Il devient ambassadeur en Allemagne au début de la présidence du démocrate Bill Clinton, en 1993. Il quitte ce poste dès l'année suivante, lorsque ce même président le nomme, pour deux ans, assistant du secrétaire d'État pour l'Europe et le Canada.

En 2017, il est critiqué par l'ex-secrétaire d'État de Bill Clinton William Perry pour avoir proposé en 1996 d'élargir l'OTAN à l'Est de l'Europe, ce qui a ravivé les tensions avec la Russie[3].

L'artisan de la paix en Bosnie

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En 1995, Richard Holbrooke est l'un des principaux architectes des négociations de paix en Bosnie-Herzégovine par l’intermédiaire des accords de Dayton. Holbrooke impose une trêve de soixante jours en Bosnie et rassemble les trois parties belligérantes sur la base aérienne militaire de Wright-Patterson près de Dayton (Ohio) pour des contacts préalables. Slobodan Milošević, président de la République fédérale de Yougoslavie, représente les Serbes de Bosnie, le président de la République de Croatie Franjo Tuđman de Croatie dirige la délégation des Croates de Bosnie-Herzégovine et le président de la république de Bosnie-Herzégovine Alija Izetbegović celle de la Fédération croato-musulmane. Après trois semaines de manœuvres, un accord de paix est signé, déterminant que la Bosnie-Herzégovine sera constituée de deux entités fédérées : la fédération croato-musulmane, abritant 73 % de Bosniaques et 22 % de Croates, et la République serbe de Bosnie, d'origine ethnique serbe à 95 %.

Concernant Slobodan Milošević, Richard Holbrooke déclare :

« La mort de Milošević m’a rappelé de drôles de souvenirs. Cet homme a détruit les Balkans. […] Certains monstres comme Hitler ou Staline, ont laissé de grandes ruines dans l’histoire, et c’est le cas aussi de ce [Milošević]. »

— Traduction libre d'un extrait de sa déclaration à la BBC en 2006[4].

Ambassadeur à l'ONU

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Il rejoint ensuite le monde des affaires, tout étant choisi comme « envoyé spécial du président des États-Unis à Chypre et dans les Balkans ». Il fait son retour officiel dans la diplomatie américaine en 1999, lorsqu'il est choisi pour succéder à Bill Richardson en tant qu'ambassadeur aux Nations unies. Son mandat prend fin quand se termine la présidence de Bill Clinton, en 2001.

En quittant cette fonction, il rejoint à nouveau la finance, dans le groupe AIG, qu'il quittera en , deux mois avant son effondrement.

Le « monsieur Afghanistan » de Barack Obama

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Après une période d’éclipse sous l’administration républicaine de Bush fils, Richard Holbrooke est nommé, par le président démocrate Barack Obama le , « envoyé spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan ». Il soutient la politique du président américain concernant la guerre d'Afghanistan, qui prévoit d'entamer un retrait des troupes à partir de . Il soutient également l'extension des offensives de l'armée pakistanaise dans le cadre de l'insurrection islamiste au Pakistan. En , il avait déclaré qu'il n'y avait aucune troupe américaine au Pakistan, ce qui fut démenti par la suite (notamment par des révélations de WikiLeaks).

Le vendredi , pris d'un malaise alors qu’il se trouvait au département d’ÉtatWashington, D.C.), Richard Holbrooke est admis à l'hôpital. Opéré le lendemain pour une déchirure de l'aorte, il se trouve dans un état critique[5]. Il meurt, à 69 ans, le [1].

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a réagi le 14 décembre en déclarant « le Pakistan a perdu un ami aujourd'hui[6]. » Hamid Karzai, le président afghan, lui a également rendu hommage le même jour[7].

Il a été membre du comité directeur du groupe Bilderberg[8].

Le film Diplomatie de Volker Schlöndorff lui est dédié.

En 2015, son fils, David Holbrooke réalise un documentaire The Diplomat qui relate le parcours professionnel de son père.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. a et b « Le diplomate Richard Holbrooke est mort », 20minutes, (consulté le ).
  2. « Richard Holbrooke, "géant de la politique étrangère américaine", est mort », sur LeMonde.fr, Le Monde avec AFP, (consulté le ).
  3. Maurin Picard, « William Perry, lanceur d'alerte nucléaire », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 25 / dimanche 26 février 2017, page 37.
  4. (en) Lyse Doucet, « US envoy recalls 'monster' Milosevic », sur news.bbc.co.uk, BBC, (consulté le ).
  5. Jean-Louis Pourtet, « Le diplomate américain, Richard Holbrooke, dans un état critique », sur www.rfi.fr, Radio France internationale (RFI), (consulté le ).
  6. « Holbrooke, "ami du Pakistan" (Zardari) », sur Le Figaro, AFP, (consulté le ).
  7. « Hommage de Karzaï à Holbrooke », sur Le Figaro, AFP, (consulté le ).
  8. (en) « Former Steering Committee Members », sur Bildergbergmeetings.org

Articles connexes

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Liens externes

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