Y (lettre)
Y (la lettre se nomme « i grec » et se prononce isolée /i/) est la 25e lettre de l'alphabet latin moderne.
Y | |
Graphies | |
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Capitale | Y |
Bas de casse | y |
Lettre modificative | ʸ |
Utilisation | |
Alphabets | Latin |
Ordre | 25e |
Phonèmes principaux | /i/, /y/, /j/... |
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Le graphème majuscule est le même que celui de l'upsilon de l'alphabet grec.
Histoire
modifierLinguistique
modifierC'est à la fois une voyelle (/i/, comme dans cycle) et une semi-voyelle (/j/, comme dans « yeux ») ; la prononciation est :
- s'il n'y a pas de voyelles après, on le prononce comme si c'était écrit avec un i ;
- sinon, s'il n'y a aucune lettre avant, on le prononce /j/ (yod) ;
- sinon, on le prononce comme si c'était écrit avec un i et ensuite on prononce /j/ (yod).
Par exemple, il peut avoir dans certains mots l'équivalent de deux i lorsqu'il est encadré par deux voyelles, comme dans appuyer (/a.pɥi.je/). Dans des mots où le ‹ y › est précédé d'un ‹ a › ou d'un ‹ o ›, on a d'abord l'équivalent d'un digramme ‹ ai › /e/ comme dans abbaye (/a.be.i/) ou ‹ oi › /wa/ comme dans aboyer (/a.bwa.je/). Enfin, dans une suite consonne + y + voyelle (CyV), il peut aussi avoir une valeur de /i.j/, comme dans embryon (/ɑ̃.bʁi.jɔ̃/) ou dans la prononciation locale de Lyon (/li.jɔ̃/).
- Le y est la seule voyelle de l'alphabet français à ne supporter aucun des trois accents (grave, aigu, circonflexe) ; il n'est cependant pas exempt de tout diacritique puisqu'il peut être coiffé d'un tréma dans certains noms propres (comme dans Aÿ, chef-lieu de canton de la Marne ; Haÿ-les-Roses, la sous-préfecture du Val-de-Marne ; ou l’écrivain Pierre Louÿs).
- Dans les anciens manuscrits, deux i consécutifs étaient, pour des raisons d’esthétique et de lisibilité, écrits ij. Le i ne nécessitant pas à l’époque de point suscrit, la ligature y pour ij s’imposa plus tard en typographie.
Adverbe et pronom
modifierY a pour signification : « en ce », « dans ce » comme adverbe et « à ce » comme pronom, par exemple :
- Dans cet endroit : « J'y suis, j'y reste » (je suis ici, je reste ici) ou encore « Vas-y » (va là-bas).
- Dans cet endroit (figuré, en termes de disponibilité) : « Je n'y suis pour personne. » (je ne suis disponible ici pour personne)
- Dans cette affaire : « Je n'y suis pour rien. » (je ne suis pour rien dans cette affaire)
- Dans cette hypothèse : « N'y comptez pas. » (ne comptez pas que cela se fasse)
- Dans cela : « y compris » (en ce compris)
- À cette tâche : « On y travaille actuellement. » (on travaille à cela)
- À cette mission : « Bien s'y prendre. » (se prendre habilement à ce travail)
Dans certaines régions, comme en Auvergne-Rhône-Alpes[1] ou en Suisse[2] francophone, la forme « y » est utilisée à la place du pronom « le » quand il réfère à un objet :
- « Attention à ne pas y perdre » au lieu de « Attention à ne pas le perdre ».
- « Fais-y ! » au lieu de « Fais-le ! ».
- « J'y sais bien ! » pour « Je le sais bien ! ».
Pour retranscrire la prononciation informelle des pronoms « il » et « ils », c'est-à-dire /i/ sans la consonne finale, on utilise parfois « y » :
- « Y va bien. » au lieu de « Il va bien. »
- « Y vont bien. » au lieu de « Ils vont bien. »
Nom
modifierEn latin, Y est appelé I graeca, « I grec », et prononcé I graeca, « I grec », puisque le son du grec classique /y/, semblable au ü de l'allemand moderne ou au u français, n'était pas un son natif pour les locuteurs latins, la lettre ayant été initialement utilisée pour épeler des mots étrangers. Dans les langues romanes, cette histoire a conduit à la norme moderne du nom de la lettre : en espagnol, Y est appelé i griega, en galicien i Grego, en catalan i grega, en français et en roumain igrec, en polonais igrek - tous signifient « i grec » (sauf pour le polonais, où c'est tout simplement une transcription phonétique du nom français) ; en néerlandais, on utilise à la fois i-grec ou ypsilon ou encore ij lorsqu’elle se confond avec le digramme ij. Le nom original grec upsilon a également été adapté dans plusieurs langues modernes : en allemand, par exemple, il est appelé Ypsilon, et en italien le nom est ípsilon ou ípsilo. En portugais, les deux noms sont utilisés, soient ípsilon et i grego[3]. Dans les langues slaves, elle est transcrite par J en serbe, croate, macédonien, slovène et slovaque et par Й en russe, biélorusse, ukrainien et bulgare.
Le vieil anglais a emprunté le Y latin pour écrire le son natif de cette langue /y/, écrit précédemment avec la rune Ūruz ᚣ. Le nom de la lettre peut être liée à ui (ou vi) dans différentes langues médiévales ; en moyen anglais, il était wi /wiː/, qui, via le grand changement vocalique est devenu le wy /waɪ/ de l'anglais moderne.
Codage
modifierInformatique
modifierLettre | Y | y | ||
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Nom Unicode | Lettre capitale latine Y | Lettre minuscule latine Y | ||
Encodage | décimal | hexadécimal | décimal | hexadécimal |
ASCII, ISO 8859, Unicode | 89 | 59 | 121 | 79 |
EBCDIC | 232 | E8 | 168 | A8 |
Radio
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Fichier audio | |
Y en code morse | |
Des difficultés à utiliser ces médias ? | |
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modifier |
- Épellation alphabet radio
- international : Yankee
- allemand : Ypsilon
- En alphabet morse, la lettre Y vaut «
-·--
»
Références
modifier- Mathieu Avanzi, « Le « y » dit savoyard : laissez-moi vous y expliquer ! », sur lefrançaisdenosrégions.com, Université de Neuchâtel, (consulté le )
- « Termes régionaux de Suisse romande et de Savoie. » (consulté le )
- [1]
Autres
modifierSignalisation | Langue des signes | Écriture Braille | ||
---|---|---|---|---|
Pavillon | Sémaphore | française | québécoise | |
Voir aussi
modifier- Alphabet latin
- Υ (upsilon), lettre de l'alphabet grec
- У (u), lettre de l'alphabet cyrillique
- Y, (ü) lettre de l'alphabet cyrillique