ORCID
ORCID (prononciation : [ˈɔːrkɪd])[1], pour Open Researcher and Contributor ID (soit « identifiant ouvert pour chercheur et contributeur »), est une organisation à but non lucratif créée en 2010[2], soutenue financièrement par un ensemble d'organismes de recherche, d'éditeurs, de financeurs et d'autres acteurs de l'écosystème de la recherche[3].
ORCID attribue depuis 2012 des identifiants ORCID (ou ORCID iDs)[4], chaque identifiant étant composé d'un code alphanumérique non propriétaire, dont la création est liée à celle d'un compte ORCID[2],[5]. Ce code permet d'identifier les chercheurs et auteurs de contributions académiques et scientifiques, et est progressivement imposé par les grands éditeurs[6],[7],[8],[9].
L'ORCID iD est aussi applicable aux contributions effectuées sur Wikipédia[6],[10].
Historique et organisation
modifierLes inscriptions à ORCID sont ouvertes le [11]. À la fin de 2013, ORCID annonce 111 organisations membres et plus de 460 000 inscrits[12],[13],[14]. Au , ils étaient 5 287 556[15].
Association à but non lucratif, ORCID est financé par plus de 1 000 institutions (universités, bibliothèques, instituts de recherche, éditeurs…)[16]. Parmi les membres se trouvent plusieurs maisons d'édition, dont Elsevier, Springer, Wiley et Nature Publishing Group, des institutions de recherche, dont Caltech et l'université Cornell, des sociétés (Thomson Reuters par exemple), des sociétés savantes et des fondations caritatives (Wellcome Trust)[17]. En France, 54 membres financent ORCID, dont 47 ont rejoint le consortium ORCID France[18], piloté par le consortium Couperin et l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (ABES)[19].
Utilité d'ORCID et de l'identifiant ORCID
modifierL’identifiant ORCID permet de résoudre le problème des homonymes, des changements de noms (mariages, etc.), des différences d'habitudes culturelles (prénom avant ou après le patronyme, usage d'un middle name, prénoms composés, suffixes, etc.) et de l'alphabet employé. L'identifiant ORCID donne donc une identité pérenne aux auteurs, selon une méthode semblable à celle utilisée pour les contenus avec les identifiants numériques d'objet[20].
Une vidéo de 4 min. 30 produite par ORCID[21] détaille tous les avantages d'utilisation de cet outil. On peut citer notamment la maîtrise de ses données personnelles (dans la mesure où chaque chercheur peut décider quand et où utiliser son identifiant), le gain de temps lors de la saisie de données administratives (notamment dans le cadre de demandes de financement) et bien entendu la possibilité de générer très facilement une liste de publications ou de jeux de données à partir de cet identifiant.
L'identifiant ORCID peut également être connecté à d'autres identifiants chercheurs (IdHAL, Web of Science ResearcherID, Author ID Scopus)[22]. Il est ensuite possible d'importer la liste des publications associées à ces différentes identifiants sur son compte ORCID, et donc de les lier à son identifiant ORCID[23].
Un compte ORCID peut également être utilisé comme moyen d'authentification pour accéder à certaines applications informatiques tierces, à l'instar de ce que propose HumaNum avec son service HumanID[24],[25].
Cependant, il faut noter que la proportion de chercheurs utilisant ORCID semble encore relativement faible. Une étude en Norvège[26] (Université de Bergen, 2015) et une en France[27] (Université de Caen Normandie, 2020) ont montré que le pourcentage de chercheurs ayant des profils ORCID n'est respectivement que de 3 % et 17 %.
Spécificités techniques
modifierL'identifiant ORCID est un URI à 16 chiffres compatible avec le standard ISO 27729, avec une valeur assignée entre 0000-0001-5000-0007 et 0000-0003-5000-0001[28]. Cet identifiant est fait pour durer : il ne stocke donc pas d’informations amenées à changer au cours de la carrière du chercheur (pays, institution, domaine de recherche)[28]. Il existe également un identifiant fictif, celui de Josiah S. Carberry[29], destiné à servir de démonstration du principe ORCID.
ORCID propose une API gratuite (publique) permettant d’intégrer une authentification via ORCID[30]. Cette API permet également de réaliser des requêtes, destiné à interroger la base de données d'ORCID[31].
Le code d’ORCID est disponible sous une licence libre sur Github sous licence CC0.
Références
modifier- (en) « How should ORCID be pronounced? », sur orcid.org (consulté le )
- (en) « ORCID launches registry », sur orcid.org (consulté le )
- « A propos d'ORCID », sur orcid-france.fr (consulté le )
- Il convient ainsi de bien distinguer ORCID (l'organisation), l'ORCID iD (l'identifiant) et le compte ORCID. Sur ces bonnes pratiques, voir le guide "Parler d'ORCID. Les bonnes pratiques", disponible sur le site d'ORCID France.
- La création d'un compte ORCID se réalise à partir du site d'ORCID (https://orcid.org/) et ne nécessite qu'une adresse mail et un mot de passe valide. L'identifiant ORCID est ensuite attribué automatiquement.
- (en) « Credit where credit is due », Nature, vol. 462, no 825, (DOI 10.1038/462825a).
- (en) Declan Butler, « News (30 May 2012) "Scientists: your number is up: ORCID scheme will give researchers unique identifiers to improve tracking of publications." », Nature, vol. 485, , p. 564 (DOI 10.1038/485564a).
- (en) « Ten things you need to know about ORCID right now », Impactstory, (lire en ligne).
- (en) « ORCID in publications » (consulté le )
- Voir Aide:ORCID.
- (en) « ORCID Launches Registry », sur orcid.org, (consulté le ).
- (en) « 2013 Year in review », ORCID, Inc (consulté le ).
- (en) « Members », ORCID, Inc (consulté le ).
- (en) Richard O'Beirne, « OUP and ORCID », Oxford Journals (consulté le ).
- (en) « ORCID Statistics », sur orcid.org (consulté le ).
- (en) « Members », sur orcid.org (consulté le )
- (en) « Sponsors », ORCID (consulté le ).
- « Site d'ORCID France » (consulté le )
- « Le consortium ORCID France » (consulté le )
- (en) « ORCID auto update », sur crossref.org (consulté le )
- (en) ORCID, « Why ORCID? », (consulté le )
- Marie-Claude Deboin, Utiliser un identifiant chercheur pour gérer ses publications, en 12 points, Montpellier, CIRAD, , 8 p. (DOI https://doi.org/10.18167/coopist/0010 )
- Exemples pour HAL, Scopus et Web of Science.
- « Cas d'usage : API publique avec laisser-passer : Huma-Num, infrastructure des humanités numériques », sur orcid-france.fr (consulté le )
- « https://humanid.huma-num.fr/ » (consulté le )
- (en) Susanne Mikki, Marta Zygmuntowska, Øyvind Liland Gjesdal et Hemed Ali Al Ruwehy, « Digital Presence of Norwegian Scholars on Academic Network Sites—Where and Who Are They? », PLOS ONE, vol. 10, no 11, , e0142709 (ISSN 1932-6203, PMID 26565408, PMCID PMC4643921, DOI 10.1371/journal.pone.0142709, lire en ligne, consulté le )
- (en) Christophe Boudry et Manuel Durand-Barthez, « Use of author identifier services (ORCID, ResearcherID) and academic social networks (Academia.edu, ResearchGate) by the researchers of the University of Caen Normandy (France): A case study », PLOS ONE, vol. 15, no 9, , e0238583 (ISSN 1932-6203, PMID 32877458, PMCID PMC7467223, DOI 10.1371/journal.pone.0238583, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Structure of the ORCID Identifier », sur support.orcid.org (consulté le )
- (en) « ORCID », sur orcid.org (consulté le ).
- (en) orcid_about, « For integrators », sur orcid.org, (consulté le )
- (en) « API Tutorial : Read Data on a Record », sur orcid.org (consulté le )