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Ferdinand VI

roi d'Espagne (1746-1759)

Ferdinand VI, dit le Sage (en espagnol : Fernando VI), né le à Madrid et mort le à Villaviciosa de Odón, est roi d'Espagne et des Indes de 1746 à 1759.

Ferdinand VI
Fernando VI
Illustration.
Ferdinand VI d'Espagne par Louis-Michel van Loo.
Titre
Roi d'Espagne

(13 ans, 1 mois et 1 jour)
Prédécesseur Philippe V
Successeur Charles III
Prince des Asturies

(22 ans, 5 mois et 24 jours)
Prédécesseur Louis de Bourbon
Successeur Charles de Bourbon
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon-Anjou
Nom de naissance Fernando de Borbón y Saboya
Date de naissance
Lieu de naissance Madrid
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Date de décès (à 45 ans)
Lieu de décès Villaviciosa de Odón
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Père Philippe V
Mère Marie-Louise-Gabrielle de Savoie
Conjoint Marie-Barbara de Portugal

Signature de Ferdinand VIFernando VI

Ferdinand VI
Monarques d'Espagne

Il est le troisième fils de Philippe V et de Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, ainsi que l'arrière-petit-fils de Louis XIV. Il est couronné roi d'Espagne en 1746.

Biographie

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L'infant Ferdinand, par Jean Ranc.

Jeunesse et mariage

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Né à l'Alcázar royal de Madrid à la fin de la guerre de Succession d'Espagne, il est troisième dans l'ordre successoral après ses frères Louis, né en 1707, et Philippe-Pierre, né en 1712. La reine Marie-Louise meurt peu après sa naissance et le roi Philippe V se remarie à la nièce du duc de Parme François Ier, Élisabeth Farnèse, femme de caractère qui, très rapidement, exerce son emprise sur le roi et fait montre d'une grande ambition pour ses propres enfants. Tandis que la reine Élisabeth donne une nombreuse progéniture au roi, l'infant Philippe meurt en 1719. Le roi abdique en 1724 en faveur de son fils aîné qui devient le roi Louis Ier, et qui meurt prématurément quelques mois plus tard. Ferdinand, âgé de neuf ans, ne ceint pas la couronne, son père renonçant à sa retraite pour reprendre le pouvoir, au grand soulagement de son épouse. L'adolescence de Ferdinand est assez déprimante et solitaire. La seconde épouse de son père est une femme autoritaire qui n'a d'affection que pour ses propres enfants et qui regarde son beau-fils comme un obstacle à leur fortune. L'hypocondrie de Philippe V laisse Élisabeth maîtresse du palais. En 1731, elle envoie son fils aîné à Parme puis à Florence, pour recueillir la succession des Farnèse et des Médicis dont elle est l'héritière. En 1735, celui-ci est nommé roi de Naples et de Sicile.

Ferdinand est d'un tempérament mélancolique[1], timide, méfiant et renfermé. Il répugne à prendre des décisions, sans pour autant être incapable d'agir fermement, comme en 1754, quand il s'agira de couper court aux intrigues de son ministre Ensenada, en le faisant arrêter.

En 1729, sa sœur Marie-Anne-Victoire, d'abord fiancée à Louis XV, est mariée à Joseph de Portugal, tandis que Ferdinand est marié le à Badajoz à Marie-Barbara de Portugal, sœur de Joseph et, comme lui, fille du roi Jean V et de Marie-Anne d'Autriche. Il forme avec elle un couple harmonieux, mais la santé de la reine étant mauvaise, ils n'eurent pas de postérité.

Après la fin de l'asiento, cédé pour 30 ans à la Couronne d'Angleterre, survient en 1739 la guerre de l'oreille de Jenkins qui se prolonge l'année suivante à travers la guerre de Succession d'Autriche.

 
Marie-Barbara de Bragance, par Domenico Duprà, 1725.

Philippe V meurt le , alors que l'armée espagnole est vaincue à Plaisance le précédent. Les Autrichiens s'emparent de Gênes et pénètrent en Provence.

 
Un escudo à l'effigie de Ferdinand VI, 1752.

Au milieu de cette guerre, Ferdinand, âgé de 34 ans, succède à son père sur le trône d'Espagne. Des défilés de chars sont organisés dans la ville de Séville à l'occasion de la commémoration de son avènement sur le trône avec Marie-Barbara de Portugal. Huit peintures, commandées par la Fabrique royale de tabac de Séville au peintre Domingo Martínez relatent cet événement, dont Char de la remise des portraits des Rois à la Mairie, Char du feu et Char de l'annonce de la mascarade. Elles sont conservées au musée des beaux-arts de Séville[2].

Le nouveau roi commence par rappeler ses troupes. Les Français, alliés de l'Espagne, sont obligés de se retirer sur le Var. Pendant ce temps, 30 000 soldats russes arrivent en renfort de l'Autriche[3]. La guerre a déjà coûté fort cher aux belligérants. La France a perdu 500 000 hommes, sa marine est anéantie, ses finances ruinées[4]. On songe donc à la paix.

Les préliminaires sont signés à Aix-la-Chapelle le . Le traité définitif, signé le , rétablit le statu quo ante bellum dans les empires espagnol et britannique et donne à l'infant Philippe, demi-frère de Ferdinand, mais aussi gendre de Louis XV, les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla ; une bien maigre compensation pour le prix de tant de sacrifices. Afin de consolider la paix, Ferdinand marie sa sœur Marie-Antoinette avec Victor-Amédée, héritier du royaume de Sardaigne, le .

Lorsque le la Grande-Bretagne déclare la guerre à la France et que toute l'Europe s'enflamme à nouveau lors de la guerre de Sept Ans, Ferdinand prend bien soin de ne pas prendre part au conflit[5]. José de Carvajal remplace Villarias au poste de ministre des Affaires étrangères. Le Premier ministre Ensenada, au pouvoir depuis 1743, jugé trop favorable aux Français[6], est remplacé en 1754 par Richard Wall, qui pousse à maintenir l'équilibre entre la France et la Grande-Bretagne. Ensenada est même convaincu de trahison et ne doit son salut qu'à l'intervention de son ami Farinelli[7].

À la mort de son épouse, le , Ferdinand tombe dans un état de prostration. S'enfermant dans son château de Villaviciosa, il refuse de s'occuper des affaires du gouvernement[8]. Il meurt un an plus tard, le [9]. Son demi-frère Charles, roi de Naples et de Sicile, lui succède.

Il est inhumé au côté de sa femme en l'église du couvent des Salésiennes royales à Madrid. Le est célébrée à la cathédrale Notre-Dame de Paris une cérémonie religieuse à la mémoire des deux époux. L'oraison funèbre est prononcée par Gabriel François Moreau, évêque de Vence[10].

Bilan du règne

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Ce prince, atteint de neurasthénie profonde tout comme son père[11], était parfois en proie à des scrupules torturants. Il se passionnait pour la chasse et la musique. Il pensionna le castrat Farinelli qu'il nomma directeur de l'opéra de Madrid et qu'il fit chevalier de l'ordre de Calatrava, la plus haute dignité espagnole.

Ferdinand VI fit mener à bien des réformes financières et militaires. Il ranima le commerce, établit des manufactures, fit creuser des canaux, rétablit la marine, favorisa les études, créa plusieurs universités et fonda l'Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand[12]. Malgré ces dépenses, les coffres de l'Espagne étaient pleins, ce qui ne s'était pas vu depuis trois siècles[13].

Ascendance

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Don Fernando, par la grâce de Dieu, roi de Castille, de Léon, d'Aragon, des deux Siciles, de Jérusalem, de Navarre, Grenade, Tolède, Valence, de Galice, Majorque, Séville, Sardaigne, de Cordoue, de Corse, de Murcie, Jaen, Seigneur de Biscaye et de Molina[14].

Dans la culture populaire

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Dans le film Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence de Rob Marshall (2011), le rôle de Ferdinand VI est interprété par Sebastian Armesto.

Notes et références

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  1. Viollet 1843, p. 121.
  2. Me del Valme Munoz Rubio, Musée des Beaux Arts de Séville, Aldeasa, , 30 p. (ISBN 84-8003-264-2), p. 24
  3. Marliani 1841, p. 179.
  4. Marliani 1841, p. 180.
  5. Marliani 1841, p. 182.
  6. Viollet 1843, p. 135.
  7. Viollet 1843, p. 137.
  8. Viollet 1843, p. 141 et 142.
  9. Viollet 1843, p. 143.
  10. Gabriel-François Moreau, Oraison funèbre de Ferdinand VI et de Marie de Portugal, sur gallica.bnf.fr, Paris, Lottin, 1760.
  11. Jean-Pierre Dedieu, « La convention royale », dans Après le roi : Essai sur l’effondrement de la Monarchie espagnole, Casa de Velázquez, coll. « Essais de la Casa de Velázquez », , 9–49 p. (ISBN 978-84-9096-263-3, lire en ligne)
  12. Yriarte 1803, p. 255 et 256.
  13. Viollet 1843, p. 144.
  14. Titles of European hereditary rulers: Colección de documentos inéditos para la historia de España ; tome CVII (1893) ; p. 450-451

Annexes

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Articles connexes

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Sources

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  • Alphonse Viollet, Histoire des Bourbons d'Espagne, Paris, Lacour et Maistrasse, Moreau, (lire en ligne).
  • Manuel Marliani, Histoire politique de l'Espagne moderne, t. II, Paris, Paulin, (lire en ligne).
  • Thomas d'Yriarte, Abrégé de l'histoire d'Espagne, Paris, Gérard, (lire en ligne).
  • Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, t. XIII, Genève, Pellet, (lire en ligne), « Ferdinand VI », p. 1032-1034.

Liens externes

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